Mills est pris pour un dangereux terroriste et jeté manu militari dans la froide cellule du commissariat le plus proche. Après une brève introspection et un flash-back scénarisé relatant les circonstances de sa présence dans ce bastion, une main secourable étrangement familière se tend vers lui.
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M ills relève la tête et découvre le doux visage de :
— Retour vers l’épisode en questionProsper-Félix Cornineti !?!? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Prosper-Félix l’aide à se relever en lui racontant :
— Le courroux de la société policière me tomba dessus suite à notre petite escapade ferroviaire. Retour à l’épisode en questionHumilié je fus, suite aux tirs de leurs armes avilissantes et dégradantes. Ce courant parcourt encore mon corps et mon âme mon bon Mills… Mais peu importe, je ne veux surtout pas passer pour un martyr. Laisse donc mes maux de côté et parlons des tiens. Que fais-tu dans ce lieu d’avilissement, frère ?
— Oh… C’est une longue histoire.
— Malheureusement, je pense que nous avons le temps mon ami. Dis-moi t…
Mais un flic interrompt la conversation :
— Vos gueules les coupables ! On n’arrive plus à écouter la télé !
Prosper-Félix ne peut retenir un commentaire :
— Maudite télévision royaliste…
Mills penche la tête pour regarder l’écran encadré sous le poster people du président de la république française :
— La foule est en délire sur le tarmac d’Orly. Air Power One, l’avion de notre président bien-aimé, va se poser dans quelques secondes ! La fanfare, accompagnée par Jean Reno au pipeau et Faudel au triangle, est prête pour jouer La Marseillaise en boucle dont les paroles seront chantées par l’illustre Johnny Hallyday. La star a même décliné spécialement pour l’occasion l’enregistrement d’une nouvelle version ch’ti de son tube numéro un dans le cœur de tous les français « Optic 2000 » ! La tension est à son comble et je dois dire que…
— Maudite télévision dictatoriale…
— C’est quoi cette chaîne ? On dirait du TF1… mais en moins subtil…
— C’est « Président TV ». La nouvelle chaîne de télé-réalité dédiée au « Président de tous les français ».
— Quoi ??
— Tu m’as bien entendu frère spolié. La honte et les mensonges ne tuant pas plus que le ridicule, tout est permis.
La porte d’entrée du commissariat s’ouvre en une fraction de seconde et laisse apparaître deux nouveaux policiers, un grand et un petit, portant un homme quasi nu à bout de bras.
— On vient de lui faire prendre une douche !
— Ouais, Retour à l’épisode en questionil était tout poisseux bordel !
— L’chez moi ! J’rien fait !
— Où on le dépose ?
— Cellule deux.
— OK.
— Band' d’culés !
Mills murmure :
— Total Commander…
Total Commander est envoyé dans la cellule voisine accompagné d’un bon coup de pied au le cul de la part du petit policier.
— Tu connais ce malheureux être humain Mills ?
— Oh oui…
Prosper-Félix se lève et crie :
— Avez-vous déjà entendu parler de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, abominables usurpateurs aveuglés par votre statut arbitraire ?
Le petit policier prend une pose Bigardesque pour sortir sa blague :
— Ouais et je vais rajouter une ligne : « je déclare universellement que si tu ne fermes pas ta gueule je vais te la colmater avec du scotch ! »
Total Commander se relève et désigne le petit policier du doigt :
— Toi. S’un jour j’sors et qu’j’t’tombe d’ssus, j’vais t’culer, mais t’culer… t’imagine m’me pas à quel point j’vais t’culer. Même Peter-Franck n’aura pas ‘té si’loin dans « Abysse rectal ».
— Ouais bah c’est pas demain la veille mon pote !
Prosper-Félix s’approche de la cellule de Total Commander pour lui parler :
— Laisse-le dire compagnon d’humiliation, l’heure de la revanche n’a jamais été aussi proche.
— T’qui toi ?
— Mon nom est Prosper-Félix Cornineti et je suis un ami de ton ami Mills, ici présent.
— Mills ??? Mais… Al’rs… T’n’es vr’ment pas Peter-Franck !?
— Bah non ! Retour vers l’épisode en questionC’est pourtant pas faute de te l’avoir dit hein…
— Vou’vous r’ssemblez t’llement… Alors là… J’m’excus’ Mills… J’m’sens tout g’né là ! Vr’ment !
— Oh, tu sais, vu où nous en sommes, c’est plus vraiment important…
Mills est à bout. Les larmes lui brouillent les yeux. Il se prend la tête entre ses mains et déclare dans un sanglot :
— Putain, mais quelle journée de merde…
— A qui le dis-tu, camarade…
— Et dire que je n’ai toujours rien bouffé. Je crois que je fais de l’hypoglycémie.
— Ne bouge pas. Notre statut de prisonnier n’ôte pas celui d’homme. Si ces rustres ont une once de civilité, ils te donneront de quoi te remplir l’estomac.
Prosper-Félix se lève et frappe aux barreaux pour interpeller les flics :
— Hey oh ! Vous, là, les mécréants !
— C’est à nous que tu parles toi ?
— Votre esprit de déduction vous honore mon ami. Dites-moi, je ne voudrais pas interrompre votre partie de Sudoku niveau débutant mais mon compagnon d’infortune a besoin de se nourrir. Auriez-vous la gentillesse de lui faire parvenir une petite collation ?... En vous remerciant.
Les flics se jettent des regards médusés en haussant les épaules.
Prosper-Félix se rassoit tranquillement à côté de Mills.
— Euh… Merci Prosper-Félix. Je… J’apprécie le geste.
— Ce n’est rien mon frère. Si cela ne tenait qu’à moi, je t’aurais commandé un festin.
Le petit flic arrive en roulant des mécanique avec un petit plateau métallique sur lequel est posé un quignon de pain rassis.
— Alors comme ça ces mesdemoiselles ont un petit creux ? Ça tombe bien, vous êtes dans un 4 étoiles et nous sommes vos larbins. Malheureusement il ne nous reste plus grand-chose en cuisine alors nous avons composé avec les moyens du bord. Mais euh… Attendez… Je peux ajouter un peu de sauce pour agrémenter le plat.
Suite à quoi il se racle la gorge, dépose un mollard d’une composition indéfinie sur le morceau de pain et glisse l’ensemble sous la grille avant de partir, content de sa blague.
Prosper-Félix serre les poings :
— Vil goujat sans cœur. Quand je pense à tous les pauvres sans le sou dormant dans les rues froides de notre pays, je ne peux tolérer un tel gâchis de nourriture.
— Ouais, l’a r’son l’aut’ mec là ! Vou’ f’riez mieux d’reg’rder l’chef-d’œuvr’ écolo d’Peter-Franck : « T’as faim ? Viens, j'vais t'faire boir' à ma source. » !
La réponse des forces de l’ordre est sans concession :
— FERMEZ ! VOS ! GUEULES ! On a des choses à faire là, faut qu’on réfléchisse alors j’aimerais avoir un peu de silence !
— Vous ne pouvez pas donner de tels ordres au peuple en colère ! Vous feriez mieux de le craindre !
— Tout pareil qu’P’sper-F’lix Crn’ti.. ‘fin, l’autr’ zig’ là ! L’a r’son c’gars là !
Le petit flic dégaine son Tazer et avance vers les cellules.
— OK, laissez-moi faire les gars, je vais les pacifier.
Le projectile s’infiltre entre les barreaux et se plante dans la peau nue de Total Commander.
Prosper-Félix est pétrifié devant ce spectacle faisant resurgir son douloureux souvenir matinal. Ses mains tremblent, ses jambes frémissent, son courage vacille.
Il lève les bras en l’air, fait trois pas en arrière, s’assoie calmement sur son banc, replie ses jambes contre son torse pour se retrouver en position fœtale.
Mills s’approche de son ami révolutionnaire :
— Prosper-Félix, non ! Reprends-toi !
Mais le révolté a laissé place au recroquevillé.
Mills se sent seul et lâche un petit :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
C'est Hallyday... allez je joue mon Indy mais à un autre niveau :)
RépondreSupprimerOk, je sors...
Nouvelle phrase culte: « je déclare universellement que si tu ne fermes pas ta gueule je vais te la colmater avec du scotch ! »
Le retour de "P’sper-F’lix Crn’ti", mon modèle !!!
Ah oui, tien... C'est pour te dire combien ce suis fan du bonhomme ;-)
RépondreSupprimerProsper-Félix réussira-t-il à vaincre ses peurs ??
Vous le saurez bientôt...
Tu vas finir par l'appeler TAZZZ total commander si cela continu.
RépondreSupprimer:)
En tous cas l'évolution de l'histoire est bien sympa.
Tchao