29 septembre 2008

Mills' Story 029 :
Doubles sens

 
 

Après avoir été sauvé des griffes d’un écureuil enragé par un étrange chasseur, Mills apprend qu’il risque une contagion si ses blessures ne sont pas soignées dans les plus brefs délais. En bonne âme charitable, le chasseur l’entraîne dans son immeuble déglingué.

029

L e chasseur d’écureuils tire En fait, c’est plus ou moins luiMills jusqu’à sa cage d’ascenseur et l’enfourne bien profondément à l’intérieur.

Une magnifique odeur d’urine mi-animale mi-humaine monte aux narines du malheureux bloggeur.

— Pouhaaa… C’est vraiment ici que vous habitez ?

Le chasseur appuie sur le bouton le plus haut du panneau avec une certaine virilité.

— Ouais. Tout’en haut. D’puis ma fenêtre j’veille sur l’ville ! ‘fin… surtout sur l’parc.

Les portes métalliques se referment dans un vacarme composé de grincements divers. Le moteur se met en marche.

La cabine prend son envol.

— Vous savez… C’est vraiment super gentil de faire tout ça pour moi mais… je ferais mieux d’aller chez un vrai médecin ou… à l’hôpital.

Mais le chasseur a totalement occulté cette phrase, comme le prouve sa réplique suivante :

— Ç’vous va bien l’cheveux mouillés com’ça.

Il approche sa main droite du visage de Mills et lui replaque une touffe mal brossée.

— Z’aviez une p’tite mèche r’belle.

— Me… Merci…

L’ascenseur est arrivé à bon port. La porte coulissante grince, lutte, force… mais s’ouvre.

— Dites donc, vous devriez mettre un peu de lubrifiant. Ça glisserait bien mieux.

L’écureuilerminator semble tout attendri. Il fronce le nez avec malice en disant :

— Z’avez r’son… C’qui faut faire dans c’cas là. V’nez, m’n’appart est just’au bout.

•••

Les deux hommes traversent le couloir rayé de la liste des visites de Monsieur Propre depuis des siècles. Plusieurs portes sont condamnées, d’autres brisées… très peu semblent encore en état.

— Dites… vous habitez tout seul ? Enfin, je veux dire, je me doute que vous habitez tout seul dans votre appart mais, vous voyez, enfin… je veux dire… dans tout l’immeuble quoi ! Vous avez des voisins, des choses comme ça ?

— C’dépend. P’fois ouais. Y’a quel’ques bons squats par’ci par’là…

Un bon relent de « bordel, qu’est-ce que je fous là ? » traverse l’esprit de Mills au moment où le chasseur introduit sa grosse clé dans la serrure pour ouvrir la porte de son appartement…

— Ecoutez, vraiment, je ne voudrais pas abuser de votre…

… puis s’arrête net à la vue de son intérieur.

— ‘lez-y ! Entrez !

•••

Devant ses yeux ébahis se dévoile un intérieur cossu, extrêmement soigné et stylé art déco avec soin et « goût ». Mills n’en croit pas ses yeux : « Putain, ce type a vraiment la classe ! » pense-t-il.

Le petit deux-pièces regorge de babioles aussi inutiles qu’indispensables à tout bon bobo qui se respecte. En un mot comme en mille, c’est un vrai piège à Mills !

— Hey hey !!! Vous avez pratiquement la même lampe que moi ! Mais la votre, elle est encore plus belle, plus grosse…

Les joues du chasseur rosissent.

— M’r’ci…

— Cette forme oblongue, cette texture… si douce… je pourrais la toucher et la regarder pendant des heures faire des bulles avec son liquide visqueux ! Pas vous ?

Lampe a lave

— Ohh’oui… C’que v’parlez bien…

— J’aimerai trop m’en prendre une !

— ‘tendez, ‘tendez ! J’r’viens !

Le chasseur file dans la salle de bain…

— Quelle chance vous avez ! Faut vraiment que je m’en choppe une. Enfin… juste à côté de la mienne, elles feraient vraiment la paire. Et avec une paire comme ça, j’aurai doublement la classe !

… et revient avec quelques compresses et un petit flacon d’alcool à 90°.

— J’plein de matos à’vous m’ntrer m’a’vant f’drait soigner vot’ blessure.

— Ouais ouais…

•••

Mais soudain, Mills est pris d’un vent de panique incontrôlable !

— Oh non ! NON ! Si ça se trouve ils sont en rupture de stock ! Si ça se trouve ils n’en font plus des comme ça !! Si ça se trouve c’est trop la merde ! Si ça se trouve y’a plus que la votre ! Dites, vous avez Internet ?

— Ouais j’ternet…

Il montre du doigt la chaise estampillée Mr jefaisdelamerdemaisçacartonneStark sortie de sous une table rose fluo.

— … mais v’nez v’z’assoire ‘vant. C’dangereux l’cureuils !

Cette vision paradisiaque fait littéralement halluciner Mills

Trop ! La !! Classe !!!

… et c’est avec délice qu’il y pose son postérieur.

— Huuummmm… C’est un vrai plaisir pour les fesses ! Mon cher ami, vous êtes un homme de goût ! Sincèrement, j’avais quelques doutes en découvrant votre immeuble mais là, c’est encore mieux que chez PubMillsitéIkea ! NON ! C’est encore mieux que chez PubMillsitéCocktail Scandinave !

— Faut j’mais s’fier à l’emballage. L’portant c’l’cont’nu !

— Bien dit ! Allez, soignez-moi vite qu’on puisse passer aux choses sérieuses ! Je vais arriver à la bourre au taf mais là, franchement, c’est un cas de force majeure !

•••

— Ç’va p’têtre piquer un’peu.

— Non ça va aller… J’en ai vu d’autres vous savez !

— J’sais…

Le chasseur attrape la main de son patient avec délicatesse et la frotte avec sa compresse imprégnée d’alcool.

Mills fait son possible pour retenir un cri de douleur :

Ça picote votre truc… mais c’est bon, c’est bon… Continuez.

C’est d’ailleurs avec un plaisir non dissimulé qu’il continue sa besogne.

— C’dingue c’que v’z’avez l’peau douce…

— Me… merci.

— P’contre v’devriez enl’ver vos fringues. Sont tout d’chirés et’trempées. Pis c’sera plus simple pour soigner vot’blessure à l’cuisse.

— Putain quelle galère… J’ai pas de fringues de rechange et je vais avoir l’air d’un clown si je me pointe au taf comme ça…

— J’pourrais v’prêter d’trucs à moi si v’voulez.

— C’est gentil à vous mais d’une part, je ne voudrais pas abuser et d’autre part… on ne fait pas vraiment la même taille. Et puis… je ne suis pas très militaire en fait.

— J’plein d’autr’chose p’r’vous…

— Alors ça, c’est vraiment sympa. Vous êtes vraiment sympa euh… euh… Mais comment vous appelez-vous au fait ?

•••

L’homme se redresse, pose ses poings sur ses hanches et crie :

— J’suis l’Total Commander !!!!

— C’est votre nom ça ?

— Ouais. C’le nom q’je m’suis choisi.

— Je… vois…

— Vz’aimez pas ?

— Oh euh… ma foi… Ça a du slip mais…

Le Total Commander tourne autour de Mills puis se plaque derrière lui et entame un petit massage des cervicales avec délectation.

— Dites… mon cou va bien. Ma blessure c’est…

Il lui cajole les joues.

— C’quand même incr’yable d’êtr’tombé sur’vous.

Il lui caresse les lobes d’oreilles.

— Ouais enfin, c’est juste une coïncidence hein.

Il lui câline les lèvres.

— J’crois pas aux c’cidences. C’bien plus.

Mills commence à se sentir mal et se dégage d’un geste brusque.

— Bon euh… écoutez, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait mais là, je dois partir. J’ai du boulot aujourd’hui. Plein de jeunes qui m’attendent pour me faire ma fête.

Total Commander se mordille la lèvre inférieur avec fébrilité.

— Ohhh… Dit’, j’peux v’nir aussi ?

Mills recule d’un pas.

— Non ! Heu… Enfin… C’est pas correct. Je ne peux pas inviter d’étrangers sans prévenir. Vous comprenez ?

•••

La déception désappointée se lit sur le visage déconfit du pauvre malheureux rejeté :

— Oui… J’comprends. P’tant, j’pourrais v’z’aider v’savez ! Moi ‘si j’aime bien les p’tits jeunes. J’sais c’mment les prendre. J’aimerai bien p’sser un casting pour faire com’ vous.

Mills, ne pouvant retenir un sourire et surtout l’occasion de reprendre son interlocuteur annonce fermement :

— Vous voulez dire un « examen ». C’est un « examen » pour devenir prof, pas un « casting ».

— Ouais, un ex’men… Com’ pour l’cliniques quoi. Mais j’beaucoup révisé. Tous l’soirs d’puis d’z’années j’révise pour êtr’ au top ! Et d’travaux manuels, j’en’ai fait !

— Ouais je veux bien vous croire sur parole mais ce n’est pas moi qui décide… Je ne suis qu’un exécutant vous savez…

•••

Total Commander s’écarte d’un bon mètre, reprend son souffle et prononce d’une voix tremblante en posant sa main sur son entrejambe :

— ‘lors s’yez franc ‘vec moi et dites s’j’ai bien tout’ l’qualités r’quises pour r’usir dans v’tre m’lieu.

Mills saute en arrière et ne peut retenir un :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

26 septembre 2008

Mills' Story 028 :
Alien vs Predator

 
 

Mills entretient une discussion interraciale mouvementée avec un écureuil enragé. Mais soudain, la tête de l’animal explose sans raison identifiable et une giclée de sang décide de s’enfuir de son corps désormais inerte par cette sortie de se secours.

028

U n réflexe de dégoût bien naturel provoque l’ouverture de la main de Mills. L’écureuil tombe sur le sol herbeux et décide de rester sage. L'amputation au niveau de sa tête semble lui avoir fait perdre toute agressivité.

A une centaine de mètres de là, un bruit de feuilles se fait entendre, aussitôt suivi par :

— C’tait moins une !

Mills tourne la tête en direction des paroles et découvre un homme vêtu d’un treillis camouflage et équipé de plusieurs feuilles ridicules plantées sur sa tête, jaillir d’un buisson.

A cet instant, le maître de la Blog de MillsMillsOsphère se demande s’il faut en rire... mais décide d’esquiver cette alternative au moment où il aperçoit entre les mains de l’énergumène un petit détail significatif nommé : fusil à lunette de précision M40A3.

C'est moi qui te fait rire ?

L’homme recharge son arme en laissant la douille encore brûlante partir vers de nouveaux horizons.

— T’eu chaud aux miches !

Mais Mills a oublié d’enclencher son starter à discussion et bafouille :

— Beuu euh euuuh…

— Ouais. J’t’ai sauvé l'fesses, beau brun.

— Eeuuh beu beuuu… si vous…

— P’tains d’cureuils… Y’d’viennent tous dingues en c'moment.

— Bheuuuuu…

— Moi j’dis, quand l‘cureuils commencent à d’venir dingu’, c’pas bon signe pour l’sociét…

•••

Le pseudo militaire s’arrête net en découvrant le visage de Mills. Ses yeux se plissent, sa bouche s’entrouvre… Il réfléchit.

— C’trange, ton visage m’dit quelqu’chose…

Mills reprend du poil de la bête à l’écoute de cette phrase ! Voilà des années qu’il l’attendait, des années qu’il avait préparé sa réplique et des années qu’il s’était entraîné à la débiter devant son miroir. C’est donc presque inconsciemment et sur un ton de drague totalement hors propos qu’il annonce :

George Deloin

L'individu l'observe silencieusement.

•••

Moment blanc : le souffle du vent caresse les feuilles des arbres.

•••

— En’fait c’pas exact’ment c’que j’vais en tê…

Le sourire quitte le coin de la bouche de Mills, son index se range à l’intérieur de son poing, il tousse, se racle la gorge et enchaîne avec :

Et sinon… Ça va ?

Mais cette fois les yeux de l’étrange bonhomme s’écarquillent et c’est sa bouche qui se couvre d’un large sourire… Il a trouvé !

— Par mac’ouille gauche, j’y’crois pas…

— Quoi ?

L’homme semble planer une petite poignée de secondes aux alentours de Vénus avant de revenir sur Terre.

— Vous vous sentez bien ?

— Ouais. J’me la suis jamais sentie aussi bien.

— Ahhh ! Tant mieux pour vous. Vous m’avez fait peur une seconde…

— Mais qu’est-ce qu’vous ai arrivé pour vous r’trouver là ?

•••

Mills jette un coup d’œil sur ses habits déchirés, râpés et mouillés avec une certaine désolation.

— C’est… compliqué.

Il regarde le militaire de pacotille dans les yeux et se laisse aller à un clin d’œil mutin pour accompagner sa réplique suivante :

— Vous savez, y’a des jours où on se croirait dans un vrai film !

Clin d’œil aussitôt rendu par le chasseur d’écureuils enragés qui caresse le canon de son arme avec délice.

— J’pigé ! Ouais…

— Bon et bien c’est pas le tout mais je dois y aller moi ! Si ça continue je vais vraiment arriver en retard au taf ! Héhé…

Mills tend vigoureusement son bras droit en vu d’obtenir une poignée de main d’adieu mais le chasseur la lui attrape pour l’inspecter avec le plus grand sérieux.

•••

— V’z’avez été mordu !

— Quoi ?

Mills n’a pas le temps de finir son « quoi » que l’homme approche ses lèvres de la plaie et commence à la pomper avec un mélange de joie et de fureur.

— Woowwwoww ! Doucement là ! C’est juste une égratignure ! J’en ai vu d’autres !

La succion s’arrête un court instant pour permettre au pompeur de dire :

— J’m’d’mande si leur maladie ne va pas se propager aux hommes.

— Que que que… quoi ??

— Ouais v’savez après la grip’ aviaire, ç’pourrait’être la grip’ Apprends des mots avec Mills’ Storysciuridaire !

— Hein ? Mais euh…

— Y’a qu’une chose a’faire : sucker !

Et le voilà reparti de plus belle, toute langue dehors.

— Vous ne recrachez pas le venin ?

— R’cracher, moi ? T’rigoles !

— Franchement, ça me gêne un peu. Vous savez, c’est très gentil mais je suis capable de me sucer tout seul.

La pompe à venin s’arrête et regarde Mills droit dans les yeux…

— J’sais ! Héhé...

… avant de découvrir une nouvelle morsure au niveau de la cuisse…

— Là !!! Y’a une autr’ !

… et se jeter goulûment entre ses jambes !

— Woowww wwooww wwooww ! Arrêtez !! Non non non ! Pas de ça ici voyons !

•••

L’homme se redresse, replace son fusil en bandoulière et attrape Mills par l’épaule :

— Z’avez raison ! Faut d’sinfecter l’plus rapid’ment p’ssible avant qu’ça d’génère !

Panique à bord.

— Que ça ne dégénère !? Vous êtes franchement réellement vraiment sérieux ?

— O’ oui ! Ç’risque d's'transformer en... Proposition de galère par Mariev'ricelle !

— La varicelle ? Mais je l'ai déjà eu à 22 ans ! Tout va bien alors...

— Non nononon... J'parle d'la v'ricelle du 'cueuil ! B'coup plus d'gereuse !

— Là, vous vous foulez de ma gueule, pas vrai ? Hein... Pas vrai ?

Hélas, le visage desolé de l'homme est dénué de sourire.

— S'on fait rien, ç'risque d’gonfler, d’gonfler ! D’gonfler !!

— Faut que j’aille à l’hosto alors !! Il est où le plus proche ?

— Tro’loin ! V’nez chez moi ! J’tout s’qui faut où y faut pour v’z’aider à d’gonfler !

•••

Le chasseur choppe Mills par la main et le tire avec lui en direction de la sortie du parc.

— Hey ! Vous habitez où ?

Les deux hommes courent comme deux enfants gambadant main dans la main par delà les champs.

— Just’au coin là ! D’la tour… faut fair’ vite !

•••

Effectivement : au détour d’un croisement le joyeux couple tombe sur une tour à moitié désaffectée d’une dizaine d’étages fleurant bon le béton des années 70.

Et c’est exactement au passage du seuil moisi de l’immeuble que Mills se murmure :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

24 septembre 2008

Mills' Story 027 :
Predator 2

 
 

Mills vient de subir les assauts répétés d’un étrange écureuil enragé. Mais même après l’avoir Papiné, Tecktoniqué, éclaté, j’en passe et des plus trashs, l’animal revient à la charge.

027

Ecureuil attaque

U n bond plus tard, l’écureuil fend l’air de ses griffes verrouillées sur le visage apeuré de Mills. Mais cette fois la cible humaine réveille le bon neurone et, d’un geste d’une précision chirurgicale, attrape la tête de l’animal dans sa main gauche.

— Qu’est-ce que tu croyais faire espèce de petit enculé de rongeur ! Je suis un humain et tu me dois le respect !

L’écureuil, ne comprenant visiblement pas l’avertissement, grogne de plus belle.

Mills frappe ecureuil

Mills amorce son poing droit vengeur… et l’abat telle la foudre sur les quenottes du bouffeur de noisettes. Quelques os craquent, c’est bon signe.

— Hey hey… T’es bon pour recevoir ta leçon d’humanité numéro 2 !

Mills amorce son poing droit vengeur… enchaîne avec une pluie de beignes et autres châtaignes incrustant le museau du bestiau récalcitrant à l’intérieur de son crâne.

— Et tu veux savoir ce que dit la troisième, espèce de sale petite peluche ensanglantée ? « En cas de doute, répéter les leçons 1 et 2 » ! Je ne sais pas pour toi mais à mon avis… y’a doute. Alors…

Mills amorce son poing droit vengeur… mais est interrompu par un :

Boing boing boing boing…

•••

Le bruit d’un ballon de basket rebondissant sur le sol se fait entendre. Mills tourne la tête dans sa direction et découvre deux enfants d’une dizaine d’années marchant dans sa direction puis se figeant, les yeux grand ouverts et tremblotant.

Il faut dire que, de leur point de vue, un homme mouillé équipé d’une tête à la George Clooney achetée chez LIDL et qui matraque sans la moindre retenue un petit rongeur tout mignon et sans défense. Mais non c’est pas une souris…Walt Disney n’aurait certainement pas validé la scène au storyboard.

•••

Mills fouille dans sa base de donnée de sourires et sélectionne le plus beau d’entre tous en disant :

— C’est euh… en fait, vous allez pas me croire mais…

Il repositionne les poils hirsutes de l’écureuil avec délicatesse.

c'est lui qui a commencé

Le cou de l’animal, incapable de supporter le poids du sac de dents cassées et ensanglantées, se relâche. La tronche poilue manque cruellement de charisme et la petite langue se met à pendre aux quatre vents.

•••

Les deux enfants se regardent en tremblant, attrapent leur ballon et partent à toutes jambes en poussant des cris aigus ressemblant vaguement à un :

— Maaaaammmmmaaannnnn !!!!

•••

Mills prend une inspiration et baisse les bras… fatigué.

— Quelle journée de m…

CROOOOOCCCCC !!

Le reste des incisives brisées se plante dans la jambe et Mills avec une vigueur toute nouvelle. Visiblement, cette petite pause lui a fait le plus grand bien.

Mills regarde sa jambe et commente la situation :

— AAAAAHHHHHHHHH AAAAÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏEEEEE !!! Putain de ta race d’écureuil d’enculé de merde !

•••

D’un mouvement précis il retire l’écureuil de son morceau de barbaque puis le lance à quelques centimètres au-dessus de sa tête, attrape la queue touffue au vol de sa main droite, tourne quatre fois sur lui-même, déplie son bras et…

BIIINNNGGG !

…organise une rencontre fraternelle avec l’arbre le plus proche.

•••

Coup après coup, l’humain fait son possible pour résoudre le conflit amicalement et dans les plus brefs délais.

BING

BOONG

PLAFF

SLAAASSH

PIIIFF

•••

Epuisement…

Essoufflement…

Ecureuillement…

Cette fois-ci, l’affaire est réglée. Mills attrape la peluche par les pattes et lui dit :

— Putain, c’était quoi cette m…

Mais la tête de l’écureuil se relève ! Le côté « mignon » de l’animal en a pris un sacré coup dans la gueule.

— Non mais tu vas mourir !!! Tu vas la voir cette putain de lumière blanche au bout du tunnel ?

La frénésie de la boule de poils continue jusqu’au moment où…

POP !

…sa tête explose ! Un jet de sang usagé gicle depuis son cou.

•••

La surprise se traduit chez Mills de la façon suivante :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

22 septembre 2008

Mills' Story 026 :
Predator

 
 

Mills a réinjecté de la vie à l’intérieur de son superbe iPhone et en profite pour demander un petit coup de main au fidèle Cooljack… qui l’envoie fidèlement chier sur les roses. Déçu, il s’adosse à un arbre mais se prend une noisette sur le coin de la gueule.

026

U n sifflement semblable à celui d'une bombe tombant du ciel (en version light quand même) perturbe la sérénité de l’endroit.

SSSSSSSsssssssshhhhhhhhhhhh

Réalisant qu’il va se morfler un nouvel O.T.N.I (Objet Tombant Non Identifié) directement sur le front, Mills préfère aller zoner quelques 51 centimètres plus loin mais s’y est manifestement pris un poil trop tard car…

CHHHLLLAAAKKK

… la chose lui provoque une vive douleur dans son dos. L’information remonte jusqu’au cerveau et Mills sort sa plus belle tronche affublé du copyright « souffrance ».

Dans son esprit, aucun doute : Attention, image classée XWolverine l’a retrouvé et vient de lui lacérer le dos de ses trois griffes en adamentium.

Mais une question reste en suspens : pourquoi diable le X-Man lui en voudrait-il ?

Millsverine

Ses neurones se concertent, les délibérations sont vives et la conclusion sort directement de la bouche du principal intéressé en ces termes :

— Putain, qu’est-ce que c’est q…

Sauf que la créature remonte le long de sa colonne vertébrale comme s’il s’agissait d’un vulgaire paillasson « Welcome ».

Mills entame une danse improvisée, et finalement pas si vilaine, pour tenter de retirer la créature maléfique. Il bat des bras dans l’air, tourne sur lui-même, fait de petits sauts, se frotte le dos, enclenche une série de mouvements Sans commentaire…Tecktonik™ à en faire mouiller GanouxX®, Jey Jey®, Spoke®, LecKtra® et les autres.

La persévérance finissant toujours pas payer, le malheureux héros saisit une boule de poils à pleine main.

— ????

Bien dit !

Sous son scalp, le moteur monocylindre s’est remis en route. Les pensées fusent dans tous les sens pour définir avec plus de précision ce que sa main est en train de compresser : « Un Saloperie insideCritter ? Non, ça n’existe pas. Un Cute insideMogwai ? Non, c’est trop mignon. Un Manteau de bourgeois insidechinchilla ? Non, trop cher. Une Heuuu… Comment dire…couille ?... Euh… Non… Enfin… Non quoi ! La texture est bonne mais ce genre d’animal n’a, de mémoire, pas de griffes. »

•••

Finalement, les vieilles méthodes sont toujours les meilleures : il place sa main pleine devant ses yeux et observe le monstre qui s’avère être…

Écureuil enragé

…un écureuil !

L’animal regarde Mills droit dans les yeux. Yeux rouges lumineux et vicieux contre yeux A vous de juger…officiellement « verts » et voilés d’un nuage de confusion.

— Dis donc toi ? T’es pas sensé être super gentil et avoir peur des humains ?

Pour toute réponse, l’écureuil se met à battre frénétiquement ses quatre petites pattes dans l’air et grogner en montrant toutes ses dents… enfin, surtout les deux de devant.

Heureusement, Mills a les choses en main :

— Non mais tu vas te calm…

CROOOOCCC

Les incisives se plantent dans la main droite du prof de français et enclenchent le dialogue suivant :

— Putain d’enculé de saloperie d’écureuil de merde !

•••

La réaction est quasi immédiate : Mills secoue sa main dans tous les sens, envoie valdinguer Proposition de galère par Indyl’écureuil enragé à quelques mètres au-dessus sa tête. Malheureusement, la Terre est mal faite et après avoir atteint son apogée, la gravité provoque son retour.

L’action suivante mériterait un ralenti si nous étions au cinéma car elle voit Mills, comme inspiré par un souvenir sportif quasi divin, lui emmancher une véritable Reviens, JPP reviens !« Papinade » faisant voler la bestiole en pleine lucarne en direction d’un tronc d’arbre.

SPPLLAAATTCCHHHH !!

Ses quatre petites pattes sont écartées en étoile contre l’écorce de l’arbre et sa bouille plaquée la bouche ouverte et la langue pendante.

L’animal subit à nouveau les affres de la gravité terrestre et finit par se décoller comme un vieux poster avant de chuter lourdement sur une racine.

•••

Mills observe sa main endolorie en haletant puis jette un coup d’œil à sa dernière victime :

— Putain, c’est quoi c…

Mais l’écureuil tremblote une fraction de seconde et, après un salto digne d’une médaille d’argent, retombe sur ses pattes en scrutant frénétiquement autour de lui, toutes ses deux dents dehors.

Un coup à droite : rien

Un coup derrière : un arbre

Un coup à gauche : rien

Un coup devant : Mills

La lueur rouge contenue dans les yeux de la bête se fait plus vive alors qu’il entame une course folle en couinant vers son humaine proie.

•••

Mills se protège le visage et lâche enfin son fameux :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

19 septembre 2008

Mills' Story 025 :
Contact

 
 

Precilia-Francine est revenue d’entre les morts pour repartir au septième ciel, et malgré ses invitations dénuées de subtilité, Mills a préféré partir au large pour téléphoner à Cooljack… Mais c’était sans compter sur les carences en étanchéité du top de la technologie Millsienne.

025

M ills regarde son iPhone avec un mélange de perplexité et de peur.

— Non ! Pas toi, non ! S’il te plait… Tu ne peux pas me faire ça…

Il secoue l’objet et tente à nouveau de l’allumer…

…sans succès.

mills parle a son iPhone

L’iPhone regarde Mills.

Mills regarde l’iPhone.

•••

— Tu ne peux pas me faire ça ! Pas après tout ce que l’on a vécu ensemble… Alors…

Pffffffffffffffffffffff

Mills souffle sur son appareil pour l’aider à sécher.

— …tu vas laisser cette méchante humidité quitter ton corps et revenir avec nous.

Pffffffffffffffffffffff

— Tu vas faire taire tous ces jaloux qui estiment que tu n’es pas l’ultime conquête de l’homme.

Pffffffffffffffffffffff

— Tu vas REVIVRE !!!

•••

Mais l’iPhone ne répond pas aux stimuli provenant des doux doigts de son maître adoré.

Le menton de Mills tremble de chagrin. Il passe sa manche humide sur ses yeux pour sécher ses larmes, prend une grande inspiration puis crie :

— Humidité !!! Sors de ce corps !!!! Je te l’ordonne !!!

•••

Rien à faire…

•••

Dans un sursaut désespéré, Mills se met à courir en dressant son téléphone contre le vent :

— Sèche, circuit électrique ! Sèche !!!

Il s’arrête une petite centaine de mètres plus loin, met les bras en croix et tourne sur lui-même façon patinage artistique. Le téléphone est comme pris dans une tempête. L’ouragan Mills débarque au sud de Paris et rien ne lui résistera.

— VISSSSSSSSS !!!!!

Bientôt, un tourbillon se forme autour de lui et provoque… un cyclone ! Mills est son œil et il regarde les arbres s’arracher les uns après les autres dans une valse funeste. Le monde tremble, la puissance est incroyable, les immeubles alentours commencent à plier, attirés par cette force divine, l’intensité en est visible à l’œil nu depuis l’espace et…

•••

Lorsqu’il rouvre les yeux… rien n’a changé autour de lui.

Il lui faut une bonne vingtaine de secondes pour réaliser que tout cela, c’est bien gentil, mais c’était juste dans sa tête. La réalité est un peu moins CacaméaméaaaDragonBallesque puisqu’elle présentait juste un guignol en train de faire la toupie les yeux fermés en beuglant des incantations imbitables comme un demeuré.

•••

Enfin, les fils refont contact à l’intérieur de sa tête. Une pensée lui traverse l’esprit « Et mon iPhone alors ? »

Le doigt stressé de Mills approche lentement du bouton maudit refusant ses avances depuis tout à l’heure…

…il le touche…

…le presse…

…et là…

…l’écran s’illumine !

Alléluia mes frères ! Enfin…

iPhone refonctionne

Mills fait des bonds sur place comme un cabri faisant de l’hypertension.

— Ah ah !! Ça c’est mon iPhone à moi ! Une véritable bête de guerre ! Je le savais je le savais je le savais !!!! Toi et moi c’est pour la vie. Jamais je ne te quitterai…

•••

Après avoir embrassé la mariée, il envoie le numéro de Cooljack surfer sur les ondes à travers tout le pays.

Une sonnerie.

Deux sonneries.

Trois sonneries.

Une voix sortie tout droit d’un film de John Love (ou Andrew Blake dans la langue de Selena Steele) décroche :

— Ouuuuaaaaiiiisssss…

— Putain CJ c’est Mills. Tu peux pas savoir comme je suis content de t’avoir ! J’espère que ça roule pour toi !

— Ça vaaaa…

— Cool, parce que moi, depuis ce matin j’ai trop une journée de merde. Ça fragge dans tous les sens du terme autour de moi ! Sérieux ! J’ai pris le train mais vu qu’il s’est arrêté en pleine voie les manifestants se sont faits tirer comme des pigeons par des SWAT alors je me suis caché dans un tunnel pendant que les keufs volaient et j’ai sauté le grillage en plein far-west où j’ai kické un vieux desperado pour me faire renverser par la voiture d’un prof sado maso qu’a semé les flics avec sa femme dans le coffre et sauté par-dessus un train pour couler avec des canards et fister son p’tit canon sur le bord de la mare !

— Ouh laaaaa c’est compliqué tout ça !

— Ouais bon, j’explique mal, mais c’est super logique dans ma tête. Heureusement, mon iPhone était dans une capote usagée sinon j’aurais jamais réussi à le sécher pour t’appeler et te demander un petit service de rien du tout…

— Ouh laaaaa c’est compliqué tout ça !

— Oh arrête avec ça tu veux ! Putain ! T’as rien pigé à ce que je viens de te dire ou quoi ? Tout ça, c’est du vrai ! Là, je ne rigole carrément pas ! Je suis encore tout mouillé alors arrête un peu avec tes phrases toutes faites et aide-moi s’il te plait.

— Ouuiii, noooon mais c’est pas ce que je veux diiiiire, tout de suiiiite, voilà comment tu me paaarlles.

— Wooo oh ! Non non, CJ, NON ! Sans déconner j’ai dis « s’il te plait » là ! Je m’en souviens bien j’ai fait exprès de le dire ! Alors arrête tu veux, j’ai des problèmes quoi !

— Mon petit, tu dois te responsabiliser et affronter seul la vie.

— Putain mais qu’est-ce que tu crois que je fais, merde ! Tous les jours je me responsabilise dans MON appartement à MOI ! Tu vois ce que je veux dire là ?

— Enfin, oui, bon, tu vois quoiiii, je ne sais paass…

— Tu fais chier, merde ! Voilà, c’est bon, je l’ai dis : tu me fais CHIER ! J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on se parle au téléphone ça termine de la même façon. Sans déconner, t’es lourd !

— Ouh la ! Alors là ! Je vois ! Alors là ! Ouh la !

Mills le sait. Cette fois, c’était prévisible. Le « point de non retour » est désormais derrière lui…

— Non non, arrête là. Je suis désolé, j’étais un peu énervé mais je ne le pensais pas. Enfin, si je le pensais mais c’était pas méchant tu vois. C’est juste que là, c’était plus possible et il fallait que ça sorte. Tu comprends hein ?

— Tu m’appelles pour m’insulter ? Non mais je crois qu’un bon bain froid te ferait le plus grand bien.

— J'en sors ! Alors arrête… fais pas ça ! Ne me parle pas de ta nouv…

— Il y a ma nouvelle série qui commence. Je te laisse, ça vaudra mieux.

CJ non…

Tût tût tût tût tût tût…

Mills regarde son iPhone pour le prendre à témoin :

— Sans déconner, t’as vu, là, c’était vraiment pas ma faute hein ! Il l’a un peu cherché, pas vrai ?

Dans sa tête, aucun doute n’est possible, l’iPhone vient d’acquiescer en sa faveur.

•••

Démoralisé, Mills pose son dos encore humide contre un arbre et tape l’arrière de son crâne en cadence contre l’écorce en récitant :

— Putain…

— …de…

— …journée…

— …de…

— …merde.

Inspiration. Expiration.

— Allez Mills, t’es plus très loin du taf maintenant. Tout va bien aller. Pas besoin de CJ. Je vais me responsabiliser et affronter seul la vie ! Avec un peu de chance, y’aura personne dans la cour pour me voir et un collègue va me passer des fringues propres… Ça doit être jouable… Allez quoi… C’est forcément possible… Les galères sont derrière toi maintenant… 4C powaa… 4C powa

•••

C’était sans compter sur le :

ssssssssshhhhhhhhhhhhhhhhhhHHHHHHH

Et le :

bling !

— Aïe !!! Putain !

Mills regarde à ses pieds. Identification immédiate, c’est une « putain de noisette » qui vient de tomber sur la tête du malheureux iPhoneur.

Aussitôt, il regarde en direction du ciel et ne peut s’empêcher de dire :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

17 septembre 2008

Mills' Story 024 :
The Abyss

 
 

Mills et le Professeur Xilefroc se sont extraits de la zone remplie de liquide communément appelée « mare aux canards » après avoir libéré la coquine Precilia-Francine. Mais cette dernière semble avoir atteint un état d’extase au-delà du septième ciel.

024

M ills atteint un niveau de stress certain alors qu’il serre vigoureusement la main de la malheureuse Precilia-Francine.

— Elle est toute froide ! Putain…

Xilefroc commence à faire dans son froc mais continue son bouche-à-bouche avec virilité avant de dire…

— Non ! Non ! Réveille-toi !

… et de lui frapper sur la poitrine façon marteau-pilon.

Mills tâte le pouls de la bombe sexuelle mais ne sent rien.

— Putain vous voyez ce que ça entraîne vos conneries SM ?! Vous êtes content de vous !?

— Je… Je… Non je…

Xillefroc entame un massage cardiaque à ressusciter un sanglier chevrotiné puis percuté par un Hummer mais Precilia-Francine ne retrouve pas ses esprits.

— Arrêtez de la frapper comme ça ! Arrêtez !

Xilefroc retient son nouveau coup et regarde Mills dans les yeux avec une réelle tristesse.

— Je… Non… Mais…

— Calmez-vous espèce d’inconscient ! Elle s’est faite fragger ! C’est fini maintenant vous comprenez ?

Xilefroc baisse la tête et se laisse aller vers la tristesse quand un bruit organique buccal dérange ses pleurs :

— Humm.

Les deux hommes tournent la tête vers la morte en se demandant si ce qualificatif lui va vraiment bien.

— Vous avez entendu ce que j’ai entendu Mills ?

— Ouais. Je crois que ça venait du cadavre.

Le professeur pose sa tête contre la magnifique poitrine généreusement ferme de sa femme et retrouve le sourire :

— J’entends son cœur ! Il bat ! C’est très faible mais il bat !

Mills reste sur la défensive :

— Ne me dites pas que cette journée à la con va continuer avec une histoire de mort-vivant ! Non, niet, nada ! Moi, j’en veux pas ! J’en ai marre !!!!

•••

Xilefroc enchaîne une nouvelle gifle fracassante sur le visage de la belle au bois dormant en disant :

— Arrêtez de dire n’importe quoi Mills. Les morts-vivants n’existent pas… Ou que dans les fictions.

— Ouais ouais, je sais… vous avez raison… C’est juste que parfois, je me demande si tout ce que je vis est vrai… Ça manque un peu de cohérence par moment…

SLAP !!

— Réveille-toi bébé ! Et vous, arrêtez de vous lamenter sur votre sort, l’instant est mal choisi.

— Que voulez-vous que je fasse ?

— Vous pourriez m’aider par exemple !

Mills se met en position et s’apprête à gifler le canon :

— J’ai l’impression de me retrouver dans un mauvais remake d’Jacquette insideAbyss

slap…

— Un peu de nerf Mills ! L’instant n’est pas aux caresses !

— Ok…

Après avoir retroussé ses manches, le duo de percussions attaque un sympathique concert de claques dans la gueule.

•••

C’est alors que Precilia-Francine ouvre de magnifiques yeux bleus pétillants de vie et annonce avec un sourire mutin :

— C’était extra !

Mills plonge dans les yeux de la belle, se fait avaler par son sourire et pense « Putain… Si tous les morts-vivants étaient aussi sexy qu’elle, je voterai « oui » au référendum pour l’apocalypse. »

Xilefroc, gêné et touché, devient tout rouge.

— T… T… T’as vraiment aimé ?

La jeune femme encore toute trempée déclare avec ferveur…

— Si j’ai aimé !!?? J’ai jamais été autant mouillée de ma vie !

…et saute au cou de son mari en l’embrassant fougueusement.

La mâchoire de Mills est heureusement bien accrochée.

— Ohhhh que je t’aime mon bouchinou !!!

— Moi aussi ma colombounette !!!

•••

Mills retrouve la parole :

— Dites… Ça fait combien de temps que vous êtes réveillée ?

— Mais je n’ai jamais été endormie ! Je profitais juste de ces instants de plaisir… Vous avez TROOOOP assuré.

Xilefroc donne un petit coup de coude amical à son complice de fortune :

— Alors ? Elle est pas extra ma femme ?

L’adorable Precilia-Francine cligne des yeux à l’attention de Mills, qui ne sait plus quoi dire.

— Merci bel inconnu... Je ne sais vraiment pas comment vous remercier.

— Oh ben… euh… enfin…

— Vous pouvez me demandez ce que vous voulez !

— Tout enfin, euh… ben… Je veux dire…

•••

Les lèvres du Professeur Xilefroc s’approchent de celles du top model SM…

— J’aime bien quand tu joues ta petite coquine… T’es trop mimi… ça me donne envie de te cajoler.

…et commence à fister sa femme devant les yeux exorbités de Mills.

— Grand fou, tu entâmes les préliminaires avec tant de délicatesse…

— Tu veux peut-être que je retire ma montre.

— Oh non ! Non ! Surtout pas !

•••

Mills ressent une profonde gêne et détourne le regard.

— Bon et bien… Tout est bien qui finit bien.

Les tourtereaux répondent en cœur :

— Oh non, c’est pas encore fini !

— Euh, bon… je vais vous laisser savourer vos retrouvailles… Ouh là là, mais c’est que je vais vraiment arriver en retard au lycée si ça continue !

Xilefroc enchaîne une série de droites dignes d’un Rocky dans l’intimité de Precilia-Francine en disant :

— Quel dommage… J’aurai bien eu besoin d’un petit coup de main.

— Vous vous en tirez très bien tout seul.

— Oui mais il reste…

— Tut tut tut ! Je ne veux pas savoir ! Xilefroc, je ne vous serre pas la main mais le cœur y est.

Le professeur parle au rythme de ses assauts :

— Comme ! Vous !! Voulez !!!

— Quant à vous Precilia-Francine, je suis ravi d’avoir fait votre connaissance.

OHHH !! OUUI OUII !! OUII MILLS !! OUIII ! C’ETAIT ! UN ! PLAI ! SIR ! OUIII !!

•••

Mills s’éloigne en essayant de faire abstraction des gémissements.

— Faut que je pense à autre chose…

OHHH MON XILOUUUU !!!!

— Faut que je pense à autre chose…

huuummm c’est si délicat de ta part !!!

— Faut que je téléphone à quelqu’un…

— OH OH OHHHH !!

— Faut que je téléphone à quelqu’un…

— hummmmmm…

— Faut que j’appelle Cooljack

HUUUMMM……………

— Faut que j’appelle Cooljack

humm…………………………

Il dégaine son iPhone soigneusement protégé par la capote usagée, appuie sur le bouton… appuie sur le bouton… appuie sur le putain de bouton…

Rien à faire, l’objet poisseux ne veut pas s’allumer.

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

15 septembre 2008

Mills' Story 023 :
Aliens of the Deep

 
 

Mills et le Professeur Xilefroc sont enfermés dans la voiture du second, confortablement posée au fond d'une mare aux canards. Leur plan est simple et sensé : retourner à la surface pour éviter de mourir noyé ou asphyxié mais au moment de le mettre en application, Mills tire la sonnette d’alarme.

023

M ills fouille dans ses poches et en ressort :

— Mon Iphone…

— … ?

— Il n’est pas étanche !

— Dites-moi Mills. Je peux vous poser une question personnelle ?

— Allez-y.

— Vous vivez seul ?

— Oui.

— C’est tout à fait normal…

— Arrêtez de me juger ! Il m’a coûté 400 euros et trois mois plus tard y’a Et ouais, c’est la life manla version 2 qui est sortie et qui coûtait deux fois moins cher en étant deux fois mieux et…

— … et vous ne voulez pas passer pour un gros cave, je vois.

— Je n’aurais pas formulé cette phrase de la même façon mais l’idée est un peu là, oui.

— Vous me faites penser à un truc. Attendez une seconde...

•••

Xilefroc fouille dans sa boite à gants et en ressort une pochette plastique à l’intérieur de laquelle se trouve les papiers de son véhicule. Il retire son portefeuille de sa poche et l'enfile à l'intérieur avant d'ajouter :

— Tenez, faites comme moi. Mettez vos papiers et... votre « trucphone » là-dedans. Je vais tout enfourner dans mon slip et vous le rendrais une fois à l'extérieur. Ça devrait fonctionner.

— Vous êtes sûr ? Je suis loin d'être convaincu...

Mills, l’oxygène se raréfie, je crois qu’il est temps d’y aller.

— Ouais c'est bon, c'est bon…

Mills tend son portefeuille à Xilefroc...

— Pour les papiers, c'est bon... C'est pas grave, c'est du papier... OK... Pas de problème...

... mais a du mal à lâcher son iPhone. A la place, il le regarde avec des yeux de cocker battu en disant :

mills adore son iPhone

— Bon sang... Attendez encore un peu...

Le Professeur passe la main sous le siège passager et tâte la moquette en levant les yeux au ciel et en sortant sa langue.

— Il doit m'en rester une quelque part...

Une seconde plus tard, il tend devant le visage de Mills...

... une vieille capote usagée !

•••

— Bon alors, vous la prenez oui ou non ?

— C'est à dire que...

— Allez quoi, ne faites pas l'enfant, les habitants sont certainement morts depuis des lustres !

La main de Mills attrape le morceau de latex avec délicatesse, le considère du regard un instant puis enfile son téléphone hi-tech à l'intérieur.

— C'est bon maintenant ?

Le visage de l'heureux probriétaire d'un iPhone équipé d'un anti-virus dernier cri s'illumine d'un magnifique sourire forcé et secoue la tête de haut en bas en essuyant sa main sur son siège.

— Bien ! Alors reprenez votre position. A trois, on ouvre ensemble, OK ?

— C’est « à trois et on ouvre » ou « on ouvre à trois » ?

— Arrêtez avec cette blague datée. Renouvelez-vous…

— Mais je…

— 1, 2… 3 !!

Top départ : les deux compagnons aquatiques d’infortune ouvrent leurs fenêtres et l’eau ne se fait pas prier pour visiter les moindres recoins du véhicule.

•••

Ils résistent à la pression et s’extirpent tant bien que mal du cercueil d’acier. Une fois à l’extérieur, Mills regarde vers la surface de la mare et prend son appui sur la carrosserie pour remonter illico mais est stoppé dans son élan par un étrange sifflebullement.

Bloupoublou Boupoubloouuubbb…

Il se retourne et découvre Xilefroc lui montrant du doigt le coffre de la voiture d’un air inquisiteur.

« Non d’une pipe » pense Mills, « j’ai oublié la salope… »

N’écoutant que son courage, il tourne le dos à la surface et fonce aider le brave Professeur.

CLIC

En un coup de clé, le coffre s’ouvre sur un spectacle déroutant : un petit canon au visage angélique mais sans expression est saucissonné, bâillonné, ligoté, bondagé et enfourné au maximum des capacités humaines.

•••

L’horrible poisson malade de tout à l’heure nage à côte de Mills, regarde dans le coffre, regarde Mills, regarde à nouveau dans le coffre et regarde à nouveau Mills.

Les deux individus s’observent. Ne sachant comment exprimer sa pensé, Mills hausse les épaules.

Le poisson, visiblement blasé, hausse les nageoires, fait quelques bulles, et retourne dans les profondeurs de la mare en remuant de la queue.

•••

Pendant ce temps, Xilefroc a détaché beaucoup de liens et Mills n’a plus qu’à désengager les objets de tailles diverses et variés des orifices de la miss.

PLOC PLOC PLOC

Les voies sont libres ! Ni une ni deux, ils l’entraînent avec eux à l’étage supérieur, là où il est plus facile de respirer.

SPPLLAASHHH

Leurs têtes transpercent la surface pour le plus grand bonheur de leurs poumons, heureux de retrouver l’air pur de la banlieue parisienne.

•••

Sans perdre un instant, ils allongent l’incroyablement mignonne Precilia-Francine sur l’herbe en dégageant un canard au passage.

Xilefroc se penche sur sa dulcinée.

Rien

— Precilia-Francine !!

Il relève ses manches.

SLAP SLAP SLAAAPPP !!

Trois gifles dantesques plus tard… toujours rien.

Xilefroc mélange l’eau de la mare contenue sur son visage avec quelques larmes bien salées…

— Oh non !!

… puis entame un bouche-à-bouche tonitruant.

•••

Mills se penche sur le couple à la dérive et prend la main de la pauvre femme en disant :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

12 septembre 2008

Mills' Story 022 :
Big Fish

 
 

Mills et le Professeur Xilefroc ont réussi à semer les poulet mais retombent chez des canards.

022

M ills a juste le temps de fermer sa fenêtre quand la voiture s’écrase dans la « putain de mare aux putains de canards » avec ferveur.

Au moment de l’impact il jurerait entendre :

Huuuuuummmmmmm !!!!!!

… provenir du coffre du véhicule.

•••

Quelques petites précisions semblent indispensables pour rappeler que l’eau comporte deux principaux problèmes :

1 - Ça mouille.

2 - Les voitures ne flottent pas.

En bonus un troisième :

3 - Respirer de l’eau provoque généralement la mort pour les êtres humains.

Et, comme je l’ai déjà expliqué lors du Retour à l'épisode en questionpremier épisode, Mills est un homme.

•••

Fatalement, ce qui devait arriver arrive : la voiture commence à couler.

De toute évidence et malgré les efforts des occupants pour fermer les fenêtres, elle ne fut pas conçue pour ce genre d’utilisation.

Mills jette un œil hagard en direction du conducteur qui tapote son volant en sifflotant nerveusement et lui demande :

— Dites, qu’est-ce qu’on fait maintenant ??

— Je réfléchis.

— Faudrait peut-être essayer de sortir, non ?

— Votre plan me semble particulièrement sensé. Faisons donc ça !

•••

Mills observe sa fenêtre suintante. De l’autre côté du verre, un poisson malade (ou vraiment pas beau) l’observe en émettant quelques questions sous forme de bulles incompréhensibles à tout être humain.

Paroles de Poisson

Le héros bloggesque regarde la créature aquatique en haussant les épaules d’un air de dire : « Désolé Fish, je ne suis qu’un homme. Une fois de plus, le narrateur a raison. »

Déçu, le poisson part buller plus loin.

BLOUUUM…

Les roues arrière du véhicule ont touché le fond de la mare et l’ensemble se stabilise.

•••

— Ouvrons les fenêtres en même temps mon cher Mills.

— Putain.

— Comme vous dites. N’oubliez pas de prendre votre respiration avant que l’eau n’envahisse l’intégralité du véhicule.

— Mais vous me prenez pour un demeurer ou quoi ?

— Quand on dit un demeuré, il n’y a pas de « er » à la fin du mot.

— Mais comment vous pouvez savoir si je me suis trompé ou pas, bordel ?

— Juste une intuition. Bon. On y va ?

— Putain, chier.

— Vous êtes sûr d’être prof de français Mills ?

— Allez vous faire enculer putain de bordel de merde ; évidemment que je suis sûr ! Mais là, je ne suis pas en cours vous voyez…

— Très bien, je vous crois. Il n’y a qu’un prof de français pour mettre un point-virgule au milieu d’une telle phrase…

Xilefroc, vous me faites peur quand vous parlez comme ça…

— Je vois… Excusez-moi d’être cultivé. Bon. On y va maintenant ?

— Ouais.

— Voilà qui est mieux.

•••

Xilefroc retire la clé du contact et prend une bonne inspiration avant de faire un clin d’œil à Mills, qui aspire à son tour une grande quantité de l’oxygène utilisable… puis se ravise :

- Attendez !!!! Attendez !!! On ne peut pas faire ça !

Et Xilefroc, malgré toute sa classe, ne peux réprimer la phrase suivante :

- Putain, c’est quoi cette merde encore !

 

10 septembre 2008

Mills' Story 021 :
Ca ne passera pas

 
 

Mills est embarqué contre sa volonté dans une poursuite Flatoutesque à côté du hot Professeur Xilefroc. Mais la voiture se dirige dangereusement vers une rue diaboliquement étroite.

021

L a ruelle ridiculement étroite se rapproche à grande vitesse alors que Mills reste plus optimiste que jamais :

— Ça ne passera pas.

Le Professeur Xilefroc relativise :

— Mais si.

— Mais non.

— Si si, faut juste bien viser.

•••

Un coup de volant d’une précision chirurgicale fait taper la roue avant droite contre un trottoir et positionne le véhicule en équilibre sur ses deux roues gauches puis…

Hummmm

ZAAAASSHHHH

… elle s’enfonce entre les bâtiments sans aucun bobo.

— Alors, vous voyez ?

— Et si il y avait un piéton en face ?

— Simple question de psychologie piétonne voyons ! Quel piéton serait assez inconscient pour emprunter une route si étroite sachant qu’une voiture pourrait y entrer ? Non non, depuis que j’ai aidé une dame âgée à rejoindre l’autre monde, je n’en ai plus jamais croisé.

•••

Derrière, la voiture de police a raté son jet de précision et achève la belle peinture bleue en provoquant diverses étincelles la délestant de ses portières latérales.

•••

ZOOOOUUCCHHHHH

Xilefroc déboule à toute blinde à l'extrémité de la ruelle et retombe sur ses quatre roues au milieu d’un axe routier beaucoup plus large.

Huuuuummmmmm

CRRIIIIIIICCCKKKKKCCIIII

La voiture de police fait de même… mais avec moins de style, comme si elle venait de terminer une cure d’amaigrissement façon Dans Batman BeginsChristian Bale dans Régime pomme + eau = 30kg de moinsThe Machinist.

•••

Xilefroc regarde dans son rétroviseur, pensif :

— Ce qui est préoccupant c’est qu’ils aient réussi à passer. Normalement, ils finissent encastrés dans un mur bien avant…

— Quoi ?? Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Je vais devoir durcir un peu ma conduite.

•••

Xilefroc rétrograde en faisant rugir le moteur et sa femme puis fonce vers un passage à niveau en train de se fermer.

Mills commente la scène :

— Non mais pourquoi les passages à niveaux se ferment tout le temps au mauvais moment !!!

— Ça va le faire.

— Mais non !

— Mais si.

— Non non et re-non !!!

— Ouais. Vous avez raison. Ça ne va pas le faire.

— Quoi ??? Je croyais que c’était bon ?

— Non, vous m’avez convaincu cette fois.

— Arrêtez de me croire et foncez comme dans les films !!

— Non, là, je suis vraiment convaincu. Vous avez raison mon cher Mills. Si on passe, on risque de se mélanger nos corps pour l’éternité, et pas dans le sens que j’aimerai…

— Alors pourquoi vous continuez d’accélérer ?

— On va prendre une petite déviation.

•••

Un coup de volant plus tard, la voiture sort de la route et entre dans un chantier en construction. Droit devant, une grosse motte de terre leur tend les bras. Mills déblatère les mots suivants en remplissant son caleçon d’un liquide chaud et odorant.

— Faites pas ça !!!!

•••

Contradiction oblige : il le fait.

Ce tremplin de fortune fait son office. Le véhicule décolle comme dans Burt Reynolds foreverl’équipée du Cannonball

Huuummhhuummmm

… s’approche dangereusement du train de passage, rebondit sur son toit…

Hummm

… et continue sa chute de l’autre côté de la voie ferrée.

•••

Xilefroc, toujours zen, déclare en plein vol…

— Je vous avais bien dit qu’il ne fallait pas paniquer.

… puis se retourne pour jeter un œil aux policiers… qui pilent comme des dingues pour éviter de décoller sur le tremplin de terre.

— Pfff… Les lâches.

•••

Seulement voilà. Mills continue de regarder devant lui et découvre quelque chose qui ne lui plait pas vraiment.

— Putain on va se crasher dans une putain de mare aux putains de canards !!!

•••

Pour la première fois, Xilefroc panique… à sa façon :

— Ha, mince alors… Fermez bien vos fenêtres.

Mills tourne la manivelle le plus rapidement possible en criant :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

8 septembre 2008

Malus 003 :
A ta santé !

Pas d’épisode aujourd’hui mais une mauvaise nouvelle de plus. :-(
Notre nouvel illustrateur, le mystérieux CAT4, est victime d’une méchante saloperie (un genre de plantage FTP interne si vous voulez) et récupère peu à peu dans un hôpital.
coup de corne
Nous lui souhaitons un prompt rétablissement !
infirmiere

6 septembre 2008

Malus 002 :
Gros plantage 2, retour !

Nouveau TRES GROS plantage sur Mills' Story !!!

Le second FTP, encore sur Neuf.fr, a laborieusement planté !!

Toutes les images, la mise en page, les styles, les sons, etc. sont DEAD !!

Je commence à croire à une malédiction. Et nous n'avons évidemment aucune info de la part de Neuf...

Cette-fois je peux le dire sans ajouter d'étoiles :

NEUF.FR, va te faire ENCULER !!!!

Vous êtes tous une grosse bande de mauvais !

 

5 septembre 2008

Mills' Story 020 :
La bitch est dans le coffre

 
 

Mills subit la conduite sportive du très hot Professeur Xilefroc. Mais alors qu’ils viennent de réussir à semer la première voiture de flics, il apprend que la femme du prof est enfermée dans le coffre.

020

L e Professeur Xilefroc, toujours très pro et étonnamment calme, reprend Mills :

— Comment ça « Putain, c’est quoi cette merde encore ? ». Mon cher ami, à croire que vous n’avez que ça à la bouche . Dois-je comprendre que vous désirez vous rendre aux toilettes pour faire vos besoins ?

— Non mais je veux dire… qu’est-ce que fout votre femme dans votre coffre ???

— Ah… ça.

•••

Le bruit de la sirène de police se fait plus fort. Aucun doute à avoir, ils se rapprochent. Mais Xilefroc a plus d’un tour dans son froc. Il entame un dérapage contrôlé faisant pivoter sa voiture à 97,4°, mange le trottoir avec ses roues arrière et envoie un parcmètre direct à la casse.

Huuuummmuummmm

Une fois remis sur le droit chemin, Xilefroc fait quelques appels de phares et salue un vieillard marchant difficilement avec une canne.

Derrière lui, les policiers ont plus de mal et laissent une bonne partie de leur peinture contre le mur jouxtant une boucherie avant de faucher trois nouveaux parcmètres… et la canne du vieillard tétanisé levant les mains au ciel en criant :

vieux mains en l'air

Dans la voiture, Xilefroc regarde dans son rétroviseur intérieur.

— Bon sang, ils ont failli percuter l’un de mes meilleurs acteurs ! Ces gens n’ont vraiment aucune classe…

— PUTAIN MAIS VOUS ALLEZ ME DIRE CE QUE BRANLE VOTRE SALOPE DE FEMME DANS CE PUTAIN DE COFFRE ?!?!

Xilefroc tourne la tête vers En gros, c'est lui...Mills et le considère du regard.

— Je suis à côté de vous mon ami. Pas la peine d’élever le ton. Tout va très bien. Mais pour vous répondre, je ne pense pas qu’elle branle quelque chose à l’heure actuelle… C’est même plutôt le contraire. Après tous les tests que nous avons effectués, vous pouvez me croire : il n’y a rien de tel qu’une bonne poursuite avec les flics au cul pour faire vibrer les ustensiles introduits dans le sien. Elle doit être au septième ciel à l’heure qu’il est ! Mon Dieu comme je l’envie…

Mills ne trouve plus de mots adéquats pour commenter cette situation. Seuls ses gros yeux globuleux fixant le Professeur laissent penser qu’il est moyennement d’accord.

— Je vous sens sceptique.

— …

— Pardon, vous avez dit ?

— …

— Je vois. Vous voulez en savoir plus, c’est parfaitement humain. C’est très simple : ma chair tendre est attachée façon bondage et enfournée par tous les trous… Ecoutez bien quand je pile.

Il appuie sur le frein un petit coup. Mills est projeté vers l’avant du véhicule et manque d’embrasser le pare-brise.

Depuis le coffre, un murmure se faire entendre :

Huuuummmmuuummmmm

L’homme regarde Mills avec un sourire couvrant l’intégralité de son visage et continue d’une voix presque innocente :

— Elle adore ça !

•••

La voiture de police revient à la charge et percute violemment l’arrière du véhicule des fuyards.

BIIINGGG

Huuuuummmmm

Le Professeur se retourne et lance un autre sourire radieux à ses poursuivants.

— Oui !!!

— Je veux descendre.

BOONNNGGG

— Encore !!

— Je veux descendre !

BAAANNNGGGG

— Allez-y les gars, c’est que du bonheur !

— JE VEUX DESCENDRE !

— Calmez-vous un peu. Vous voyez bien que le moment n’est pas des plus propices à une pause pipi.

— Je vous jure que je ne me sens pas bien là. Je ne vais pas pouvoir me retenir longtemps.

— Allez-y, ne vous gênez pas. Ce siège en a vu d’autres.

— Je suis trop jeune pour mourir ! J’ai encore tant à apporter au monde !

— Vous ne trouvez pas que vous dramatisez un peu là ? Ahhh, je connais un bon raccourci. Accrochez-vous un minimum.

Mills s’accroche à sa ceinture de sécurité et se recroqueville comme un bébé de 5,8kg avant accouchement.

•••

La voiture braque sur la droite et roule en direction d’une ruelle gardée par un magnifique sens interdit juste assez large pour contenir deux You're the First, the Last, My EverythingBarry White côte à côte.

Incapable de se retenir depuis tout à l’heure, Mills lance à nouveau son cri de guerre :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

3 septembre 2008

Mills' Story 019 :
Delit de fuite

 
 

Mills découvre des photos olé olé, voir oh là oh là et même ouh là ouh là de la femme du Professeur Xilefroc. Pourtant pas farouche de ce côté-là, il semble avoir atteint ses limites psychologiques au moment où un barrage de police provoque une certaine envie d’évasion du chauffeur hardeur.

019

L es pneus de la voiture du Professeur Xilefroc entretiennent une conversation brûlante et fumeuse avec le bitume. Il n’y a pas de victime à déplorer mais une traînée noirâtre zébrant le sol témoignera des faits pour tous les archéologues et historiens du futur.

Quelques mètres plus loin, une voiture arrivant en sens inverse fait de son mieux pour piler et éviter le chauffard. Un bras sort par la fenêtre conducteur et salue amicalement tout le monde de cette façon :

doigt honneur

— Tu peux pas regarder où tu roules, enculé !!???

Xilefroc enclenche la combo destructrice : frein + accélérateur + première vitesse + coup de volant.

Résultat :

Huuuuummmmmm

Le véhicule se la joue toupie, évite le gueulard et se retrouve sur le bon côté de la voie.

•••

Mills, accroché à la portière comme à sa propre vie, avale ce qui lui reste de salive et dit :

— Qu’est-ce qui vous arrive, merde ?

— Ces pourritures de conservateurs ne savent pas s’amuser alors…

L’action en cours ne laisse aucun doute sur les intentions du bonhomme tout comme la suite de sa phrase, prononcée pied au plancher :

— … je préfère les éviter.

•••

Les policiers ont remarqué la fuite et lancent une paire de véhicules à leur poursuite sans oublier d’allumer le gyrophare et de faire péter la sirène.

poursuite police

Mills les observe du coin de son œil hagard et affirme :

— Si vous voulez mon avis, votre technique est à revoir.

— Croyez-moi, je sais ce que je fais.

•••

Après avoir dérapé façon Master cascadeurRémy Julienne, l’homme enclenche la seconde avec fureur et démontre qu’il ne faut jamais se fier à l’apparence physique d’un véhicule.

— Mais c’est juste un contrôle de papiers ! Vous avez bu ou quoi ?

— Non, je ne bois pas, enfin, jamais au volant, toujours avant.

— Oh mon Dieu…

Le premier véhicule de poulets s’approche dangereusement d’eux mais un zig et trois zags plus loin, il se retrouve en carafe contre un panneau publicitaire Engagez-vous !KFC...

panneau KFC

... et permet à Mills et au conducteur de continuer un peu plus tranquillement leur conversation.

— Mais là, je n’ai pas bu du tout.

— Alors quoi ? Vous avez peur pour vos phot…

BAAM !

Huuummmuuuummmmmm

Le virage bien séré sur la gauche n’avait pas été prévu par Mills. Désormais sa salive à demi ensanglantée dégouline sur la vitre passager et ses lèvres laissent une belle marque relativement sexy.

•••

— Mes photos ? Non, généralement ça passe. Enfin, je n’apporte que les plus softs avec moi, vous comprenez bien… Mais là où ça peut coincer, c’est s’ils me demandent d’ouvrir le coffre.

— Hein ???

Conviction + débilité profonde = Rire garanti et succès phénoménal au box office ! Même Humour Ch'ti insideDany Boon n’aurait pas fait mieux que ce « Hein ??? », c’est vous dire son niveau proche des En été ça va, mais en hiver... C'est la FRANCE !-273,15°C de l’humour français.

Pendant ce temps, la voiture s’enfonce dans une ruelle à sens unique. Les passants courent pour sauver leur misérables existences, sautent aux murs comme des Ge-quoi ?geckos et enchaînent des pas de danse à désacraliser la Et re-vive la France !tecktonik.

— Qu’est-ce qu’il y a dans votre coffre ?

•••

La seconde voiture de police se rapproche dangereusement. Elle est à quelques centimètres du pare-choc des fugitifs.

Precilia-Francine.

— Qui c’est Precilia-Francine ??

— Bah, ma femme !

Dit-il en freinant pour amorcer le prochain virage en dérapage contrôlé.

Huuumm Huuuuuummmmm

C’est à cet instant précis que Mills décide de remonter le niveau philosophique de cette conversation grace à son :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

2 septembre 2008

Malus 001 :
Gros plantage !

Gros plantage sur Mills' Story !!!

Le FTP sur neuf.fr a misérablement planté !!

Toutes les images à partir de l'épisode 13 sont DEAD !!

Merci cher neuf pour cette galère et...

Va te faire enc**** !!!!

 

1 septembre 2008

Mills' Story 018 :
Des photos a caractere erotique

 
 

Mills est récupéré par le sympathique enfoiré de chauffard nommé Professeur Xilefroc qui l’a renversé accidentellement. Heureusement, ce dernier lui propose gentiment de le déposer au lycée pour se racheter. Mais Mills déchante lorsqu’il découvre les photos de sa femme.

018

L e Professeur Xilefroc regarde Mills avec un sourire lui remontant les oreilles sur le haut de son crâne :

— Alors ? Qu’est-ce que vous en dites ?

Mills avale sa salive avant de répondre :

— C’est… particulier.

— Allez, on est tous un peu comme ça hein ! Faut pas se voiler la face…

Effectivement, le mot employé par Mills n’est pas dénué de sens dans ces circonstances vu qu’entre ses mains se trouve une cinquantaine de photos à connotation érotique…

Enfin, il ne faut pas se voiler la face non plus, en bon français clair et net, il tient plutôt des bonnes grosses photos de cul bien salaces, le steak saignant dans l’assiette cuisiné avec une sauce béchamel faite maison et à la main.

Le modèle principal est bien une femme, pas de doute. En bon français clair et net on dirait même que c’est une putain de pétasse bonnasse chaudasse ayant oublié depuis longtemps le sens du mot « farouche ».

•••

Xilefroc revient à la charge :

— Bah alors ?? Comment vous la trouvez ?

Mills retrouve ses esprits.

Elle est... mignonne

Dit-il en se contorsionnant pour repositionner son début d’érection.

— Allez-y, vous pouvez regarder les autres, faites comme chez vous !

Mills ne se fait pas prier et passe au cliché suivant.

•••

C’est là qu’il rentre dans le vif du sujet et comprend que finalement, la première photo était peut-être juste à connotation érotique. Parce qu’ici, la maternelle est belle et bien révolue. La bombe sexuelle est empalée sur un objet de taille galactique ayant certainement été livré à la maison via un convoi exceptionnel. Mais malgré cela, son visage respire la sérénité.

— Wowow… dites donc… elle…

Xilefroc jette un coup d’œil au cliché et termine la phrase laissée en suspens :

— Elle est mignonne, vous avez raison.

— Euh, oui. Mignonne oui. Très, euh… mignonne.

Il replace d’un geste précis son érection effective à l’intérieur de son caleçon décidément trop petit et désigne le paquet de photos du doigt.

— Euh… je… peux continuer ?

— Mais oui voyons !! Elles sont là pour ça ! Je vois que vous appréciez leur côté artistique en plus.

— Vous m’ôtez le mot de la bouche.

•••

Et hop, il passe à la suivante, qui, miracle de la fiction, s’avère coller parfaitement avec ce qu’il vient de dire. La petite coquine a sa bouche plus que bien remplie par un engin particulièrement velu et veineux. « Bon sang » pense Mills, « cet homme est monté comme un âne ! ».

— Eh bien… Dites donc. Vous avez été gâté par mère nature…

Le Professeur Xilefroc se plie en quatre pour observer la photo et quitte dangereusement la route des yeux…

— Huuuuummmmmm…

… avant de rectifier sa trajectoire.

— Faites voir. Ah oui, enfin, non, c’est pas moi là. Moi je suis le photographe voyons ! Vous me confondez avec Paco-Frederico, notre chien.

Pour Mills, le principal problème de cette dernière réplique fut d’être prononcée avec un naturel déconcertant. Il aurait annoncé avoir eu du soleil lors de ses dernières vacances à la Bourboule que ça aurait été la même chose. Non, il a certainement mal compris. Paco-Frederico c’est un prénom de mec, pas de chien ! C’est un prénom de mec qui en a dans le caleçon, pas de…

Il passe à la photo suivante alors qu’une goutte de sueur froide lui coule le long de la joue.

•••

Un plan large, c’est beaucoup plus parlant, pas de doute là-dessus. Paco-Frederico en a dans le caleçon, pas de doute là-dessus aussi. Ce mec bien membré est un putain de clébard, pas de doute non plus !

Mills tousse copieusement avant de dire :

— C’est un… c’est un…

Paco-Frederico

Pas la merde de Kounen, le chienDoberman oui, vous avez l’œil vous ! Magnifique. Très athlétique ! Toujours en jambes… enfin, en pattes !

Sa blague passe complètement à côté de Mills et percute la vitre passager avant de s’évaporer dans la dimension parallèle des actes manqués.

Mills passe au cliché suivant.

•••

La bête Paco-Frederico s’en donne à cœur joie et la belle en prend pour son grade.

Xilefroc commente la scène :

— Qu’est-ce qu’elle est belle sur cette photo… Vous trouvez pas ?

— Euhh…

— Qu’est-ce qu’elle s’est prise la chienne ! Que de souvenirs attendrissants…

L’homme se met à pleurer et dévie allègrement du trajet préconisé par la DDE.

— Mais qu’est-ce que vous avez ? Regardez un peu la route s’il vous plait…

Coup de volant plus coup de frein…

— Huuuuummmmmm…

…le véhicule est remis sur le bon chemin.

— Ce pauvre animal est mort de vieillesse suite à une hémorragie interne consécutive à une sodomie… Depuis, on l’a empaillé mais, vous pensez bien, c’est plus la même chose. Vous comprenez ? Il est moins joueur. Heureusement, il reste toujours les souvenirs…

Mills avale sa salive puis avale sa salive avant d’avaler sa salive et termine par avaler un peu de salive.

Rien à faire, il ne trouve aucune réponse viable. Dans un réflexe, il saute sur la photo suivante :

•••

La gente dame, en plus d’être saucissonnée façon art déco, a quelques amis. Toutes les places sont prises, il y a même des véhicules en double file.

Photo suivante :

« Aaahhh… Ça peut servir à ça aussi un martinet ? » pense Mills en découvrant cette composition visuellement compliquée digne de l’étalage du boucher de chez Carrefour une veille de Noël.

— Bah alors, vous ne dites plus rien ?

— Euhh… Ouais ouais, si… Euhh, elle se fait bien fragger là…

— Fragger ?

— Ouais enfin, Ils vont nous niquer à mort…vous voyez quoi

Mills brasse l’air de ses mains avec des mouvements explicites.

— Ah euh… oui ! Oooohh oui !

Les yeux de Mills commencent à rouler à l’intérieur de leurs orbites. Sa respiration se fait plus saccadée. Il le sait. Il vient de passer assez de temps sur cette photo et doit regarder la suivante.

Quelle surprise lui réserve-t-elle ? Après tout, il vient certainement de toucher le fond. Au pire, la femelle s’amusera avec une batte de base-ball trempée dans de l’huile de vidange. Pas de quoi fouetter une chatte.

•••

Il se lance ! La photo de devant passe derrière le paquet et, à bien y regarder, une nouvelle chose le dérange un peu… Le sympathique monsieur présentant ses fesses au-dessus du visage de la blanche colombe ne ferait-il pas mieux de se rendre d’urgence aux toilettes les plus proches ?

Whoooowww…

Une remontée acide titille le fond de la gorge du pauvre homme. Petite nature va !

— Je peux ouvrir la fenêtre ? Je ne me sens pas super bien là…

— Ça doit être le contrecoup de Retour à l'épisode en questionl’accident.

— Oui, certainement, Le héros de Millswhat else ?

•••

Le conducteur sourit de plus belle.

— Ahhh, vous allez arriver aux choses sérieuses. Là, on en a chié, si je puis me permettre cette expression familière.

— Je vous en prie…

— Vous ne tournez pas ?

— Je préfère attendre vos explications pour garder là… surprise.

— On a voulu montrer le passage des générations alors elle s’est amusée avec papy et grand-papy comme une petite folle.

« grand »… papy… ?

— Je sais ce que vous vous dites.

— Vraiment ?

— Comment a-t-il fait pour donner une belle érection à un cadavre ?

Mills fait son possible pour s’auto-lobotomiser et effacer cette dernière réplique de sa ROM.

mills passager

Devant eux, un petit embouteillage. Xilefroc freine…

— Huuuummmmmm…

… et se place gentiment au bout de la file d’attente.

petit embouteillage

Mills en profite pour changer de sujet et poser les photos. Il passe la tête par la fenêtre, se remplit les poumons d’air frais agrémenté de douces vapeurs d’hydrocarbures puis découvre le problème.

Au loin, un homme en bleu effectue un salut militaire devant le conducteur du premier véhicule arrêté pendant qu’un de ses clones observe les plaques.

Juste un contrôle de police

Mais pour le Professeur Xilefroc, ce n’est visiblement pas « rien ».

Son attitude change du tout au tout et, d’un mouvement vif, il enclenche la marche arrière. Les pneus crissent, le moteur fume.

•••

Mills s’accroche à son siège sans réussir à retenir le fort a propos :

Putain, c'est quoi cette merde encore ?
 
 

Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4