Mills se réveille dans une chambre luxueuse d’un hôtel new-yorkais et nage en plein bonheur. Finies les galères, finis les gros mots, finis les psychopathes ivres d’amour. Tout va bien ! George Clooney vient même de l’inviter chez lui pour les vacances. Ça fait plaisir de revenir à la réalité.
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A près avoir emprunté l’ascenseur qui diffusait sa chanson préférée, Mills arrive à l’accueil. L’endroit est totalement désert à l'exception d'une télévision qui lance un jingle :
« LOTO »
Le présentateur exhibe son plus beau sourire et annonce :
— Pour gagner 150 millions d'euros il fallait avoir coché les numéros suivants : 4, 8, 15, 16, 23 et 42.
Machinalement, Mills fouille dans sa poche et en ressort un ticket de LOTO qu’il inspecte avec le sourire.
— 4, 8, ça commence bien. 15, 16, décidément. 23, quelle chance ! Et le 42, ça c’est sympa ! Proposition de "galère" par MillsUne chose de moins à penser…
Il replace son ticket dans sa poche au moment même où son ventre se met à gargouiller.
— Ce n’est pas le tout mais, je commence à avoir une petite faim moi. Depuis quand n’ai-je pas mangé déjà ?
Il regarde autour de lui mais l’endroit est toujours désert.
— Bon, eh bien, je vais devoir me débrouiller seul on dirait. Voyons voir, où sont les cuisines ?
A quelques dizaines de mètres de lui, un néon « cuisine » s’illumine.
— Quand on parle du loup…
Mills s’y rend les mains dans les poches en sifflotant. Il pousse les deux grandes portes battantes et découvre avec stupeur… qu’elles sont aussi désertes que l’accueil !
— Ils pourraient faire un petit effort pour arriver à l’heure tout de même. Enfin, ce n’est pas grave… Je vais me préparer un petit truc à ma façon. Voyons voir…
Ses yeux scrutent l’environnement et son esprit réfléchit à une petite recette maison.
— Et si je tentais…
D’un geste vif, il attrape un peu de ci, pas mal de ça, deux ou trois trucs comme ça, un machin comme ci, un litre de ce bidule, place l’ensemble dans un mixer et lance la machine.
— Tiens, il y a un peu d’herbes aussi. Je vais en ajouter une pincée.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
L’instant d’après, un fumet envoutant envahit la pièce.
— Cela me parait plutôt réussi. Je pense que je vais me régaler…
Un brancard traverse la cuisine avec à son bord un pauvre homme squelettique et affaibli. Mills s’en inquiète aussitôt.
— Que vous arrive-t-il mon pauvre ami ?
— J’ai… J’ai… J’ai un cancer…
— Ah, vous m’en voyez très sincèrement désolé. C’est injuste. Ecoutez… buvez un peu de ça, je n’ai rien de mieux à vous proposer pour l’instant.
— Mer… Mer… Merci…
Mills lui fait boire sa mixture directement à la louche :
— Mais… mais… Mais Proposition de "galère" par Millsje ne sens plus aucune douleur !
L’homme saute de son brancard en exécutant un triple salto piqué.
— C’est incroyable ! Un vrai miracle ! J’ai l’impression d’avoir vingt ans à nouveau ! Dites-moi… qui êtes vous ? Mon ange ?
Mills esquisse un sourire.
— Noooonnn… Pensez-vous. Je m’appelle juste Mills, enchanté d’avoir faire votre connaissance.
L’homme est survolté. Il prend Mills dans ses bras.
— Merci ! Merci ! Merci ! J’ai envie… De courir, d’aimer, de vivre ! Quel plaisir !
— C’était un plaisir pour moi aussi mon ami. Eh bien, je ne vais pas vous retarder plus. Bonne vie !
— Youuuuuooouuu !!!
L’homme disparaît après avoir effectué une succession de flips parfaits.
Mills retourne à l’accueil et passe à nouveau devant la télévision.
Le présentateur du journal prend la parole :
— Politique internationale : Dans 5 secondes nous connaîtrons le nom du nouveau président Français ! Espérons qu’il remplacera avantageusement l’autre crétin actuellement au pouvoir.
— Si seulement…
Le collègue du présentateur observe l’écran de contrôle :
— Incroyable, c’est une véritable surprise pour le monde entier. En effet, Proposition de "galère" par Millsil ne s’était même pas présenté !
— Une excellente surprise cela dit !
— Oh oui !
— La France est en liesse et on m’apprend à l’instant qu’un blog de fans intitulé « Mills’ Story » vient tout juste de Proposition de "galère" par Millsdépasser les deux millions d’internautes et ce, quelques minutes !
— Ouaou ! J’ai un blog dédié spécialement à ma gloire. C'est vraiment trop la classe 4C ! Bon, eh bien, maintenant que tout est arrangé dans mon pays, je vais devoir rentrer.
Un bruit attire l’attention du bloggeur chanceux :
Mills découvre une foule digne d’une soirée pour l’an 3000 pile devant les portes d’entrée de l’hôtel. Armée d’appareils photos et de caméras, la vague humaine frappe aux vitres donnant sur la rue de toutes ses forces.
— Voyons, calmez-vous un peu s’il vous plait.
Mais le son de la douce voix de Mills ne fait qu’attiser le feu.
Bientôt…
…l’intégralité des baies vitrées explose ! Le flot des fans et autres journalistes en furie s’insinue à l’intérieur du bâtiment et fond sur Mills.
— Zut alors, cela semble fâcheux.
Un mot ressort nettement de la foule :
— Autographe ! AUTOGRAPHE !! AUTOGRAPHE !!!
Sans même avoir le temps de dire « diantre », Mills se fait embarquer tel un joueur de football américain plaqué en plein élan. Il traverse l’intégralité du hall puis percute une double porte battante et continue de se faire pousser dans un large couloir puis emboutit une nouvelle porte battante et se retrouve dans un couloir plus petit puis cogne contre une nouvelle porte battante et traverse un ténébreux tunnel.
La foule n’est plus qu’une longue file indienne poussant toujours et encore comme un seul homme. Mills tente le tout pour le tout pour la remettre dans le doit chemin :
— Pourriez-vous cesser de me pousser, s’il vous plait messieurs-dames ?
Malheureusement cette gentille phrase n’a pas l’effet escompté. Son dos percute une nouvelle porte battante donnant sur une pièce sombre et aseptisée remplie d’échos.
La foule, réduite à une seule et unique personne, dépose le blogueur sur une chaise et l’attache à grand renfort de cordages. Ses jambes sont écartées sous la pression et posées sur des étriers semblables à ceux d’une salle d’accouchement.
— Bigre, que cette position est inconfortable…
L’ombre de l’individu s’éloigne tel un fantôme et revient aussitôt armé d’un verre d’eau qu’il jette au visage de Mills.
La pièce est soudainement baignée de lumière même si l’ensemble demeure flou.
La silhouette de l’individu s’approche de son visage et dit :
— Ç’fait pl’sir d’t’r’voir Peter-Franck !
Mills fait le point et réalise qu’il vient définitivement de sortir de son rêve :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Mills, je sens que tu ne vas plus avoir de problêmes de constipation ...
RépondreSupprimerça ne pouvait être qu'un rêve, je m'en doutait! Le plus dur attend Mill's maintenant -:)
RépondreSupprimerEn tout cas que ce soit le Mill's poisseux ou le Mill's chanceux aucun d'eux ne me fait rêver...
@Ticha:
RépondreSupprimerAh les nanas, ce qu'elles peuvent être difficiles... ^^
Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde !!!!!!!!!!
RépondreSupprimerEffectivement les deux derniers episode sont excellent, plus le rêve est grand et beau, plus le reveil est douloureux !! (ouille)
RépondreSupprimer@ mysteriooo
RépondreSupprimerJe suis OK avec toi... Sur les 2 commentaires :-)
@ Ticha
Tu as découvert toute seule que c'était un rêve ! Brulons un cierge à ta perspicacité légendaire. :-)
@ Mills
Heu... Ouais bon... Enfin. Il est peut-être sympa ce Total Commander après tout !
@ kichmaster
Merci bien ho maître des quiches. ;-)
Je disais pas ça en tant que nana qui veut se faire un mec mais seulement parce que dans les 2 cas (poisseux ou chanceux à mort) je n'aimerais pas être à sa place!
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