7 juillet 2008

Mills' Story 001 :
Au commencement

Je m'en souviens comme si c'était hier. Cela s'est passé demain jour pour jour ; et c'est bien pourquoi je vous le raconte au présent. Laissez-moi vous exposer le plus fidèlement possible la vie de Mills, notre blogueur préféré, dans ce récit fleuve bourré de rebondissements et intitulé :

« Toute différence avec des personnes réelles serait purement fortuite. »

001

L e soleil se lève sur la magnifique forêt de Fontainebleau. Les oiseaux chantent en volant majestueusement dans le ciel bleu.

Non loin de là, à l'intérieur d'un modeste appartement, un réveil à cadran est posé sur une table de nuit.

Horloge : Il est 5h59 !

Les aiguilles indiquent 5h59 et les secondes s'égrènent inexorablement :

...31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59…

BAAMMM !

Une main robuste vient se poser sur le haut de l'appareil avec détermination.

Au bout de cette main, un bras.

Au bout de ce bras, un corps.

Au bout de ce corps (non, pas ce bout là, l'autre), une tête.

A l'intérieur de cette tête : That's the guy !MILLS !

•••

Mills est un homme. Il a le télencéphale hautement développé et le pouce préhenseur. En gros, c'est un type normal. Il est équipé de plusieurs choses en nombre pair : des jambes, des bras, des oreilles, des yeux, des etc. Et en plus, il parle :

— Putain, ça va être une putain de bonne journée !

Comme beaucoup d'hommes seuls, Mills se parle souvent à lui-même. Par bonheur, le contact passe plutôt bien entre eux. A vrai dire, il est son propre pote.

— Allez Mills, assure. Tu viens de battre le réveil au poteau et maintenant, faut continuer l'effort. L'autre enculé de sa mère va comprendre ce qu'est un Mills en forme !

•••

Il s'éjecte du lit et se poste devant son miroir en se grattant les couilles avec un mélange de sincérité et de poésie.

— sais que je t'aime toi ? Ouais mon pote, Cherchez pas...4C POWAAAA !

Telle une ballerine sous cocaïne, l'homme moderne traverse son couloir pour se rendre dans sa cuisine. Sur son visage, un sourire des plus radieux.

— Comment que je leur ai fraggé leurs races hier soir ! Et PAN, « aide chôte », et re-PAN « aide chiotte », et PAN PAN PAN « cool and heure terroristes ouine » !

Faut dire que Mills n'est pas vraiment bilingue… Enfin, il comprend quelques mots d'anglais mais bute encore sur la prononciation.

— Même au poui-poui et avec un Double Big Mac frites dans les mains j'étais trop invincible.

•••

Et le voilà qui ouvre la fenêtre de sa cuisine, s'arrosant d'un soleil salvateur pour prendre une énorme inspiration de fumeur et crier :

— Je suis le meilleur !!! Mills vous fragge toooooouuuuus !!!

Action, réaction.

Une voix surgit de nulle part et lance sur un ton amical :

— Ferme ta gueule, CONNARD !

•••

Vexé, Mills referme sa fenêtre et parle dans sa barbe.

— Loser… T'y connais rien blaireau. Putain de voisin, espèce de casseur d'ambiance névrotique. Un jour, je te fraggerai ta race. Niark niark. Mais en attendant…

Un petit grattage de couille plus tard, il reprend sa phrase.

— …une bonne petite douche ! Aujourd'hui, rien ne peut m'arrêter. Je vais arriver grave en avance et claquer le beignet de l'autre tordu !

•••

Direction la salle de bains. D'un mouvement fluide, il saute dans sa baignoire, attrape le pommeau de douche et tourne le robinet.

Tourne le robinet.

Tourne le robinet dans l'autre sens.

Secoue le pommeau.

Tourne le robinet.

Putain, c'est quoi cette merde ?

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Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4