10 novembre 2008

Mills' Story 040 :
La totale sur Total

 
 

Eh ouais… Le malheureux Mills était bien en plein fantasme ! Il vient juste de se prendre deux épisodes de pure délire perso en pleine tronche et se retrouve maintenant confronté à ceux de Total Commander qui n’a pas envie de se la jouer perso.

040

M ills est assis et ligoté sur une chaise gynécologique. Ses jambes sont écartées et tenues à l’aide d’étriers sanglés.

Table

— Putain Total Commander, Retour à l’épisode en questionqu’est-ce que vous faites encore ???

— J’viens d’changer tes vêt’ments d’chirés Peter-Franck… J’spère qu’t’apprécies l’geste.

Effectivement, Le malheureux blogueur est vêtu d’un pantalon aux reflets violets tout neuf, d’une chemise à carreaux assortie surmontée d’un blazer vert et d’une cravate allant de paire.

— C’est très… joli ! Voilà, très joli ! Vous pouvez me détacher maintenant ?

— C’moi qu’les ai faits ! Du sur m’sure en qu’lqu’sorte.

— Merci merci, vraiment, ça me touche. Mais là, faut que j’y aille hein.

— Non non Peter-Franck… Non…

— Si si…

— Non j’te dis. On n’s’est t’jours pas am’sé ens’mble !

•••

Total Commander approche de Mills et lui baisse son pantalon. En un mot comme en mille, il lui fait une parfaite « mise à l’air ».

Mills hausse le ton :

— ENCULÉ DE TA PUTAIN DE RACE DE MERDE FOUS-MOI LA PAIX BORDEL DE CHIOTTE J’EN AI PLEIN LE CUL DE TES CONNERIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEESSSSSSS !

•••

Total Commander recule d’un pas, blessé.

Silence…

•••

— Mé… mé… Peter-Franck ?

Bande & Débande

Total Commander recule encore plus loin. Maintenant, il est abattu. Même sa gaule retombe.

Une seconde plus tard, il fond en larmes.

— P’sonne n’m’aime ! Tou’le monde m’dét’ste ! J’suis un’incompris… J’fais t’ça p’r’être aimé et v’là c’que j’r’çois…

Total Commander renifle la morve coulant jusqu’à sa bouche et lèche le reste avec sa langue.

— C’pas comme ça qu’j’voulais qu’ça s’passe…

— Mais… mais… Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

— T’sais Peter-Franck… Au départ j’cru qu’él’ver des ‘cureuils m’rendrait symp’thique, qu’tout l’monde en v’drait, qu’ça p’rrait même r’placer l’pigeons sur Paris et faire comme en Am’rique quoi ! Alors j’ai ach’té des caisses et d’caisses. J’me suis s’per bien occupé d’eux t’sais. Il’taient h’reux ‘vec moi… Mais NON, ç’n’a pas marché. Tout l’monde m’a craché d’ssus… sur moi et m’cureuils ! Tout l’monde m’pris pour un’dingue, a brisé m’rêve…

Mills écoute la confession avec attention.

— T’sais, en’fait, j’m’appelle pas vr’ment Total Commander… C’juste l’nom qu’je m’suis d’nné après… Après… « L’incident ». M’vrai nom c’est Paul-Freddy Canagreti. Ç’fait drôle d’l’redire à n’veau…

— C’est quoi cet… « incident » ?

— J’essayais d’dresser m’cureuils, d’les rendre mieux, plus acc’ssibles pour l’particuliers, en faire d’p’tits chienchiens quoi ! Alors j’essayé d’tas de choses sur’eux.

Mills n’en croit pas ses oreilles.

— Vous avez… fait quoi avec ces pauvres écureuils ?

— D’trucs quoi ! Retour à l’épisode en questionUn peu d’gén’tique appris sur ‘ternet ! Rien d’bien c’pliqué en fait. On coupe un peu d’ci, on insère un peu d’ça, on ouvr’ là, on enlèv’ ça, et v’là ! J’tais s’per b’laise sur les forums scien’tifiques du ‘net. Il f’llait un pseudo et j’écris Total Commander.

— Comme le logiciel quoi. Très bon choix !

— B’ouais ! J’tais plus fort qu’le plus fort, comme Total Commander est plus fort que l’expl’rateur Windows ! J’suis d’venu l’roi d’l’écriture SMS et MSN ! Peu à peu tout l’monde m’app’lait Total Commander. L’super Total Commander ! Un mec g’nial et r’specté !

— Et alors ?

— Et alors tout’a d’rapé. M’cureuils sont d’venus plus int’lligents mais ‘ssi plus d’gereux, plus m’chants. J’me d’mande si l’un n’va pas t’jours avec l’autre d’illeurs…

Ecureuil master

— J’tout bien f’rmé mais c’rtains se sont ‘chappés. J’ach’té un f’sil pour r’parer mon ‘rreur, pour’aller l’chasser dans l’parcs mais y ‘taient vr’ment très forts.

•••

Un torrent de larmes coule sur les joues du pauvre homme.

— L’voisins, l’personnes qu’j’conn’ssais d’puis longtemps… y m’ont traité d’tous l’noms. Y’a même un qu’m’a dit qu’j’étais un « cintré homo-scato-déliro-rocambolesque » et qu’il’ne voulait plus m’voir… L’gens n’se rendent pas compte combien ils’peuvent êtr’ bl’ssant p’rfois…

— C’est vrai…

— On m’a tout ‘voyé dans la gueule : qu’j’étais « b’zarre », un’mec « moyen », un’mec « bas d’gamme », qu’pour rester avec’moi, ‘faut vr’ment avoir « m’vais goût »… Y m’ont traité d’tous l’noms, plus bas qu’terre. Autour d’moi tout s’est ‘croulé.

Devant tant de franchise et de tristesse, Mills se voit baisser la tête…

— J’eu d’notes d’plorables d’la part d’tous les l’cataires d’l’immeuble. D’mots bl’ssants dans ma boite au’l’ttres et ça, au moins deux’ou’trois fois par s’maine ! Y m’ont c’nsuré parce qu’je parlais mal ou qu’je f’sais des fautes mais c’pas d’MA faute ! J’suis un être h’main et j’un cœur !

•••

Total Commander se met à genoux devant l’intimité de Mills.

— ‘suite, ils’ont c’mmencé à se disputer pour d’choses d’biles et f’nalement… tout’était à cause d’moi. ‘lors ils’sont partis et m’voilà seul d’ma tour d’puis une étern’té.

Il pose sa joue contre les fesses pâles du bloggeur.

— P’rsonne n’m’a j’mais compris…

— Euhh… Total… heu… Paul-Freddy. Tu me gênes là. Relève-toi s’il te plait. Tout peut s’arranger.

— T’raison…

Le pauvre homme s’agrippe à la chaise gynécologique pour s’aider à se relever.

— T’vraiment raison et j’le sais d’puis que t’es arrivé d’ma vie Peter-Franck. A c’moment précis tout s’est ‘clairé ! J’crois pas au h’sard t’sais, comme toi. J’me souviens qu’t’l’as d’claré dans Hot Bogoss Mag’.

Hot Bogoss Mag’

— Je ne suis…

Mais il est aussitôt interrompu.

— Laiss’moi f’nir Peter-Franck, c’très important p’r’moi. Quand j’d’couverts t’films ça’été une r’vélation. T’m’as sauvé Peter-Franck ! T’films sont si’beaux, si’doux, si’tendres, si’vrais qu’j’ai compris qu’je n’cherchais pas l’amour au bon’endroit. J’me voilais l’face d’puis des’années et ça a d’truit m’vie. Ras l’bol d’m’mentir.

Comming out

Total Commander lève les bras, enfin, les membres, au ciel en signe de victoire. Il rayonne de bonheur.

•••

— Euuuh… Ouais, moi, tout ça, je veux bien hein. C’est super, c’est génial même et je suis sincèrement content pour toi mais… c’est pas une raison pour m’enculer !

Total Commander reste sur place et observe sa proie… puis se voile d’un sourire :

— C’t’phrase… Ça m’rappelle l’titre d’t’chef d’œuvre…

— Putain non arrête, merde !!!

— Oh oui, miaule chienne !

Total Commander se rapproche dangereusement de la sortie de secours de Mills avec son sexe tendu entre ses mains :

— Oh Peter-Franck… Quel beau c’deau t’me fais. Vr’ment, c’est l’plus beau jour d’ma vie ! J’t’aime !!!

— Arrête ! Arrête ! Je ne suis pas Peter-Franck ! Je ne suis pas P…

La porte-fenêtre vitrée explose suite à une collision avec un objet volant encore non identifié.

Et dans ces cas là, il n’y a plus qu’une chose sensée à dire et Mills le sait :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

1 avis au taquet:

  1. une musique douce vient maintenant agrémenter la lecture de l'épisode, sympa!
    sinon super belles illustrations! enfin Mill's nous dévoile son intimité :-)

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Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4