3 septembre 2008

Mills' Story 019 :
Delit de fuite

 
 

Mills découvre des photos olé olé, voir oh là oh là et même ouh là ouh là de la femme du Professeur Xilefroc. Pourtant pas farouche de ce côté-là, il semble avoir atteint ses limites psychologiques au moment où un barrage de police provoque une certaine envie d’évasion du chauffeur hardeur.

019

L es pneus de la voiture du Professeur Xilefroc entretiennent une conversation brûlante et fumeuse avec le bitume. Il n’y a pas de victime à déplorer mais une traînée noirâtre zébrant le sol témoignera des faits pour tous les archéologues et historiens du futur.

Quelques mètres plus loin, une voiture arrivant en sens inverse fait de son mieux pour piler et éviter le chauffard. Un bras sort par la fenêtre conducteur et salue amicalement tout le monde de cette façon :

doigt honneur

— Tu peux pas regarder où tu roules, enculé !!???

Xilefroc enclenche la combo destructrice : frein + accélérateur + première vitesse + coup de volant.

Résultat :

Huuuuummmmmm

Le véhicule se la joue toupie, évite le gueulard et se retrouve sur le bon côté de la voie.

•••

Mills, accroché à la portière comme à sa propre vie, avale ce qui lui reste de salive et dit :

— Qu’est-ce qui vous arrive, merde ?

— Ces pourritures de conservateurs ne savent pas s’amuser alors…

L’action en cours ne laisse aucun doute sur les intentions du bonhomme tout comme la suite de sa phrase, prononcée pied au plancher :

— … je préfère les éviter.

•••

Les policiers ont remarqué la fuite et lancent une paire de véhicules à leur poursuite sans oublier d’allumer le gyrophare et de faire péter la sirène.

poursuite police

Mills les observe du coin de son œil hagard et affirme :

— Si vous voulez mon avis, votre technique est à revoir.

— Croyez-moi, je sais ce que je fais.

•••

Après avoir dérapé façon Master cascadeurRémy Julienne, l’homme enclenche la seconde avec fureur et démontre qu’il ne faut jamais se fier à l’apparence physique d’un véhicule.

— Mais c’est juste un contrôle de papiers ! Vous avez bu ou quoi ?

— Non, je ne bois pas, enfin, jamais au volant, toujours avant.

— Oh mon Dieu…

Le premier véhicule de poulets s’approche dangereusement d’eux mais un zig et trois zags plus loin, il se retrouve en carafe contre un panneau publicitaire Engagez-vous !KFC...

panneau KFC

... et permet à Mills et au conducteur de continuer un peu plus tranquillement leur conversation.

— Mais là, je n’ai pas bu du tout.

— Alors quoi ? Vous avez peur pour vos phot…

BAAM !

Huuummmuuuummmmmm

Le virage bien séré sur la gauche n’avait pas été prévu par Mills. Désormais sa salive à demi ensanglantée dégouline sur la vitre passager et ses lèvres laissent une belle marque relativement sexy.

•••

— Mes photos ? Non, généralement ça passe. Enfin, je n’apporte que les plus softs avec moi, vous comprenez bien… Mais là où ça peut coincer, c’est s’ils me demandent d’ouvrir le coffre.

— Hein ???

Conviction + débilité profonde = Rire garanti et succès phénoménal au box office ! Même Humour Ch'ti insideDany Boon n’aurait pas fait mieux que ce « Hein ??? », c’est vous dire son niveau proche des En été ça va, mais en hiver... C'est la FRANCE !-273,15°C de l’humour français.

Pendant ce temps, la voiture s’enfonce dans une ruelle à sens unique. Les passants courent pour sauver leur misérables existences, sautent aux murs comme des Ge-quoi ?geckos et enchaînent des pas de danse à désacraliser la Et re-vive la France !tecktonik.

— Qu’est-ce qu’il y a dans votre coffre ?

•••

La seconde voiture de police se rapproche dangereusement. Elle est à quelques centimètres du pare-choc des fugitifs.

Precilia-Francine.

— Qui c’est Precilia-Francine ??

— Bah, ma femme !

Dit-il en freinant pour amorcer le prochain virage en dérapage contrôlé.

Huuumm Huuuuuummmmm

C’est à cet instant précis que Mills décide de remonter le niveau philosophique de cette conversation grace à son :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

9 avis au taquet:

  1. Je me demande dans quel état peut bien être sa femme???
    En tout cas, Mill's est dans de beaux draps :-)

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  2. Il n’y a pas de frayeur à avoir pour l’instant.
    Le pire reste a venir mes chers amis .
    Sachez que ma femme est belle, elle est toujours belle, même dans un coffre et quelque soit son état.
    Sachez pour votre gouverne que toutes mes patientes vous seront présentées comme ma femme, cela me laisse beaucoup de liberté quand à son sort et au reliquat que je voudrai bien lui accorder.
    Lorsque j’étais artiste peintre j’ai eu l’occasion de tirer Miss Eruffioc ( je veux parler du portrait bien sure) et je vous en ferai profiter volontier.

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  3. Cher professeur,

    Conter ton histoire est un devoir moral et je me dois de le faire avec tout mon cul... heu... coeur.
    Je vais donc révéler pourquoi ta femme voyage dans ton coffre... et désolé si cela donne des idées à quelques petites copieuses jalouses.
    Tu as tant à apporter au monde.

    A suivre donc :-)

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  4. Ha ha ha, je découvre tout ça, va falloir que je remonte un peu !
    Ca à l'air cool en tout cas, et du coup je me rends compte que mon idée d'écrire une "série papier" fait juste écho à d'autres ! Cool

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  5. Oulà oulà oulà !!! Alerte ! Panique !
    Nerval, ici !? :-)
    En tant qu'abonné au flux RSS (depuis pratiquement le récent début) des Carnets de Nerval et surtout à sa série papier intitulée « Chroniques Londoniennes » (que j'invite d'ailleurs les lecteurs de Mills' Story à découvrir, l’épisode 7 venant tout juste de tomber…) je peux affirmer qu’on est pas du même niveau !

    Là où Nerval est structuré jusqu’à avoir déjà écrit son histoire intégralement et donc garantir une véritable logique et un vrai final, moi (même si je sais de loin en loin où je sais où je vais, si si, je vous assure ! Arrêtez de rire !) j’avance un peu à vue et en fonction des commentaires et des humeurs.

    En résumé :
    Nerval, c’est de l’écriture pro.
    Moi, c’est du portnaoik !

    Jugez plutôt… Voici le pitch des « Chroniques Londoniennes » :
    « C’est un thriller fantastique qui suit le chemin d’un Irlandais névrosé dans le Londres de 1829 et des jeux de pouvoir dans lesquels il se retrouve mêlé. Il y a des morts qui ne le sont pas vraiment, de la drogue, de la violence, des scènes de baston et d’émotions… »

    Et Mills’ Story c’est quoi déjà ?
    « Un lascar vit une journée totalement improbable remplie de galères. » :-D

    Donc voilà, si vous avez envie de découvrir cette autre série, beaucoup plus sérieuse, ça se passe par ici.

    Cela dit Mills’ Story, c’est bien aussi hein :-)

    Et puisqu’on parle de séries, j’aime bien aussi l’ambiance de Goba-Studio. Encore un style totalement différent de celui de Nerval ou du mien.

    Bref bref, avec tout ça, j’ai oublié de faire les présentations !
    Nerval est l’un des éminents membres du Café Salé, Forum de BD sur lequel je blablate de temps à autre…

    En tout cas, sympa de te voir passer par ici :-)

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  6. Ouha ! Je me demandais d'où venait le pic de fréquentation d'hier, puis j'ai regardé de plus prêt et je vois mills-story.

    Et la, je vois une belle présentation dans les formes (trop généreuses les formes !). Merci o'brian !

    Pas de comparaison entre mills'Story et les Chroniques ! (qui sont loin d'être de l'écriture pro).

    D'un côté on a un exercice structuré à l'avance et de l'autre, une écriture spontanée et interactive qui doit réagir constamment aux stimuli des visiteurs !

    Je trouve l'idée franchement génial ! Et le style dépote, ça bouge, c'est drôle !

    C'est moi qui suis content d'être passé par ici !

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  7. Le "pic" de fréquentation ne devait pas ressembler au K2 quand même !

    Enfin, comme tu dis : "Les statistiques, c’est le mal." ;-)

    En tout cas ces séries "bloggesques" ne sont pas des cas isolées. On est beaucoup sur le coup et je pense que ça signifie qu'il existe une certaine demande.
    C'est sympa de voir les idées de chacun. :-D

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  8. Sniiiif moi qui pensais que O'Brian avait été éclairé par la lueur divine de l'inspiration en créant ce feuilleton internesque j'apprends qu'il avait tiré son concept d'un autre!!! Arghhhh mon coeur souffre le martyre!
    Mais non, je plaisante, longue vie à la Mill's Story et à tous les ersatz du même acabit, que vos plumes (ou vos claviers, c'est selon) amènent jusqu'à nos yeux ébahis et humides de reconnaissance de belles, comiques, intrépides histoires!
    Bravo les gars!

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  9. @ Indy
    Et ouais... Je ne suis qu'un copieur. Rien n'a changé depuis mes années d'école donc :-)
    Mais j'essaye de copier sur des bons maintenant :-D

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Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4