Precilia-Francine est revenue d’entre les morts pour repartir au septième ciel, et malgré ses invitations dénuées de subtilité, Mills a préféré partir au large pour téléphoner à Cooljack… Mais c’était sans compter sur les carences en étanchéité du top de la technologie Millsienne.
025
M ills regarde son iPhone avec un mélange de perplexité et de peur.
— Non ! Pas toi, non ! S’il te plait… Tu ne peux pas me faire ça…
Il secoue l’objet et tente à nouveau de l’allumer…
…sans succès.
L’iPhone regarde Mills.
Mills regarde l’iPhone.
— Tu ne peux pas me faire ça ! Pas après tout ce que l’on a vécu ensemble… Alors…
Pffffffffffffffffffffff
Mills souffle sur son appareil pour l’aider à sécher.
— …tu vas laisser cette méchante humidité quitter ton corps et revenir avec nous.
Pffffffffffffffffffffff
— Tu vas faire taire tous ces jaloux qui estiment que tu n’es pas l’ultime conquête de l’homme.
Pffffffffffffffffffffff
— Tu vas REVIVRE !!!
Mais l’iPhone ne répond pas aux stimuli provenant des doux doigts de son maître adoré.
Le menton de Mills tremble de chagrin. Il passe sa manche humide sur ses yeux pour sécher ses larmes, prend une grande inspiration puis crie :
— Humidité !!! Sors de ce corps !!!! Je te l’ordonne !!!
Rien à faire…
Dans un sursaut désespéré, Mills se met à courir en dressant son téléphone contre le vent :
— Sèche, circuit électrique ! Sèche !!!
Il s’arrête une petite centaine de mètres plus loin, met les bras en croix et tourne sur lui-même façon patinage artistique. Le téléphone est comme pris dans une tempête. L’ouragan Mills débarque au sud de Paris et rien ne lui résistera.
— VISSSSSSSSS !!!!!
Bientôt, un tourbillon se forme autour de lui et provoque… un cyclone ! Mills est son œil et il regarde les arbres s’arracher les uns après les autres dans une valse funeste. Le monde tremble, la puissance est incroyable, les immeubles alentours commencent à plier, attirés par cette force divine, l’intensité en est visible à l’œil nu depuis l’espace et…
Lorsqu’il rouvre les yeux… rien n’a changé autour de lui.
Il lui faut une bonne vingtaine de secondes pour réaliser que tout cela, c’est bien gentil, mais c’était juste dans sa tête. La réalité est un peu moins CacaméaméaaaDragonBallesque puisqu’elle présentait juste un guignol en train de faire la toupie les yeux fermés en beuglant des incantations imbitables comme un demeuré.
Enfin, les fils refont contact à l’intérieur de sa tête. Une pensée lui traverse l’esprit « Et mon iPhone alors ? »
Le doigt stressé de Mills approche lentement du bouton maudit refusant ses avances depuis tout à l’heure…
…il le touche…
…le presse…
…et là…
…
…l’écran s’illumine !
Alléluia mes frères ! Enfin…
Mills fait des bonds sur place comme un cabri faisant de l’hypertension.
— Ah ah !! Ça c’est mon iPhone à moi ! Une véritable bête de guerre ! Je le savais je le savais je le savais !!!! Toi et moi c’est pour la vie. Jamais je ne te quitterai…
Après avoir embrassé la mariée, il envoie le numéro de Cooljack surfer sur les ondes à travers tout le pays.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Trois sonneries.
Une voix sortie tout droit d’un film de John Love (ou Andrew Blake dans la langue de Selena Steele) décroche :
— Ouuuuaaaaiiiisssss…
— Putain CJ c’est Mills. Tu peux pas savoir comme je suis content de t’avoir ! J’espère que ça roule pour toi !
— Ça vaaaa…
— Cool, parce que moi, depuis ce matin j’ai trop une journée de merde. Ça fragge dans tous les sens du terme autour de moi ! Sérieux ! J’ai pris le train mais vu qu’il s’est arrêté en pleine voie les manifestants se sont faits tirer comme des pigeons par des SWAT alors je me suis caché dans un tunnel pendant que les keufs volaient et j’ai sauté le grillage en plein far-west où j’ai kické un vieux desperado pour me faire renverser par la voiture d’un prof sado maso qu’a semé les flics avec sa femme dans le coffre et sauté par-dessus un train pour couler avec des canards et fister son p’tit canon sur le bord de la mare !
— Ouh laaaaa c’est compliqué tout ça !
— Ouais bon, j’explique mal, mais c’est super logique dans ma tête. Heureusement, mon iPhone était dans une capote usagée sinon j’aurais jamais réussi à le sécher pour t’appeler et te demander un petit service de rien du tout…
— Ouh laaaaa c’est compliqué tout ça !
— Oh arrête avec ça tu veux ! Putain ! T’as rien pigé à ce que je viens de te dire ou quoi ? Tout ça, c’est du vrai ! Là, je ne rigole carrément pas ! Je suis encore tout mouillé alors arrête un peu avec tes phrases toutes faites et aide-moi s’il te plait.
— Ouuiii, noooon mais c’est pas ce que je veux diiiiire, tout de suiiiite, voilà comment tu me paaarlles.
— Wooo oh ! Non non, CJ, NON ! Sans déconner j’ai dis « s’il te plait » là ! Je m’en souviens bien j’ai fait exprès de le dire ! Alors arrête tu veux, j’ai des problèmes quoi !
— Mon petit, tu dois te responsabiliser et affronter seul la vie.
— Putain mais qu’est-ce que tu crois que je fais, merde ! Tous les jours je me responsabilise dans MON appartement à MOI ! Tu vois ce que je veux dire là ?
— Enfin, oui, bon, tu vois quoiiii, je ne sais paass…
— Tu fais chier, merde ! Voilà, c’est bon, je l’ai dis : tu me fais CHIER ! J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on se parle au téléphone ça termine de la même façon. Sans déconner, t’es lourd !
— Ouh la ! Alors là ! Je vois ! Alors là ! Ouh la !
Mills le sait. Cette fois, c’était prévisible. Le « point de non retour » est désormais derrière lui…
— Non non, arrête là. Je suis désolé, j’étais un peu énervé mais je ne le pensais pas. Enfin, si je le pensais mais c’était pas méchant tu vois. C’est juste que là, c’était plus possible et il fallait que ça sorte. Tu comprends hein ?
— Tu m’appelles pour m’insulter ? Non mais je crois qu’un bon bain froid te ferait le plus grand bien.
— J'en sors ! Alors arrête… fais pas ça ! Ne me parle pas de ta nouv…
— Il y a ma nouvelle série qui commence. Je te laisse, ça vaudra mieux.
— CJ non…
Tût tût tût tût tût tût…
Mills regarde son iPhone pour le prendre à témoin :
— Sans déconner, t’as vu, là, c’était vraiment pas ma faute hein ! Il l’a un peu cherché, pas vrai ?
Dans sa tête, aucun doute n’est possible, l’iPhone vient d’acquiescer en sa faveur.
Démoralisé, Mills pose son dos encore humide contre un arbre et tape l’arrière de son crâne en cadence contre l’écorce en récitant :
— Putain…
— …de…
— …journée…
— …de…
— …merde.
Inspiration. Expiration.
— Allez Mills, t’es plus très loin du taf maintenant. Tout va bien aller. Pas besoin de CJ. Je vais me responsabiliser et affronter seul la vie ! Avec un peu de chance, y’aura personne dans la cour pour me voir et un collègue va me passer des fringues propres… Ça doit être jouable… Allez quoi… C’est forcément possible… Les galères sont derrière toi maintenant… 4C powaa… 4C powa…
C’était sans compter sur le :
ssssssssshhhhhhhhhhhhhhhhhhHHHHHHH
Et le :
bling !
— Aïe !!! Putain !
Mills regarde à ses pieds. Identification immédiate, c’est une « putain de noisette » qui vient de tomber sur la tête du malheureux iPhoneur.
Aussitôt, il regarde en direction du ciel et ne peut s’empêcher de dire :
Entre deux tgv le chieur orthographique et syntaxique a encore frappé :
RépondreSupprimer"prend une grande inspiration puis cri" : il y a un "e" à crie
"Le téléphone est comme prit" : ce n'est pas "prit" mais "PRIS"
"Mills fait des bons" : plutôt "Mills fait des BONDS"
"en plein far ouest" : en plein FAR WEST
"sur le bord de la marre" : sur le bord de la MARE
"j’ai fais exprès" : j'ai FAIT exprès
"je l’ai dis" : je l'ai DIT
"fait pas ça" : FAIS pas ça
En tout cas super épisode, surtout la fin (serait-ce un écureuil enragé??)
@ Indy
RépondreSupprimerHey hey !! Très bien vu !!
Mon correcteur orthographique (Cooljack) est très occupé en ce moment vu que je le saoule sur la conception d'un autre blog et sur de prochaines illustrations pour Mills' Story.
Normalement, tout est corrigé ;-)
Et pour le final... mystère... Mais il y a quand même des chances que les premières propositions de galères pointent leur nez. Voyons voir... y aurait-il un type assez secoué pour proposer un écureuil enragé ?? Non, je ne peux le croire... ;-)
Rendez-vous lundi pour la réponse !
Même pas vrai ! (enfin si un peu).
RépondreSupprimerMais j'en avais corrigé déjà pas mal vers 12h30 ; j'ai mis plus de temps que deux TGV à se croiser apparemment :D
Et puis j'avais ma série :D
RépondreSupprimerEt moi je veux rassurer mes fans... mon iPhone fonctionne au taquet, tout comme mes aventures ^^
RépondreSupprimerHaaaaaaa un autre possesseur d'iphone : je ne suis pas le seul =^.^=
RépondreSupprimerLe mien a planté une fois depuis que je l'ai, rien qu'une toute petite fois. Il me rend des services inestimables comme faire croire à mon ex-chef que je suis sur mon ordi en train de bosser alors que je prends le frais à la terrasse d'un rade.
@ manu. Ça c'est bon ça !! ^^
RépondreSupprimer@ Manu-xyz
RépondreSupprimerVous ici ! O_o
Va falloir que j'explique un petit truc alors...
Certains le savent déjà mais l'idée de Mills' Story m'est venue après avoir rencontré Mr. xyz et dévoré son projet de BD "Haut et cour" !
Et ouais, je manque un poil de temps pour développer là mais c'est la stricte vérité. ;-)
Héhé, génial ! Très bien écrit malgré les quelques petites fautes ! Vraiment très très bon !
RépondreSupprimer@ Raoul
RépondreSupprimerMerci :-D Je suis tout rouge là...
Mea culpa pour les fautes. Surtout n'hésite pas à me les signaler surtout ! Ça ne peut que me rendre service ;-)