Les galères de Mills sont enfin derrière lui.
020
La preuve en image !
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Autant dire qu'il est sauvé hein ;-)
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Si vous ne connaissez pas Mills, il vous faut savoir qu'il est le plus grand galérien que la Terre ait jamais portée. Dérivée de la MillsOsphère et librement inspirée par la vie du vrai Mills, la série BD Mills' Story vous entraîne dans les galères du pauvre héros tout au long de la pire journée de sa vie !
Prosper-Félix a trusté l’esprit embrouillé du malheureux gardien de la paix nourri aux images trafiquées par son prisme cathodique réducteur et aux sons dénaturés des voix uhempisées. Grâce à lui, la porte de la cellule où Mills est enfermé a retrouvé sa clé. Le chemin de la liberté est devant eux… mais le bâtiment est encore plein d’êtres à l’esprit torturé bien décidés a endiguer ce fléau politique.
046
T oute la basse-cour déboule à l’intérieur de la pièce, bloquant le passage à Mills et ses amis.
— Qu’est-ce qui se passe ici ? Pourquoi les coupables ne sont-ils pas derrière les barreaux ?
Le policier ayant ouvert la cage aux oiseaux bombe son torse en affirmant :
— Monsieur Prosper-Félix a raison ! Il m’a décousu les yeux avec ses paroles. Ce bastion despotique doit tomber ! Le pouvoir doit craindre son peuple et non l’inverse ! Cette lobotomie de masse propagée par ondes hertziennes doit être annihilé ! Alors moi je dis : « MORT AUX CONS ! »
Derrière lui, Prosper-Félix verse une larme de joie et pose sa main guérisseuse sur l’épaule de son nouveau padawan en disant :
— Tu as bien parlé frère. Je te devine un avenir survolté !
Dans le camp des poulets, ça caquette pas mal.
— Bon sang, le malheureux 3746527 semble contaminé.
— Vous avez raison. Le matricule 3746527 est redevenu… comment s’appelait-il déjà ?
— Pierric-Fabien Craminori Chef !
— Ah oui, c’est ça. Il n’y a plus rien à faire pour lui j’en ai peur.
Le petit policier déjà responsable de divers méfaits prend la parole :
— Attendez ! Il DOIT y avoir une solution. Notre arme magique fournie par Dieu en personne du haut de son Elysée a des vertus encore inconnues. Peut-être devrions-nous croiser les effluves ?
— Ça me parait dangereux. Nous risquerions de nous électrocuter.
Le chef affirme son autorité :
— Il faut combattre le mal par le mal, le feu par le feu, les idées par la lobotomie. Allons droit au but. Plantez les électrodes divines directement dans le cerveau du regretté matricule 3746527.
— Chef ! Oui ! Chef !
— Euh… Essayez de vous la jouer rusée quand même. Ne vous faites surtout pas toucher par l’un de ces êtres contaminés par cet étrange virus.
— Chef ! Je vais assurer ! Chef !
Le petit policier avance d’un pas vers les rebelles en s’armant d’un sourire aussi sincère que celui d’un top modèle.
— Pierric-Fabien… Tu me reconnais ? Je suis le matricule 3746526. Nous sommes nés le même jour, il y a cinq ans, lors de notre arrivée dans ce commissariat.
— Né !?!? Je suis mort ce jour-là mon pauvre collègue numéroté. Le chemin est long entre la mort et la naissance mais j’ai tenu bon et enfin retraversé le Styx grâce à mon maître Prosper-Félix. Rejoins-nous ! Libère-toi frère ! Tend nous la main et nous la prendrons.
Le petit policier s’exécute. Il tend sa main en direction du padawan. Petit détail significatif tout de même, elle est armée d’un Tazer.
Les électrodes filent se planter sur le front du pauvre homme. Ses muscles se contractent, ses cheveux se redressent, ses yeux brillent de milles feux… ses os s’écroulent contre le sol avec tout le reste de matière organique liée (exceptée une quantité indéfinissable d’urine se répandant ça et là).
Mills s’insurge :
— Les putains d’enculés de leur race de merde de fils de putain de leur salope de mère la chienne !
Total Commander s’insinue :
— Peter-Franck n’rait p’dit mieu’ Mills. Le p’tit ‘culés ! C’ui-là, j’vous jur’, j’vais lui d’foncer sa rondel’ et l’reste !
Prosper-Félix s’insert :
— Vos langages fleuris ne sont pas dénués de charme mais l’instant n’est plus aux paroles mes amis. Place à l’action directe !
Mills se sent pousser des ailes. La puissances des paroles de son ami révolutionnaire le transforme (métaphoriquement, faut pas charrier non plus) en un être bien "Bad ass" :
Les trois guerriers des temps nouveaux se lancent dans la mêlée en criant...
... et distribuent corrections, coups de boules, tawas, châtaignes, branlées, highkicks, raclées, doubles macs twists inversés vrillés in your face, volées, kameas et j’en passe.
Mais les flics bien entraînés résistent.
Mills réalise un truc very important :
— On se croirait dans un jeu vidéo là. Ces bots vont toujours revenir à l’assaut. Y sont impossibles à fragger. A mon avis, il faut détruire la source de leur pouvoir d’abord.
— Frère Mills, tu es la voix de la raison. Penses-tu à la même chose que moi ?
— Je pense Prosper-Félix. Nous sommes désormais connectés.
— Eeuuh... A q’oi vou’ p’sez l’gars ?
D’une seule voix, Mills et Prosper-Félix déclarent :
— LA TELE !
Mills sort de la baston et file le plus rapidement possible en direction du mur où est accrochée la télévision branchée sur Président TV, la chaîne de tous les Français.
Il brandit son poing serré et explose cette grosse merde d’écran Plasma à l’image certes grande mais baveuse. Sous le choc, la prise secteur se désolidarise du mur, l’image du Président disparaît au moment où l’écran chute lourdement sur le sol… et se brise en une poussière d’étoile…
Dans le camp des policiers, c’est la consternation :
— NOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNN !!!!
Prosper-Félix donne un nouveau coup dans un poulet… et réussit à l’ébranler sur place.
Total Commander frappe une autre volaille… qui ne se branlera plus de sitôt.
Mill retrouve ses compagnons, arme son poing et frappe :
Victoire ! La voie est enfin libre !
Mills et Prosper-Félix se ruent vers la sortie puis se retournent, comprenant qu’ils ne sont plus que deux.
Mais où est Total Commander ? Serait-il mort au combat ? Lourdement blessé ?
Vous ne le saurez pas au prochain épisode mais à la ligne suivante :
NON.
Total Commander est debout devant la carcasse groggy du petit policier et se caresse l’entre-jambes. Il se souvient de tout le mal qu’il lui a fait. Il se souvient de sa promesse.
Mills comprend que son nouvel ami doit enfin libérer sa frustration et lui dit :
— Allez Paul-Freddy Canagreti dit Total Commander, va montrer l’étendu de ton amour au beau monsieur. Et fait honneur à Peter-Franck.
Total Commander regarde ses complices avec un petit sourire aux coin des lèvres. Il semble changé, plus posé, plus serein que jamais. Son phrasé confirme cette impression visuelle :
— Merci les amis. J’espère vous revoir un jour dans de meilleures circonstances même si j’en doute. Adieu et bonne chance.
Un braquemart nordique bien veineux prend l’air.
— Frère Paul-Freddy, tu fais honneur aux parties.
Mills fait un pas vers le comptoir et récupère son iPhone avant de dire :
— Bon, euh… On vous laisse fêter ça hein ? A+
Total Commander se tourne vers son nouveau compagnon à képi.
— A plus Mills. Quant à toi… tu vas miauler sale chienne !
Une fois à l’extérieur du bâtiment, ils perçoivent un cri déchirant…
— NOOOOOONNN !!!
…leur provoquant un sourire radieux.
Après avoir descendu les marches du commissariat, Mills et Prosper-Félix courent dans la rue côte à côte.
Prosper-Félix prend la parole :
— Viens avec moi Mills ! Viens avec moi réveiller ce peuple comateux !
— En fait, je crois plutôt qu’on ferait mieux de se séparer. Ils auront plus de mal à nous retrouver et… je dois vraiment aller au lycée. En me dépêchant je peux certainement arriver à l’heure… enfin pas être plus à la bourre que d’habitude quoi.
— Comme tu veux frère. Ta raison est noble et je ne peux que la valider. L’éducation devrait être en tête des préoccupations de notre pays. J’espère que ton chemin recroisera le mien à l’heure de la victoire.
— Je l’espère aussi Prosper-Félix… Mais au fait, où vas-tu aller ?
— A Paris ! A… L’Elysée ! Il y a là-bas quelques coups de pieds au cul qui n’attendent qu’à être administrés et ma chaussure s’en réjouit d’avance.
— Eh bien, bonne chance !
— Merci à toi camarade Mills. Tu es un homme bon.
C’est sur ces paroles que les deux compagnons d’armes se quittent. Au premier croisement Prosper-Félix tourne vers la droite, Mills file vers la gauche. Ils se saluent d’un signe de main avant d’être visuellement séparés par un immeuble.
Mills est seul mais heureux. Sa foulée est précise et aérienne.
Quelques minutes plus tard, son lycée se dévoile devant ses yeux.
L’ensemble est baigné sous un magnifique soleil de midi.
Cette première partie de journée est enfin terminée.
— Putain, ça fait du bien quand ça s’arrête !
Et c’est ainsi que s’achève la première saison des aventures de :
Après un bonus... un petit bonus.
019
Je manque de temps pour écrire l'épisode suivant. Mais il est en cours quand même !
En attendant, voici un détournement signé Cooljack !
A bientôt ;-)
Plus on est de fous, plus on cartonne.
018
Vous voulez soutenir cette valeureuse Brute de Prosper-Félix dans sa lutte désespérée contre le système et ses dérives ?
Pour cela, une seule adresse : Oui,c'est là !Prosper-Félix à Labrute.fr
Pour l'instant son armée se compose uniquement de 5 membres... :-(
Prosper-Félix a besoin de VOUS !
PS : L'inscription à son parti est entièrement gratuite et ouverte à toutes les âmes rebelles, révolutionnaires et pures...
Episode 45. FIN
Le Tazer chute lourdement sur le sol alors que son propriétaire s’essuie laborieusement du revers de sa manche et balbutie :
— Non. Je ne veux pas te frapper… Je ne veux pas te… faire du mal. Dis-moi plutôt où se trouve le véritable mal ?
— Connaissez-vous Saumur ? Le bastion de l'ordure, le fief du bourgeois, mentalité de rats. Connaissez-vous Saumur ? Et sa garnison, population mesquine, mentalité rupine.
— J’ai du mal à y croire… Non, ce n’est pas possible… Tu… mens.
— Cela existe encore dans ce pays en or. Ces faits, je les ai constatés, se sont accumulés. Mais dans cent ans encore, on jettera dehors toute personne étrangère à ces mœurs de l'ère primaire.
— Bon sang… T’as vraiment vécu ça ?
— Ville du « qu'en dira-t'on », ville exemplaire. Si tu as l'aspect louche t'es pas ici pour plaire. Méthodes de barbares chez les « collets-montés », méthodes militaristes, gens sur lesquels je pisse ! Et je pisse !
Le policier s’esclaffe en prenant son sexe à pleines mains C’était le bon temps…Michael Jackson Style.
— AH AH !!! Prenez ça dans la gueule ! Bien envoyé mec !
— Tel un forçat brisant ses chaînes tu joins tes poings et tu contiens ta haine. Tu es sorti, retour à la vie. Il faut te racheter, prix de ta liberté. Ils t'ont dit non à l'agence de placement ça t'a surpris, t'attendais pas ça des gens, t'estimes avoir payé, été humilié, comme ça, toute ta vie, tu seras poursuivi.
Le flic enrage et serre les poings :
— Les enculés… Les enculés…
— Bouge, redresse-toi et bouge ! Défends-toi. On parle autour de toi !
— Qui ?? Qui parle ??? Quel est l’enculé ??...
— Tu vas peut être braquer et recommencer jusqu'à ta mort, prisonnier de ton passé. Une dernière plainte, tu veux réagir. Tu ne veux pas croupir, tu ne veux pas pourrir. Ils t'ont laissé sortir mais sans y penser, tu rôdes dans la rue, tu te déplaces en cage. Un jour, ils te serreront pour te faire replonger. Dans une orgie de sang tu vas riposter.
— Et ça va chier !!
— L'homme qui franchit les portes d'une prison en reste marqué à vie, quoi qu'il fasse sur le chemin de la réinsertion sociale, la société est vindicative.
Le policier se perd dans ses pensées.
— J’avais jamais vu ça comme ça bordel…
— Un ex-condamné ne sera jamais quitte de sa dette, même après l'avoir payé car on lui refusera le droit de vote mais il paiera ses impôts et sera mobilisé si une guerre se produit. Châtré de ses droits civiques, il restera un ex-taulard. L'homme à qui on refuse le droit de décision n'est qu'une moitié d'homme. Il se soumettra ou se révoltera.
Les mots de Prosper-Félix ont su traverser le blindage de l’uniforme :
— Pays de merde !!! Société de merde !!!
— Sors, allez, sors, sors tes griffes !
L’effet ne se fait pas attendre. Les doigts du gardien de la paix se crispent, sa mâchoire se serre :
— OUAIS !!! T’as raison mec ! Ce monde est pourri jusqu’à l’os !
— Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale, tu masques ton visage en lisant ton journal, tu marches tel un robot dans les couloirs du métro, les gens ne te touchent pas, il faut faire le premier pas ! Tu voudrais dialoguer sans renvoyer la balle, impossible d'avancer sans ton gilet pare-balle, tu voudrais donner des yeux à la justice, impossible de violer cette femme pleine de vices !
Le policier déchire son uniforme avec une rage extrême. Des lambeaux bleus volent au quatre coins de la pièce.
— J’encule la société et cette justice de MERDE !!!!!!
— Antisocial, tu perds ton sang froid ! Repense à toutes ces années de service. Antisocial, bientôt les années de sévices ! Enfin le temps perdu qu'on ne rattrape plus.
Le policier arrache l’un des tiroirs de son bureau et l’envoie valdinguer jusqu’au mur d’en face après en avoir extrait une… CLEF !!
— C’est VRAI !! Alors il faut les prendre MAINTENANT ! On va tous se les faire, à coup de battes s’il le faut !
— Ecraser les gens est devenu ton passe-temps. En les éclaboussant, tu deviens gênant. Dans ton désespoir, il reste un peu d'espoir, celui de voir les gens sans fard et moins bâtards. Mais cesse de faire le point, serre plutôt les poings. Bouge de ta retraite, ta conduite est trop parfaite ! Relève la gueule, je suis là, t'es pas seul ! Ceux qui hier t'enviaient, aujourd'hui te jugeraient !!
Le flic est en larmes. Il tient la clef de la cellule à bout de bras à la manière d’une épée.
Mills et Total Commander se relèvent comme un seul homme et se mettent à parler en cadence derrière Prosper-Félix.
— Antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, antisocial, ANTISOCIAAAAAALLLL !
Le flic s’approche de la serrure…
…y introduit la clef…
…la tourne…
…et ouvre la grille !!!
Aussitôt, Mills, Le Chasseur et Prosper-Félix lèvent les bras au ciel en signe de victoire et crient à l’unisson :
— OUUUUUAAAAIIISSSSS !!!!!
Mais de l’autre côté du mur des bruits de pas s’amplifient et font place à des bribes de voix :
— Qu’est-ce qui se passe par là ?
— Vous aussi vous avez entendu des mecs crier ?
— Chef, oui chef !
La joie de Mills retombe et ses acolytes s’en rendent parfaitement compte quand il dit :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
PS : Prosper-Félix parle sur des paroles de Site officiel du groupeTRUST issues de l’album « Répression » datant de… 1980 !!! Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes...
Episode 45, suite.
C’est la main sur le cœur et la larme à l’œil que Prosper-Félix continue son récital :
— Les gosses de ma zone sont un peu paumés quand ils partent de chez eux, pas tellement heureux. Reste le vol à la tire, pas facile d'en sortir. Livrés à eux mêmes pendant que d'autres se plaignent. Dans ce grand merdier tu as 10 ans on t'a jugé. Il faut se débrouiller, les coups il faut les parer. Vous pouvez baisser les yeux, regarder les cieux, quand tu arrives à 15 piges, à tout le monde tu en veux.
Le policier baisse sa garde :
— Que… quoi ?
— A trente ans tu penses plus, ton cerveau est rongé. Il t'arrive de pleurer, et même de regretter. Quel effet ça doit faire, quand tu en parles à ta mère. T'as pas à les envier, ta seule issue c'est de les frapper !
Prosper-Félix envoie un coup de pied dans les barreaux qui en trembleront encore deux ans plus tard avant d’enchaîner :
— Sûr vous allez les plaindre, sûr, vous allez pleurer. Vous penserez « quel dommage d'en être là à leur âge ». Ayez la politesse de les écouter, vous êtes assis au chaud devant la fatalité. Y'a que dans les H.L.M. qu'ils ont toujours des problèmes.
L’homme en bleu reprend du poil de la bête :
— Ah ça c’est facile ! La banlieue, les HLM ! La critique, toujours la critique ! Et toi, que fais-tu pour faire changer les choses, hein ? Tu veux me le dire ? A parler tout seul dans ton coin ? Tu te crois où ? Au théâtre ?
— Si je suis sur les planches c'est un peu ma revanche. J'ai tant de choses à dire, de zones à te décrire. Je n'ai pas de message, je n'ai jamais été sage.
Prosper-Félix persévère en désignant de la main Mills et Total Commander…
— Avec toute ma rage, je parle de ceux de ma cage.
…puis dresse son index devant le visage du gardien de la paix :
— Passe ! Passe devant moi. Tel le rapace je peux surveiller mes proies. Passe ! Passe loin de moi. T'en fais une drôle de tête quand on te montre du doigt.
Le policier est ravagé. Il baisse les yeux, sa respiration devient plus saccadée…
— N'attends pas de moi de beaux discours, le langage que je parle, je l'ai appris dans ma cour. C'est mon environnement, les ordures et les gens. Je veux te reconnaître…
…et ne peux retenir une larme de couler le long de sa joue. Prosper-Félix l’aperçoit et hurle :
— Ça y est t'es vivant !
— Je ne sais plus où j’en suis… je suis… je… Je suis perdu. Dis-moi… Dis-moi ce que je dois faire ?
C’est en désignant la télévision du doigt et surtout le visage du chef de l’état illuminé par un sourire carnassier qu’il prononce la phrase suivante :
— J'en crèverai peut-être, je ne suis pas un leader. Mais comment être heureux devant tant de laideur ? Je te laisse parler, à moi d'apprécier. Tes coups et tes menaces ne me feront pas changer.
Une malencontreuse mésentente a conduit Mills directement dans une cellule du commissariat le plus proche et une incroyable coïncidence l’a fait tomber dans la même cellule que ce bon vieux Prosper-Félix Cornineti ! Aussitôt, il réactive la fibre révolutionnaire de l’homme blessé et le lance à l’assaut de Babylone ! Mais le policier resté pour les garder le menace de son Tazer.
045
P rosper-Félix baisse la tête. Le flic a gagné, la force a gagné, la peur de se pisser dessus a gagné. Mais Mills ne peut laisser passer cela. Il se redresse et se place sur le chemin du héros du peuple encore ensommeillé et lui murmure à l’oreille.
- Tu ne peux pas faire ça Prosper-Félix. Nous avons besoin de toi. Le passé est déjà oublié.
Prosper-Félix garde ses yeux rivés sur les électrodes prêtes à s’enfoncer dans son corps et décharger l’urine toute fraiche au fond de son pantalon encore humide.
Le flic s’approche…
— Qu’est-ce que vous complotez tous les deux ?
…Mills l’ignore :
— Je me souviens de Retour à l’épisode en questioncet instant où les mots justes refusèrent de sortir de ta bouche pour convaincre les oppresseurs.
Prosper-Félix se rapproche de la grille et la prend entre ses mains. Il bombe son torse au moment où Mills annonce :
— Le pays a besoin de toi. NOUS avons besoin de toi…
Le doigt de l’homme en bleu tremble sur la gâchette.
— Séparez-vous ! Je ne le répèterai pas deux fois !
Mills lève les bras au ciel en signe d’acceptation et recule en marmonnant :
— Regarde-le, ton pays… Regarde comment il traite les hommes de bonne volonté…
Le flic se rapproche dangereusement et hausse le ton :
— J’ai dit asseyez-vous ! Essayez plutôt de ruminer les circonstances qui vous ont entrainé ici !
Le regard de Prosper-Félix se remplit de sévérité. Ses mains pourraient presque tordre les barreaux. Il prend une grosse inspiration et déclare :
— C'est un peu facile d'édicter des messages, quand on est au chaud à l'abri des assauts, pendant que tout un peuple criait « démission » et tombait sous les balles.
— Tu délires connard. Le pays ne s’est jamais aussi bien porté !
D’un geste précis il désigne la télévision retransmettant l’arrivée de notre président dans son fief de l’Elysée sous les acclamations de la foule.
— Le retour tant attendu est arrivé : Monsieur Comédie, l'avion, il l'a repris. Dans un bain de foule, il est rentré au pays. Ça sent l'épuration...
— Oh ! Arrêtez de parler de notre président comme ça ! Son voyage fut d’une importance capitale ! N’avez-vous pas regardé « Président-TV » ?
— Durant tout son exil, il n'a fait que prières ! Derrière le vieux croyant se terrait le tortionnaire.
— Calomnies ! Vous allez retourner à votre place tout de suite et la fermer ! C’est de notre leader dont vous parlez !
— Il a sa place à l'hospice, et non dans la police. L'être humain est repu, il est rassasié. Dose d'atrocités.
— Quoi ??? C’est TOI l’atrocité ! Ta place est derrière ces barreaux avec tes amis tordus. Ce qu’on m’a raconté sur toi est donc vrai… Espèce de… Monstre !
Il beugle le bougre mais rien, non rien ne semble pouvoir arrêter le rouleau compresseur estampillé du doux prénom Prosper-Félix.
— Je vais te parler de l'ennemi public numéro 1, celui qu'on t'a dépeint comme une bête féroce. Je ne veux pas le juger, je ne veux pas le glorifier mais ta grande gueule, témoin, t'as eu tort de la fermer car Porte de Clignancourt, vendredi 2 novembre, sois fier de ta police, elle a exécuté !
— Mais de qui tu parles ?
— L'Etat choisit ses cibles, éclaircit ses rangs. L'ordre peut régner, de la mort, du silence.
— Tu ne crois pas que t’en fais un peu trop là ? Retourne sur ton banc et ferme ta gueule !
Même prononcées avec une certaine conviction, ses paroles sont incapables de franchir les barreaux pour toucher le magnifique Prosper-Félix :
— Pour l'avenir de tes gosses qui seront pourchassés, dans cette prison modèle qu'est Fleury Mérogis. Cinq par cellule, il reste une place pour ton fils. Depuis que la peine de mort est administrative tu les as vus se marrer tous nos grands justiciers telle une meute de clébards qu'on jette à la curée.
Le policier semble quelque peu désarçonné. Il marche en direction de son téléphone…
— Faut que j’appelle du renfort…
…mais Prosper-Félix joue de la voix pour le clouer sur place :
— Le pays est fliqué ! Citoyen surveillé. Le mangeur d'hommes a faim. Pas sûr du lendemain.
— Non… Non. NON ! Le pays se porte bien et tous les prisonniers ont mérité leur sort ! T’as entendu ? TOUS !
— C'est dans tes prisons qu'on fabrique le crime. Les Buisson, Willoquet et bien d'autres Mesrine. Crois-le, la main tendue vaut mieux que les chaînes surtout quand tu es gosse, tu apprends vite la haine.
— Tout de suite les grands mots… T’es pitoyable !
— Destiné à crever en haute sécurité, royaume du tabassage, impunité calculée. Le crime est glorifié au son de la Marseillaise et en place publique son corps est exposé !
Le policier attrape un bâton de son autre main et frappe contre les barreaux mais c’est à peine si le révolutionnaire cligne des yeux. Au contraire, il continue :
— Descends dans ma rue, inconnu je te le demande, tu n'as jamais vu toutes ces masses affalées, zombifiées dans ce luxe aseptisé, immaculé.
— C’est bon, c’est bon, je connais la chanson… Mais t’es qui toi ? T’es qui pour parler comme ça et pour parler de ça ? Hein !?
1 illustration, 2 visions
017
Cooljack et CAT4 ont bossé sur la même base : un détournement du Bon, la Brute et le Truand.
Au final, voici deux visions plutôt différentes du personnage...
Je vous laisse apprécier ces petits "détails qui font la différence".
Version de Cooljack :
Version de CAT4 :
Alors, qu'en pensez-vous ?
Une malencontreuse mésentente a conduit Mills directement dans une cellule du commissariat le plus proche et une incroyable coïncidence l’a fait tomber dans la même cellule que ce bon vieux Prosper-Félix Cornineti ! Évidemment, Total Commander est de la partie. Un vent de révolte souffle dans le commissariat mais la force brute remporte une fois de plus la bataille.
044
L es flics contemplent leur victoire. L’efficacité a parlé, leur entrainement vient de porter ses fruits. C’est tranquillement qu’ils se réunissent autour d’une table pour dresser un bilan de la situation :
— Bon, alors l’autre gueulard, on sait qui c’est.
— Ouais, Prosper-Félix Cornineti, un illuminé bon pour l’asile.
— Bien… L’autre lascar à poil, on sait aussi qui c’est.
— Ouais, Paul-Freddy Canagreti dit Total Commander, un détraqué bon pour l’asile.
— Très bien… Mais le troisième alors… Il est bon pour l'asile mais qui c’est ?
Une voix s’élève depuis la cellule :
— Mills ! Je m’appelle Mills !!!!
— Ouais c’est ça ! On lui dira !
— On a tout fouillé mais ce type n’avait rien sur lui : pas de papiers, pas d’empreintes répertoriées, costume bariolé fait sur mesure… On a rien sur lui. Juste un téléphone portable…
Mills ne peut s’empêcher de remettre les choses à plat :
— Pas un téléphone portable, c’est un iPhone !!!
— Ouais bon, un « iphone »…
— Non non, un iPhone !
— Putain c’est bon avec l’humour littéraire à la con ! Je disais… un iPhone…
— C’est mieux…
— … déchargé et certainement volé.
— Non mais ça va pas la tête !? Vous savez le fric qu’il m’a coûté, merde !
Le petit flic s’approche de la cellule et plaque son bâton contre les barreaux.
— Ecoute tête de nœud…
Total Commander répond :
— Ouais c’moi qu’t’parles ?
— Non, pas toi ! Lui !
— Ahh…
— Ecoute-moi bien iPhone-man. Soit tu laisses parler les grands entre eux, soit j’entre pour te foutre une volée dont tu te souviendras pour le restant de tes quelques heures.
Ambiance…
Mills, tout penaud, retourne s’asseoir sur son banc à côté de Prosper-Félix.
Le flic retrouve son sourire…
— Voilà qui est mieux.
…et termine sa phrase par un nouveau rire Christophe Lambert Style avant de retourner vers ses collègues.
— Allez les gars, allons discuter autre part. Ça pue le freaks ici.
Les policiers quittent la pièce en caquetant à tue-tête…
Mills observe l’homme seul en plissant les yeux. Un souvenir fugace lui traverse l’esprit sous la forme d’une réplique de Star Wars Episode IV…
Un nouvel espoir lui traverse le cœur. C’est avec une certaine conviction qu’il se tourne vers son collègue de cellule :
— Ecoute Prosper-Félix, écoute. Tu peux réussir à lui faire ouvrir la porte ! J’ai déjà vu ça dans Star Wars, enfin, en partie. C’est Obi-Wan Kenobi qui le dit, c’est pour dire si c’est vrai hein ! Je sais que la force est en toi, tu l’as déjà utilisée dans le train…
— Dans mes souvenirs encore confus, cela ne m’a pas vraiment réussi…
— Ils ont utilisé la force brutale ! Tu ne pouvais rien faire. Mais toi, tu portes dans ton cœur un pouvoir bien plus fort : La Force tout court !
Prosper-Félix redresse la tête et dévisage Mills qui se dresse fièrement et utilise une voix pleine de conviction et totalement premier degré pour annoncer :
— Obi-Wan Kenobi a dit dans le bien nommé « Un nouvel espoir » : « La Force peut influencer les esprits faibles »
— Crois-moi Prosper-Félix, La Force est bien en toi et le pigeon derrière son comptoir m’a tout l’air d’être un bon spécimen d’esprit faible.
Le regard de Prosper-Félix laisse briller quelques faibles étincelles d’espoir.
— Tu… Tu crois ?
Mills saute sur l’occasion en sautant sur place :
— Tu parles si j’y crois ! C’est juste la vérité vraie, sincère, authentique, juste et exacte ! Regarde-moi, regarde-moi dans les yeux…
Mills pose ses mains sur les épaules d’un des plus grands héros du peuple des temps modernes et plonge son regard dans le sien.
— Toi SEUL peut nous sauver Prosper-Félix. Toi SEUL ! Une personne sur dix milliards détient ce pouvoir. OUI ! Tu peux NOUS sauver. Et quand je dis « nous », ce n’est pas juste « nous » mais bien « NOUS » ! Nous tous, la société, le pays, l’Europe, la Terre, l’univers peut-être !!!
Les étincelles brillant au fond des yeux de Prosper-Félix se transforment en étoiles.
— Ouais… Tu as raison Mills… Je commence à ressentir ce pouvoir.
— Alléluia ! Reprends-toi, redresse-toi ! Un homme comme toi ne marche pas le dos courbé mais la tête haute !
Les étoiles se transforment en éclairs.
— Ces chacals puants ne savent pas qui je suis… Ils ne connaissent pas encore le vrai Prosper-Félix Cornineti.
Les éclairs se métamorphosent en explosions atomiques.
Prosper-Félix se lève d’un bond, écartant Mills au passage et agrippe les barreaux métalliques avec la férocité d’un grizzly affamé atteint d’une rage de dents. Il fusille du regard l’unique policier resté dans la pièce et crie :
— Je suis Prosper-Félix Cornineti ! Laissez-moi sortir !
Le gardien de la paix se tourne vers le rebelle et le braque avec son Tazer d’un air menaçant et décidé en disant :
— Tût tût tût tût tût… Qu’est-ce que tu veux toi ? Un petit coup de jus comme ton pote ?
L’image est suffisante pour que Prosper-Félix se souvienne des Retour vers l’épisode en questionmoments difficiles vécus un peu plus tôt au cours de la matinée. Apeuré, il amorce un léger mouvement de recul…
Mills, réalisant que le combat s’annonce mal, secoue la tête de droite en gauche en murmurant :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Mills est pris pour un dangereux terroriste et jeté manu militari dans la froide cellule du commissariat le plus proche. Après une brève introspection et un flash-back scénarisé relatant les circonstances de sa présence dans ce bastion, une main secourable étrangement familière se tend vers lui.
043
M ills relève la tête et découvre le doux visage de :
— Retour vers l’épisode en questionProsper-Félix Cornineti !?!? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Prosper-Félix l’aide à se relever en lui racontant :
— Le courroux de la société policière me tomba dessus suite à notre petite escapade ferroviaire. Retour à l’épisode en questionHumilié je fus, suite aux tirs de leurs armes avilissantes et dégradantes. Ce courant parcourt encore mon corps et mon âme mon bon Mills… Mais peu importe, je ne veux surtout pas passer pour un martyr. Laisse donc mes maux de côté et parlons des tiens. Que fais-tu dans ce lieu d’avilissement, frère ?
— Oh… C’est une longue histoire.
— Malheureusement, je pense que nous avons le temps mon ami. Dis-moi t…
Mais un flic interrompt la conversation :
— Vos gueules les coupables ! On n’arrive plus à écouter la télé !
Prosper-Félix ne peut retenir un commentaire :
— Maudite télévision royaliste…
Mills penche la tête pour regarder l’écran encadré sous le poster people du président de la république française :
— La foule est en délire sur le tarmac d’Orly. Air Power One, l’avion de notre président bien-aimé, va se poser dans quelques secondes ! La fanfare, accompagnée par Jean Reno au pipeau et Faudel au triangle, est prête pour jouer La Marseillaise en boucle dont les paroles seront chantées par l’illustre Johnny Hallyday. La star a même décliné spécialement pour l’occasion l’enregistrement d’une nouvelle version ch’ti de son tube numéro un dans le cœur de tous les français « Optic 2000 » ! La tension est à son comble et je dois dire que…
— Maudite télévision dictatoriale…
— C’est quoi cette chaîne ? On dirait du TF1… mais en moins subtil…
— C’est « Président TV ». La nouvelle chaîne de télé-réalité dédiée au « Président de tous les français ».
— Quoi ??
— Tu m’as bien entendu frère spolié. La honte et les mensonges ne tuant pas plus que le ridicule, tout est permis.
La porte d’entrée du commissariat s’ouvre en une fraction de seconde et laisse apparaître deux nouveaux policiers, un grand et un petit, portant un homme quasi nu à bout de bras.
— On vient de lui faire prendre une douche !
— Ouais, Retour à l’épisode en questionil était tout poisseux bordel !
— L’chez moi ! J’rien fait !
— Où on le dépose ?
— Cellule deux.
— OK.
— Band' d’culés !
Mills murmure :
— Total Commander…
Total Commander est envoyé dans la cellule voisine accompagné d’un bon coup de pied au le cul de la part du petit policier.
— Tu connais ce malheureux être humain Mills ?
— Oh oui…
Prosper-Félix se lève et crie :
— Avez-vous déjà entendu parler de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, abominables usurpateurs aveuglés par votre statut arbitraire ?
Le petit policier prend une pose Bigardesque pour sortir sa blague :
— Ouais et je vais rajouter une ligne : « je déclare universellement que si tu ne fermes pas ta gueule je vais te la colmater avec du scotch ! »
Total Commander se relève et désigne le petit policier du doigt :
— Toi. S’un jour j’sors et qu’j’t’tombe d’ssus, j’vais t’culer, mais t’culer… t’imagine m’me pas à quel point j’vais t’culer. Même Peter-Franck n’aura pas ‘té si’loin dans « Abysse rectal ».
— Ouais bah c’est pas demain la veille mon pote !
Prosper-Félix s’approche de la cellule de Total Commander pour lui parler :
— Laisse-le dire compagnon d’humiliation, l’heure de la revanche n’a jamais été aussi proche.
— T’qui toi ?
— Mon nom est Prosper-Félix Cornineti et je suis un ami de ton ami Mills, ici présent.
— Mills ??? Mais… Al’rs… T’n’es vr’ment pas Peter-Franck !?
— Bah non ! Retour vers l’épisode en questionC’est pourtant pas faute de te l’avoir dit hein…
— Vou’vous r’ssemblez t’llement… Alors là… J’m’excus’ Mills… J’m’sens tout g’né là ! Vr’ment !
— Oh, tu sais, vu où nous en sommes, c’est plus vraiment important…
Mills est à bout. Les larmes lui brouillent les yeux. Il se prend la tête entre ses mains et déclare dans un sanglot :
— Putain, mais quelle journée de merde…
— A qui le dis-tu, camarade…
— Et dire que je n’ai toujours rien bouffé. Je crois que je fais de l’hypoglycémie.
— Ne bouge pas. Notre statut de prisonnier n’ôte pas celui d’homme. Si ces rustres ont une once de civilité, ils te donneront de quoi te remplir l’estomac.
Prosper-Félix se lève et frappe aux barreaux pour interpeller les flics :
— Hey oh ! Vous, là, les mécréants !
— C’est à nous que tu parles toi ?
— Votre esprit de déduction vous honore mon ami. Dites-moi, je ne voudrais pas interrompre votre partie de Sudoku niveau débutant mais mon compagnon d’infortune a besoin de se nourrir. Auriez-vous la gentillesse de lui faire parvenir une petite collation ?... En vous remerciant.
Les flics se jettent des regards médusés en haussant les épaules.
Prosper-Félix se rassoit tranquillement à côté de Mills.
— Euh… Merci Prosper-Félix. Je… J’apprécie le geste.
— Ce n’est rien mon frère. Si cela ne tenait qu’à moi, je t’aurais commandé un festin.
Le petit flic arrive en roulant des mécanique avec un petit plateau métallique sur lequel est posé un quignon de pain rassis.
— Alors comme ça ces mesdemoiselles ont un petit creux ? Ça tombe bien, vous êtes dans un 4 étoiles et nous sommes vos larbins. Malheureusement il ne nous reste plus grand-chose en cuisine alors nous avons composé avec les moyens du bord. Mais euh… Attendez… Je peux ajouter un peu de sauce pour agrémenter le plat.
Suite à quoi il se racle la gorge, dépose un mollard d’une composition indéfinie sur le morceau de pain et glisse l’ensemble sous la grille avant de partir, content de sa blague.
Prosper-Félix serre les poings :
— Vil goujat sans cœur. Quand je pense à tous les pauvres sans le sou dormant dans les rues froides de notre pays, je ne peux tolérer un tel gâchis de nourriture.
— Ouais, l’a r’son l’aut’ mec là ! Vou’ f’riez mieux d’reg’rder l’chef-d’œuvr’ écolo d’Peter-Franck : « T’as faim ? Viens, j'vais t'faire boir' à ma source. » !
La réponse des forces de l’ordre est sans concession :
— FERMEZ ! VOS ! GUEULES ! On a des choses à faire là, faut qu’on réfléchisse alors j’aimerais avoir un peu de silence !
— Vous ne pouvez pas donner de tels ordres au peuple en colère ! Vous feriez mieux de le craindre !
— Tout pareil qu’P’sper-F’lix Crn’ti.. ‘fin, l’autr’ zig’ là ! L’a r’son c’gars là !
Le petit flic dégaine son Tazer et avance vers les cellules.
— OK, laissez-moi faire les gars, je vais les pacifier.
Le projectile s’infiltre entre les barreaux et se plante dans la peau nue de Total Commander.
Prosper-Félix est pétrifié devant ce spectacle faisant resurgir son douloureux souvenir matinal. Ses mains tremblent, ses jambes frémissent, son courage vacille.
Il lève les bras en l’air, fait trois pas en arrière, s’assoie calmement sur son banc, replie ses jambes contre son torse pour se retrouver en position fœtale.
Mills s’approche de son ami révolutionnaire :
— Prosper-Félix, non ! Reprends-toi !
Mais le révolté a laissé place au recroquevillé.
Mills se sent seul et lâche un petit :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
OK, je suis grave à la bourre, j'avoue...
016
Pour éviter de faire du recyclage je vais vous montrer une des premières illustrations de Cooljack encore jamais utilisée.
Histoire de brouiller les pistes et faire croire que c'était voulu je vous propose un grand jeu : Répondre à la question suivante !
De quel film est tiré ce montage ?
Le vainqueur gagne la victoire.
Mills est « sauvé » d’une dilatation Total Commanderesque par un SWAT violemment mystique. Prenant les deux individus pour de dangereux terroristes lubriques s’éloignant de la voie tracée par « God » (NDLR : le Dieu des USA), il envoie Total au septième ciel d’un bon coup de Tazer. Quant à Mills, il est contraint de fermer sa gueule en attendant la suite des évènements.
042
M ills est violemment projeté sur un sol lisse et froid.
ILLUSTRATION A VENIR
Il accuse le coup et laisse son esprit divaguer :
« Plus cette journée avance et plus j’ai du mal à la comprendre. Tout est trop étrange, tout est trop extrême, tout est trop éloigné de tout concept de réalité. Enfin, j’en sais rien après tout…. Le problème n’est pas tant dans ce que je vis que dans mes réactions. J’ai l’impression de ne pas maîtriser mon corps et encore moins mon esprit. Ce Mills, ce n’est pas moi. Définitivement.
Suis-je sous crack ? Pfff, je ne sais même pas ce que ça ferait d’être sous crack… C’est comme une auto mise en abyme. Rêve, réalité, moi, « lui », rien ne colle. J’ai l’impression d’observer un inconnu, d’halluciner devant une autre partie de moi-même, de regarder le film de ma vie avec un acteur ayant quelques points communs avec moi mais n’était pas moi. J’avoue, tout ça me perturbe. Je n’ai aucun contrôle sur ma propre existence.
Plus j’y pense et plus j’ai l’impression que quelqu’un scénarise ma vie… Je ne suis qu’un jouet entre les mains d’une entité supérieure machiavélique et sadique…
Dieu ? C’est ça Dieu ? Un type s’amusant à placer des obstacles sur le chemin de ses créations pour observer leurs réactions ? A moins que ce truc informe se venge car il aimerait être un homme sans en avoir la possibilité… J’en sais rien.
Chaque nouvelle journée d’une existence humaine n’est qu’une succession de galères d’amplitudes diverses. Des tuiles contre lesquelles il faut se battre. Certains disent qu’il y a une raison profonde expliquant cela… Peut-être… Mais là, rien à faire, je ne comprends pas l’objectif pouvant se cacher derrière un tel acharnement. Une seule chose est sûre. Qui que ce soit, ce « type » est un enculé.
Mes souvenirs de ce début de journée ne sont pas authentiques. Ils ont une forme étrange. Je me rappelle exactement comment je suis arrivé dans ce nouvel endroit hautement improbable et je m’en rappelle de cette façon : »
01 INT - Salon de Total Commander - JOUR
Mills est ligoté sur sa chaise gynécologique, les jambes écartées et le pantalon baissé.
Total Commander est allongé sur le sol et menotté. Ses yeux sont révulsés et un large sourire illumine ses lèvres.
Le SWAT est assis sur une chaise et braque son arme sur Mills en le regardant droit dans les yeux.
Mills
Ecoutez-moi mister Swat. This is un malentendu. Un very BIG malentendu ! Je…
Swat
(lui coupant la parole)
Shut the fuck up.
Total Commander
(voix tremblotante)
V’pouvez m’en r’mettre une p’tite dose s’vous plait ?
Le Swat se lève, hors de lui. Il braque Total Commander et le shoote avec son Tazer.
Swat
SHUT THE FUCK UP !!!!
Total Commander est parcouru d’une vive décharge électrique et balance à nouveau la purée.
Total Commander
(voix « grésillante »)
M’rci ! Hummmmmmm….
Le SWAT hallucine. Il regarde l’étrange homme se recouvrir de sa semence en secouant de la tête de droite à gauche.
Swat
Fucking French…
CUT TO
02 INT - Entrée de l’appartement de TC - JOUR
La porte d’entrée de l’appartement de Total Commander vole en éclat.
Quatre policiers français jaillissent dans l’appartement, armes à la main.
Flic 1
Plus un geste ! On est là ! Les mains en l’air !
Flic 2
Les mains en l’air ! Plus un geste ! On est là !
Flic 3
On est là ! Plus un geste ! Les mains en l’air !
Lieutenant
Repos les gars, ça va bien se passer. On est là, alors ils ne feront plus un geste et mettront les mains en l’air, je peux vous le garantir !
Flics 1&2&3
Chef ! Oui chef !
Lieutenant
Allez-y, passez devant bande de feignants !
Flics 1&2&3
Oui Chef Oui !
03 INT - Salon de Total Commander - JOUR
Les trois flics débarquent dans le salon de Total Commander et visent tout ce qui bouge.
Flic 1
Tout est clear ! Y’a le ricain qu’est là !
Flic 2
Tout est clear ! Y’a un type ensemencé au sol !
Flic 3
Tout est clear ! Y’a un lascar le cul à l’air !
Mills retrouve le sourire et gigote dans tous les sens.
Mills
Ah ! Enfin ! Merci les gars ! Merci ! Tout ça n’est qu’un malheureux malentendu, je vais tout vous expliquer.
Le Lieutenant entre dans le salon en roulant des mécaniques.
Lieutenant
Très bon travail les gars, vous avez bien suivi mes ordres.
Le SWAT se présente devant lui et lui adresse un salut militaire de circonstance.
Mills
C’est vous le chef ! Merci, merci ! Vous pouvez me…
Lieutenant
(l’interrompant)
Toi, ta gueule. Laisse les pros faire leur travail et tout ira bien.
Mills
Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Lieutenant
(au SWAT)
So. What the fuck ?
Swat
You fucking speak American, that’s fucking good !
Lieutenant
No fucking problems. That’s like English with more “fuck”.
Les trois autres flics fouillent l’intérieur de la pièce.
Flic 1
(joyeux)
Chef ! C’est bien lui Chef !
Flic 2
(content)
Chef ! On l’a enfin trouvé Chef !
Flic 3
(heureux)
Chef ! On a enfin résolu une affaire Chef !
Mills
(énervé)
Est-ce que quelqu’un pourrait me détacher ?!!
Lieutenant & Flic 1&2&3
TA GUEULE !
Mills
(saoulé)
Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Le SWAT s’adresse au Lieutenant.
SWAT
So ? This scum is a fucking terrorist, yes ?
Flic 1
(emporté par son enthousiasme)
Lui ? Yes. Un fucking terroriste. Un noisettes terroriste pour écureuils !
Lieutenant
(paternaliste)
Tût tût tût. Vous êtes un bon élément mais veuillez respecter votre rang.
Flic 1
(gêné)
Chef ! Excusez-moi ! Chef !
Lieutenant
Repos, ça va pour cette fois.
Les deux autres Flics font leur possible pour se retenir de rire de leur malheureux collègue.
Le SWAT ne pige pas un mot sur cinq mais semble fier de lui.
SWAT
French terrorists… the worst.
Mills s’impatiente et secoue sa chaise de toutes ses forces !
Mills
Putain mais laissez-moi partir d’ici !! Je suis innocent ! Je suis une victime ! MERDE !
Les policiers se regardent avec circonspection.
Flic 1
Il avait donc un complice…
Flic 2
… qui était aussi son amant…
Flic 3
… je suis d’accord avec mes collègues.
Lieutenant
Pas de conclusions hâtives, messieurs. N’oubliez pas la stupide loi sur la présomption d’innocence. Nous devons nous la jouer différemment…
Le Lieutenant s’approche de Mills avec une certaine méfiance.
Lieutenant
Qui es-tu enculé ? T’es entre amis ici, tu peux tout nous avouer histoire de nous faire gagner du temps, hein. Allez, t’es un complice pas vrai ?
Mills
NON ! Putain NON ! Je suis un prof ! Un putain de prof de français, merde !
Lieutenant
OK, je vois. Monsieur a décidé de faire la forte tête.
Mills
NON ! Je… Non ! C’est juste la vérité, je m’appelle Mills et je suis prof, vous n’avez qu’à vérifier !
Lieutenant
Très bien. Où sont tes papiers ?
Mills
Alors là, vous allez rire, mais je les ai perdus au fond d’une mare aux canards. Enfin, je les ai passés à un autre prof S.M. que je ne connais pas plus que ça pour éviter de mouiller mon iPhone.
Lieutenant
Comme tu dis : « je vais rire »… Bon, tu réalises que tu ne nous facilites pas la vie là, petit enculé… Très bien, si tu veux te la jouer comme ça, ça me va.
Mills
Arrêtez ! Vous devez me croire là ! Regardez dans mon iPhone, il doit être posé par là.
Le Flic 1 revient avec l’iPhone et le tend à son supérieur.
Flic 1
Chef ! Le voilà ! Chef !
Lieutenant
C’est bien mon petit, tu te rattrapes.
Le Lieutenant essaye d’allumer le téléphone portable mais celui-ci reste désespérément éteint.
Lieutenant
C’est bien ce que je pensais. Y’a plus de batterie… Comme c’est surprenant !
Mills
Quoi ?? Ah non, pas encore ! J’ai certainement vidé la batterie quand j’étais dans le conduit d’aération ou alors il s’est cassé quand je suis tombé… Merde…
Lieutenant
Bon vous allez nous suivre monsieur.
Mills
Vous suivre !? Mais où ?
Le Lieutenant se retourne vers les autres flics et leur sourit en secouant la tête de droite à gauche.
Lieutenant
J’crois qu’on est encore tombé sur un bon là les gars…
(à Mills)
Au poste évidemment !
Le Lieutenant fait un signe de tête à ses collègues.
Ils se jettent sur Mills.
Mills
Non arrêtez ! Putain non !!! Mais c’est quoi cette merde encore ???
CUT TO
04 EXT - Immeuble de Total Commander - JOUR
Les quatre policiers français et le SWAT sortent de l’immeuble en tenant fermement Mills et Total Commander.
Mills
Arrêtez ! Je suis innocent !!!
Lieutenant
C’est ce que vous dites tous… Mais t’inquiète pas. On trouvera bien quelque chose pour prouver le contraire.
05 INT - Fourgon de police - JOUR
Mills et Total Commander sont jetés dans le fourgon de police comme deux vulgaires sacs à patates.
Les Flics 2&3 plus le SWAT montent dans le fourgon et attachent les malfrats aux barreaux de sécurité à l’aide de menottes.
A l’avant du véhicule, le Lieutenant se fait conduire par le Flic 1.
Lieutenant
Au poste, et vite ! J’ai pas envie de rater les feux de l’amour.
06 EXT - Rue - JOUR
Le fourgon de police file dans les rues de la banlieue sud parisienne, sirène et gyrophare allumés.
Il slalome entre les autres véhicules…
… grille un feu rouge…
… passe par un sens interdit…
… et arrive à proximité du commissariat.
07 INT - Commissariat, cellule - JOUR
Mills est envoyé à l’intérieur d’une cellule manu militari et tombe sur un sol lisse et froid.
« Voilà comment je suis arrivé ici… Enfin, voilà comment je m’en souviens mais franchement, j’ai du mal à savoir si tout est vrai. Tout semble si abusé, si cliché… Aucun flic ne peut être aussi con que n’importe lequel de ces guignols. La société part en couilles mais faut pas charrier. Je pense juste que… »
Mais il est interrompu par une voix semblant sortir d’un rêve et relève sa tête pour découvrir… une main.
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Total Commander, ou devrais-je dire Paul-Freddy Canagreti, a vidé son sac, raconté sa vie, son histoire, ses maux, ses douleurs, ses blessures, son amour inconditionnel mêlé de reconnaissance pour celui qu’il confond avec le hardeur gay Peter-Franck Cannelloni. Mais au moment de conclure, la porte-fenêtre explose !
041
D ans beaucoup de séries TV, les moments les plus percutants sont remontrés une seconde fois… Par exemple après la pub ou lorsqu’il s’agit d’un cliffhanger. La vie de Mills ne déroge pas à cette pseudo règle.
— Oh Peter-Franck… Quel beau c’deau t’me fais. Vr’ment, c’est l’plus beau jour d’ma vie ! J’t’aime !!!
— Arrête ! Arrête ! Je ne suis pas Peter-Franck ! Je ne suis pas P…
La porte-fenêtre vitrée explose suite à une collision avec un objet volant encore non identifié.
Et dans ces cas là, il n’y a plus qu’une chose sensée à dire et Mills le sait :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Aussi étrange que cela puisse paraître, cette « merde » n’est autre qu’un SWAT : un lascar plein de viande en provenance directe des USA et habillé comme un footballeur américain saut qu'il utilise des balles réelles et non des ballons ovales.
Bref, un type comme ça :
Le SWAT roule à l’intérieur de la pièce et éclate un meuble duquel tombe quelques DVD avec des mecs total naked sur la jaquette. Il secoue la tête dans tous les sens pour reprendre ses esprits.
De leur côté, Total Commander et Mills restent bouches (et culs) bée(s).
— Euuuh…
— Euuuh aussi…
— Mais qu’est’ce qu’ce truc fout’là ?
— C’est marrant et tu vas me trouver dingue mais Retour à l’épisode en questionj’ai ma petite idée sur la question…
— Dis-moi.
— Ça serait trop long à t’expliquer.
Malgré le choc, le SWAT fait le point sur les deux individus pris en flagrant délit de « oh my god ! ».
— OH ! MY ! GOD !
Total Commander regarde Mills et lui murmure à l’oreille.
— Il’a dit c’qu’j’crois qu’l’a dit ?
— J’en doute…
— On n’sait j’mais hein…
Total Commander fouille dans l’armoire la plus proche et en ressort un godemiché bien veineux et flexible qu’il lui agite sous le nez :
Pour toute réponse, le SWAT sort son tazer et braque le Commander, totalement paniqué.
— Oh !!! Sur’un autr’ ton là ! V’êtes ici chez’moi et même si’j’n’pige rien à c’qu’vous r’contez, l’son d’votre voix m’fait d’bander !
— The fuck do you say ?
— Ahh ! Il’a dit « fuck ». C’mot là, j’l’connais bien. Et l’reste, ç’veut dir’ quoi Peter-Franck ?
— Laisse-moi une seconde pour lui demander.
Mills, toujours allongé sur sa chaise gynécologique les pattes écartées en mode « pleine lune », se risque dans une explication en anglais approximatif :
— Reste cool you ! I an un french professor of french ok et ce guy have envie to fuck my cul. Please monsieur SWAT, help moi. I vous jure I’m not avec him. I don’t connaît ce guy et I’m une poor victime ici. It’s really vrai !
Le SWAT active tous ses neurones pour déchiffrer le message codé mais un seul mot lui reste à l’esprit :
— You say « fuck » ? You wanna fuck me up ?
— T’crois qu’l’a pigé ? T’parles s’per bien Peter-Franck. Y’a une point’ d’accent fr’nçais mais ça coul’ bien. T’m’excites.
— Wooohhh calmos ! C’est pas le moment là !
— Ouais scuse. Qu’est-c’qu’t’as dit d’illeurs ?
— Rien enfin, juste bonjour et que tout était cool, des trucs comme ça.
— Ahh… Et il’a p’gé ?
— Je crois ouais. Il aimerait participer mais il est un peu timide alors il n’ose pas te le demander ni faire le premier pas.
— Il’a dit tou’ça ? Sans dec’ ?
— Promis. 100%. C’est le tuyau gagnant du jour mon pote.
— Dingu’… C’qu’même une s’crée langu’ l’angais…
— The fuck do you say !?!?! Fuck !
— C’vrai qu’dit s’vent « fuck » qu’même.
— C’est juste parce qu’il attends que ça. Vas-y pendant que c’est chaud.
Total Commander sélectionne son plus beau sourire, se lèche la paume de ses mains avant de se plaquer les cheveux et avance avec une démarche chaloupée en direction du SWAT.
— Alor’ c’mme ça, t’veux « fuck » ?
— Fuck ! Stay right there !! Fuck !!!
— ‘tain t’chaud toi !
Malheureusement, le SWAT s’avère être surtout chaud de la gâchette.
Total Commander se crispe comme jamais et tombe au sol en jonglant entre spasmes, crampes, contorsions et convulsions… mais même si ses yeux sont révulsés, son visage affiche un sourire d’une incroyable sérénité. Le jus parcourant son corps semble avoir un effet sensiblement différent Retour à l’épisode en questiondes autres candidats…
En effet, ce n’est pas un liquide globalement jaunâtre qui s’écoule de l’intimité du bonhomme mais plutôt un truc étrangement blanchâtre et poisseux à faire passer Qui c’est celui-là encore ?Peter North pour un petit joueur.
En voilà un qui ne fera pas mentir Thiéfaine lorsqu’il annonce :
Le SWAT observe la scène en ouvrant grand les yeux puis son arme avec circonspection.
— Damned… What the fuck ?
Mills retrouve le sourire :
— Thanks à toi ! En tant que teacher of history, I le savais ! C’est better qu’en june 44 ! Gode blesse america !
Mais il en faut plus pour attendrir un tel morceau de barbaque texane.
— That’s your fucking friend you fucking freeks ! Don’t fucking move a penis!
— Hey arrêtez !! I have rien fait moi ! C’est him qui m’a kidnappé !
— Shut the fuck up you fucking terroriste scum !
— Quoi ? Enfin, je veux dire… What ? Proposition de galère par IndyVous say terroriste !? Me ? Terroriste ? No no no !! I am un prof ! French professeur de french et d’history que j’te say! Et je dois vraiment go to my lycée ! I am grave à la bourre ! T’understand ou pas ?
Le SWAT observe Mills, les pattes toujours écartées devant lui. Il ne trouve rien d’autre à dire que :
— Fucking asshole…
— Nooooooooooooooon !!!
Le SWAT recharge son tazer et le braque en direction du cul de Mills :
— Come on, make my day.
Silence chez Mills réalisant le danger d’une telle situation.
— Good, fucking fuck. Don’t fucking say a fucking word or I swear I’ll fuck you up for good.
Le SWAT dégaine l’émetteur récepteur accroché à sa ceinture et dit :
— Courageous Coward for anybody : need backup.
Quelques secondes plus tard, une voix grésillante répond:
— Scandalous Admirable for Courageous Coward. I read you. Where the fuck are you ? Over.
— I don’t really fucking know. I guess I’m just where God want me to be cause I’m with tow dangerous terrorists ! Over.
— Nooon ! Putain NON ! Je ne suis pas un terroriste bordel ! Mais est-ce que quelqu’un va finir par me prendre pour qui je suis vraiment ! Putain !
— Courageous Coward. Who, the fuck is this guy ? Over.
— This is the fucking terrorist. Wait a minute; I’ll take care of the fucker. Over.
— Scandalous Admirable standing by. Over.
Le SWAT s’approche de Mills les yeux luisants et lui annonce sans ironie aucune :
— God want me to go here. So I’m the hand of God. Do you understand, fuck ?
C’est sur ces paroles qu’il lève sa main au ciel et balance une gifle titanesque au malheureux blogeur.
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4