L’appartement situé juste au-dessous du sympathique mais un peu collant Total Commander est étrangement rempli d’écureuils enfermés dans des cages et autres bidules directement pompés à l’Aliens de James Cameron. Mills préfère se faire la malle plutôt qu’élucider mais quelqu’un, ou quelque chose, ouvre la porte d’entrée.
034
M ills colle son dos contre le mur séparant la pièce du palier pour être automatiquement caché lors de son ouverture. Il l’a déjà vu dans des films et ça marche trop top super bien. D’ailleurs, il se félicite d’avoir eu cette idée.
Mais pendant ce temps, la poignée tourne toute seule.
La porte s’ouvre lentement, et une voix s’engouffre dans la pièce.
— V’gueul l’cureuils ! S’vous v’calmez pas dans l’cinq s’condes, p’pa va v’nir v’faire vos p’qûres là où ç’fait mal !
Mills sait parfaitement Retour à l’épisode en questionà qui appartient ce timbre particulier. Au plus profond de ses tripes, il sent que ça pue grave la merde !
Le fait est que, deux secondes plus tard, l’endroit est aussi paisible qu’un cimetière en plein milieu de la nuit (quand aucun connard de nazi ne vient y rouler des mécaniques). Y’a pas à dire, le dressage à l’ancienne, ça a du bon.
— Pe ! Ter !! Franck !!! J’sais qu’tes là Peter-Franck. N’pas peur mon m’gnon.
Les jambes du malheureux blogueur tremblent comme des feuilles. A croire qu’elles doutent Totalement de la bonne foi du Commander.
L’ombre progresse à l’intérieur de l’appartement. Bientôt, une des extrémités de la silhouette de Total Commander entre dans le champ de vision de Mills. De toute évidence, son poursuivant n’a toujours pas remis de pantalon et conserve une forme ma foi fort honorable au vu des circonstances.
— T’sais Peter-Franck, j’eu b’coup de mal à r’tirer c’t’clé tou’seul… Mais f’nalement, j’garde un souv’nir très ‘gréable. M’rci mon p’tit cul.
C’en est trop ! Jamais John McClane ne laisserait passer un sobriquet aussi réducteur ! Mills serre les poings et se conditionne mentalement : « Action time baby ! »
Et…
Il balance un violent coup de pied de bâtard dans la porte…
…qui percute le malheureux amoureux avec une évidente lâcheté.
L’homme perd l’équilibre, se retrouve le nez contre le mur le plus proche et crie d’une voie imbibée de tristesse :
— Aïe-euh !!!
Mais Mills continue de faire censure insideson chacal. Il s’approche en une fraction de seconde du pauvre homme blessé, sonné, déboussolé, désorienté, désemparé et même un peu décontenancé, l’attrape par les cheveux et l’envoie valdinguer au pays des écureuils laboratoirisés.
Il semblerait pourtant que si. Les quelques écureuils libérés se ruent sur leur maître avec avidité au moment où Mills s’enfuit dans le couloir de l’immeuble désaffecté.
Au fond de celui-ci se trouve son salut : l’ascenseur.
Bientôt, il entrera dans cette cage drôlement utile quand on ne veut pas se taper tout l’escalier à pied et appuiera sur le bouton « rez-de-chaussée » qui le fera quitter cet enfer.
Le voici donc gambadant joyeusement vers la délivrance quand une pensée traverse son esprit.
Mills dérape sur le sol sur quelques mètres et enclenche son mode « réflexion » : « Tu ne peux pas partir comme ça Mills ! C’est pas 4C du tout ! Il manque quelque chose… Quelque chose de super important ! »
— Oui, j’ai raison Mills ! Je fais bien de me le dire et j’y vais de ce pas en ma compagnie ! Merci moi-même, que serais-je sans moi ?
Et le voilà faisant demi-tour, poussé par une force si mystérieuse que le lecteur est censé se demander :
Euh... faire sa pute, c'est limite non ?
RépondreSupprimerAh... Tu préfèrerais un synonyme moins trash. Je vois.
RépondreSupprimerAh... L'épisode 34 serait-il celui où notre O'Brian d'auteur explore la frontière ténue et dangereuse entre l'humour noir et le mauvais goût? Je rêve ou c'est bien la première auto-censure de la Mill's Story?
RépondreSupprimerPour en remettre une couche, voici ce que j'ai insidieusement détecté : on ne dit pas "ma foi forte honorable aux vues des circonstances" mais "ma foi fort honorable au vu des circonstances". Phrase complexe, certes, qui provoqua le triste score de 3 fautes en 8 mots...
@ Indy
RépondreSupprimerPas d'accord sur "au vu".
D'après ce que dit le TLFi, "aux vues" peut tout à fait s'employer dans le sens de "point de vue" (manière de concevoir quelque chose; idée que l'on a de quelque chose).
Quant à la forme "fort" ou "forte" honorable, je ne parviens pas à trouver une source formelle. En as-tu une ?
@ Indy (bis)
RépondreSupprimerA mes yeux ce n'est pas de l'auto-censure ; ça en serait si O'brian avait écrit autre chose que "pute" dans une précédente version non publiée mais s'était ravisé.
Dans le cas présent, on pourrait parler d'édulcoration des propos face à la pression :p
@ Indy
RépondreSupprimerMauvais goût ? Ah tien, je ne le trouvais pas si trash que ça cet épisode...
Où ai-je franchi cette limite ?
Pour la censure, en fait, j'avais utilisé l'expression "faire sa pute" à un endroit et vu que Mills semblait choqué, je l'ai modifié par "faire son chacal".
C'est son premier commentaire depuis 4 épisodes alors je ne vais pas l'esquiver ;-)
Ce qui m'amusait c'était d'inverser la tendance. Mills est clairement la victime ici et Total Commander le gros psycho. Mais pour réussir à s'enfuir, Mills est obligé pousser TC dans le dos (le bon passage bien classique des slashers). J'ai donc victimisé à mort TC dans les descriptions.
Bon, ça passe pas a priori mais c'était l'idée.
3 fautes en 8 mots ! Pas mal... (un jour je ferai 8 fautes en 3 mots !)
J'avoue honteusement n'avoir aucune idée de l'écriture exacte de cette expression.
Je ne disais pas ça pour que l'on modifie le texte, d'ailleurs, si je n'avais pas vu vos commentaires, je n'aurais jamais remarqué la modification. Quand à mes commentaires, rares, je l'avoue, c'est parce qu'il n'est pas évident pour moi de donner un avis sur une histoire concernant les aventures d'un type qui porte mon nom, ma gueule et qui à quelques points communs avec moi de temps en temps...
RépondreSupprimerPour finir, même si "faire sa pute" n'est pas, en effet, une phrase que j'utilise (j'en utilise suffisamment d'autres...^^) ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai tiqué mais tout simplement parce que je trouvais que littérairement elle était "limite" comme énoncée dans mon post précédent.
J'apprécie la mills'story et je reconnais que je suis touché d'une telle attention à mon égard.
Longue vie à cette grande aventure !!
:)
Moi je vais pas polémiquer sur l'épisode mais revenir sur le mystère du "demi tour" de Mill's.
RépondreSupprimerN'irait-il pas recherché un objet design dans l'appart de TC... ou lui gauler un de ses DVD pour le mater en re
Mon pauvre Cooljack,
RépondreSupprimerSi je disposais d'autant de temps que toi j'irais bien chercher des sources formelles (officielles?) corroborant mes propositions orthographiques et syntaxiques, hélàs mille fois hélàs ce n'est pas le cas... Certains ont un don pour l'Art, d'autres pour l'informatique, la musique, la technique, moi c'est le Français... et je suis bien incapable de l'expliquer (à part par mes nombreuses lectures depuis mon plus jeune âge)! Quand à "Aux vues", cette formulation existe bel et bien, mais je ne l'ai jamais lue dans un tel contexte.
Enfin, pour le plaisir de tes yeux ébahis, convenons que le terme "autocensure" devrait plutôt être remplacé par le néologisme que voici : post-censure. Je ne comprends pas trop car chez moi le commentaire de Mills évoquait bien "pute" mais lorsque je cliquais sur la phrase en question il n'y avait rien qui apparaissait! D'où mon idée d'autocensure d'O'Brian (qui n'était en fait qu'une retouche minime pour des raisons diplomatiques). Alors, "édulcoration"? Je ne savais pas notre Cooljack si politiquement correct!
Si j'avais su que ma petite remarque de rien du tout allait entrainer une guerre thermonucléaire, j'aurais réfléchi à deux fois avant de poster...
RépondreSupprimerBonne chance aux deux camps, je rejoins mon abri. ^^
Le don m'a tuer :p
RépondreSupprimerDon Corleone? ^_^
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