Mills s’est réfugié dans un conduit d’aération pour éviter Total Commander et accessoirement de mourir écrabouillé par un ascenseur. Sauf que nobody fucks Total Commander so easily. L’amoureux transi retrouve l’objet de son désir et l’oblige à sortir de son trou… mais l’ensemble du conduit d’aération cède sous le poids du blogueur. Mills perd connaissance.
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U n petit rayon de soleil perce à travers les volets et vient délicatement caresser le visage de Mills, emmitouflé dans des draps en soie rouge. La sensation est délicatement douce, suave et harmonieuse. Il se redresse, s’étire, baille…
… et ouvre les yeux.
La pièce dans laquelle il est couché est somptueuse. Et encore, le qualificatif manque cruellement de cachet par rapport à la réalité. Le plafond plafonne au minimum à cinq mètres de hauteur, la moquette immaculée semble aussi souple qu’un nuage, les murs subtilement décorés n’ont rien à envier à un musée et le lit… le lit… le lit ! Au bas mot trois mètres sur deux mètres cinquante et si moelleux que Mills s’est demandé l’espace d’un instant s’il n’était pas en apesanteur.
— Diantre ! Mais que fais-je ici ?
Mills sort de ses couvertures et réalise qu’il est vêtu d’un pyjama Calvin Klein taillé sur mesure. Une seconde peau, encore plus confortable que la première.
Sur la petite table de chevet en bois sculpté ayant certainement appartenu à un « Louis » quelconque est posé un téléphone hi-tech orné d’un symbole reconnaissable et de quelques mots :
— Nom d’un petit bonhomme, mais où suis-je ?
Ses pieds nus et pédicurés avec élégance lui permettent d’atteindre l’immense baie vitrée. Un clic plus tard, les volets s’ouvrent silencieusement. Le panorama se dévoilant peu à peu répond à sa dernière question.
Il tourne la tête en direction de la porte d’entrée de sa chambre et découvre qu’un journal a été glissé au-dessous. Une bonne quarantaine de pas plus tard il arrive à destination et ramasse le périodique.
— Proposition de "galèreS" par MillsVoilà qui explique beaucoup de choses. Je réalise désormais la raison de mes maux de jambes…
Après avoir tourné quelques pages sans aucun intérêt il tombe sur un feuillet consacré à l’homme du siècle et intitulé « La Millsmania bat son plein ! »
— Quelle friponne cette Madonna…
— Très bonne initiative !
— J’envie les passants…
— Ils auraient pu me prévenir tout de même. Bande de petits canailloux…
— Vraiment très beau.
— Celui-là, je ne peux pas le mettre dans ma chambre, hihi.
— Elle est vraiment très belle… cette robe.
— Ah bon ?! Incroyable…
— Finalement elle a bon goût cette fille.
— Il faut que je visite ce musée…
Mills referme le journal et entre en phase de réflexion intense.
— C’est assez étrange à bien y penser. Non pas que ce soit impossible mais il y a un peu d’exagération tout de même. Pourtant, tout cela me dit quelque chose… Mais oui ! Je me souviens maintenant ! J’en avais déjà parlé sur la MillsOsphère. Ça fait du bien de revenir à la réalité ! Zut alors, quelle nuit déstabilisante bourrée d’ennuis. Tout cela paraissait si vrai…
Mills regarde la quatrième de couverture du Times et découvre une nouvelle photo :
— Ce long métrage me donne l’eau à la bouche. Vivement le tournage !
Mills ouvre la première armoire passant sous sa main et découvre une multitude de costumes tous plus réussis les uns que les autres.
— Plutôt pas mal. Je vais poser mon dévolu sur… celui-ci.
Il attrape la merveille, file à l’intérieur de l’immense salle de bains marbrée et en ressort plus classieux que jamais. Même le miroir posé à côté de la porte d’entrée n’en revient pas. Mills jurerait l’avoir entendu dire « Tu as vraiment la classe 4C ! ».
— Je ne cesse de le dire, merci.
La poignée de porte cède sous ses avances. Derrière elle, le couloir est à l’avenant : fabuleux.
Un homme apparaît au bout du couloir. Son visage est immédiatement identifié par Mills vu qu’il s’agit de celui de George Clooney. Rien à faire, le gars transpire la classe quand il lui dit :
— Mills ! Quel bonheur de te croiser, ça fait si longtemps que j’attendais ça.
— Arrêtez de me faire rire Mister Clooney, vous être vraiment trop sympathique.
— Je t’arrête tout de suite Mills. Déjà, tu ne me vouvoies pas : t’es comme moi, t’as la classe 4C. On est comme « frère de classe » ! Ensuite, si tu veux faire de moi un homme heureux, Proposition de "galère" par Millstu viens passer les prochaines vacances en Italie dans ma villa. J’annule tous mes rendez-vous et elle ne sera qu’à nous. OK ?
— Alors ça ! Vous… Heu… Tu me prends un peu de court. Tu sais George, j’aimerai beaucoup venir mais je ne sais pas trop comment y aller je…
L’iPhone next generation situé dans la poche intérieur de sa veste sonne.
— Oh, tu m’excuses une petite seconde George ?
— Penses-tu ! Te regarder téléphoner est un réel plaisir Mills !
Rassuré, Mills décroche.
— Allo monsieur Mills ?
— C’est lui-même.
— J’ai la joie de vous informer que vous venez de Proposition de "galère" par Millsremporter le grand prix de notre grand jeu interactif « Améliorez Windows en mettant en place l’OS parfait » !
— Ah oui !? Super ! Une bonne chose de faite.
— Comme vous dites. Tous les ordinateurs ayant téléchargé votre mise à jour de 23 octets ont multipliés leur indice de fiabilité par mille ou un million selon certains cas.
— Je suis content pour eux. Vraiment.
George Clooney tombe dans les bras de son idole et lui fait un câlin :
— Bien joué Mills ! Je lache mon MAC direct !
— Notre standard a explosé… de messages de félicitations !
— J’espère que les débris n’ont blessé personne.
Et voilà les trois hommes pliés d’un rire franc suite à cette blague divine.
— Et en plus vous êtes drôle ! Décidément… Monsieur Mills, c’est avec le plus grand plaisir que je vous offre le premier prix, grandement mérité : Proposition de "galère" par MillsUne Ferrari !
— Hey ! Je ne me souvenais même plus du lot… Ça tombe bien en tout cas.
George serre la main de l’heureux vainqueur et lui fait un clin d’œil.
— Eh bien, je crois que tout est arrangé Mills ! Alors je te dis à bientôt chez moi !
— Trop cool George !
— 4C POWAAA !
Après un high five tonitruant, George reprend son chemin en sautillant tel un cabri.
— Au revoir Monsieur Mills et… au plaisir.
— Merci à vous aussi, le plaisir fut partagé.
Mills observe son idole partir et se dirige vers l’ascenseur pour se rendre à l’accueil.
— Diantre ! Mais quel bonheur va me tomber dessus encore ?