Alors que Prosper-Félix Cornineti continue d’essayer de convaincre le conducteur du train à reprendre sa route vers Paris, Mills réconforte à sa façon l’homme dont la femme vient de se transformer en boudin frais. Mais une sirène de police met un terme à leur conversation.
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T rois voitures officielles dont un étrange fourgon blindé sont arrêtées sur le pont enjambant la voie ferrée. Depuis un haut-parleur, un policier équipé du duo moustaches & accent du sud réglementaires annonce avec une sobriété désarmante :
— Veuillez tous retourner à l’intérieur du train s’il vous plait ou les prochains accidents porteront le nom de bavures !
Prosper-Félix se dresse fièrement face à l’adversité et renvoie la balle :
— Aucun gouvernement fasciste ne sera assez fort pour contenir la rage du peuple spolié !
Silence.
Les forces de l’ordre s’observent en haussant les épaules.
Pendant ce temps, C’est lui le héros !Mills aide le malheureux veuf et sa cravate à se relever en leur confiant :
— C’est marrant mais j’ai comme un mauvais pressentiment…
— Vous croyez qu’un nouveau train va arriver ?
— Non. Je vous parle de quelque chose vraiment mauvais.
L’homme se remet à pleurer.
— Vous n’avez vraiment pas de cœur !!
Le haut-parleur à moustaches reprend la parole :
— Pouvez-vous répéter en utilisant un vocabulaire réglementaire et compréhensible des forces de l’ordre s’il vous plait ?
Prosper-Félix enchaîne avec le support de deux de ses compagnons d’armes :
— Nous voulons continuer notre route en direction de Paris pour pouvoir travailler plus !
— Et gagner plus !!
— Ouais !!!
Silence.
Les forces de l’ordre se concertent.
Retour vers Mills qui réalise sa faute de goût :
— Ah merde, excusez-moi, j’avais oublié…
L’homme pleure de plus belle. Mills sait qu’il doit agir, il doit dire quelque chose, il doit… mais quoi ? Dans ces cas là, un seul moyen : enclencher le mode « phrases réconfortantes ayant fait leurs preuves au cinéma ». La première lui passant par l’esprit est sélectionnée. C’est donc avec le sourire qu’il annonce :
L’homme retient son torrent de larmes, renifle et réussit à articuler…
— Arr… Arr… Arrêtez de… Arrêtez de me réconforter !
…puis pleure à nouveau.
Le haut-parleur marseillais reprend la parole :
— Juste pour être sûr, dois-je prendre votre réponse pour un « non » ?
— OUI !
— Très bien, merci ! Vos intentions sont claires pour nous. Mais euuh… Comment dire ? Voyez-vous, nous sommes actuellement en plein jumelage avec la police de Los Angeles et on se demandait si vous accepteriez d’être traités par nos amis américains…
Prosper-Félix hausse les épaules, gonfle ses joues, ouvre de grands yeux et regarde ses camarades. Ils sont aussi surpris que lui, dodelinent de la tête mais semblent chauds.
— Bah euh… ouais, pourquoi pas ! Mais c’est quoi exactement votre histoire, un genre d’échange scolaire comme au collège ?
— Oui ! Oui, c’est exactement ça ! Un… échange scolaire. Vous savez, c’est juste pour : « découvrir des techniques différentes des nôtres et devenir plus efficaces » dixit notre président bien aimé.
— Très bien…
— Merci beaucoup monsieur ! Je vais chercher notre « négociateur profiler expert anti-émeutes tactique reconnaissance identification destruction » fraîchement débarqué de LAPD. Il va vous poser quelques questions de routine.
Après avoir posé son haut-parleur dans un bruit strident, le policier promène ses moustaches près de l’étrange fourgon de police et parle à travers la vitre conducteur teintée.
Une seconde plus tard, les deux portes arrière s’ouvrent et laissent descendre un caïd ventripotent ne cachant pas son lien génétique avec Shrek.
Mills tapote sur l’épaule enlarmisée du nouveau veuf :
— Je la sens pas…
— Je la sens plus !!! Paulette-Fiona !!!
Mills lève les yeux au ciel et fait son possible pour écouter la suite de la conversation officielle.
L’homo americanus debilis attrape le haut-parleur, monte le son et beugle :
— I’M THE NEGOTIATOR. SO GO BACK IN THE TRAIN OR I WILL NEGOTIATE YOUR FACES DOWN ON THE GROUND !
Prosper-Félix se retourne vers ses amis :
— Quelqu’un pige ce qu’il dit ?
— Je crois qu’il veut qu’on remonte dans le train.
— Ah ouais ?
— Ouais.
— On ne peut pas accepter.
— …
Prosper-Félix utilise ses mains comme porte-voix et crie :
— NON !
Visiblement, le bouffeur de burgers n’attendait pas cette réponse. Il brandit son haut-parleur au ciel, l’explose contre le véhicule le plus proche et parle dans le talkie-walkie agrafé à sa veste.
Aussitôt, cinq hommes en bleu tout droit sortis d’un mauvais remake de « Mad Max au-delà du dôme du tonnerre » version football américain sortent du fourgon.
Mills, plus perspicace que jamais, commente la situation :
— Putain, c’est quoi cette merde encore ?
Prosper-Félix, mon héros !!!
RépondreSupprimersacré prosper-felix!
RépondreSupprimerAAAAAAAA la mills story est de retour! ça fait plaisir!
Alors "creuselan 2008"?
Mills en Mad Max, il ressemble à Brendan Fraser !
RépondreSupprimer@Sabrina
RépondreSupprimerJe pense que tu auras des nouvelles de la Creuse Lan 2008 sur l'autre Blog de Mills ; ici il n'a pas le temps de jouer avec toutes ses aventures :D
Je sens que ça va mal finir !....
RépondreSupprimerTravailler plus pour finir la gueule sur le bitume !!!!
@ Mills
RépondreSupprimerProsper-Félix sera-t-il assez fort pour ce nouveau fléau ??
@ Sabrina
Merci ;-)
Et CreuseLan s'est super bien passé ! Une réussite incontestable envié par tous les autres départements :-)
@ Bpfeuty
Un vrai tête de héros quoi !
@ S.Kiss
Ce que tu énonces est plein de sagesses et de réalisme... A mon humble avis, ça risque fort de mal finir aussi. :-)
A voir demain donc.........
A mon avis, ils vont bientôt se "fragger"!!! Nouveau mot pour moi, appris lors de la Creuselan. Et oui, on se cultive en Creuse -:)
RépondreSupprimerProsper-Félix fera t-il toujours autant le fier? Mill's saura t-il enfin réconforter ce pauv' vieux? Les ricains vont-ils tout détruire sur leur passage comme d'hab?
Vivement demain...
"Prosper-Félix utilise ses mains comme porte-voix et cri" : au risque de me mettre à dos la rédaction je suggère de rajouter un "e" à "cri", sinon la brillante réussite orthographique de la Mills Story se trouvera entachée de sa première vilaine faute!
RépondreSupprimer(au demeurant je comprends car l'ensemble de la rédac' de Mills Story a perdu qq milliers de neurones en Creuse) ^^
Oups !!!
RépondreSupprimerVoilà, c'est modifié !
le premier commentaire sur une faute arrive à l'épisode 10. Vu mon niveau je trouve que ça relève de l'exploit ! ;-)
Merci.
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RépondreSupprimerwhy so serious ?!
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- excellent cette intervention du "THE NEGOTIATOR"...
- j'ai aussi un excellent mauvais pressentiment...héhéhéhé...le "fraggeur fou" vas frapper !
- lâcher les bêtes, que la chasse commence...