9 juillet 2008

Mills' Story 002 :
Le petit dejeuner du champion

 
 

Mills, l’homme derrière la MillsOsphère, s’est réveillé avec la pêche. Mais une fois dans sa douche, l’eau est aux abonnées absentes…

002

M ills tourne le robinet à fond dans un sens, à fond dans l’autre, mais le miracle n’a pas lieu.

Dégoûté, il place le pommeau au creux de la baignoire puis en descend pour se diriger vers le lavabo.

Il pose sa main sur l’inox et tourne le robinet d’eau froide. Rien.

Tourne le robinet d’eau chaude. Rien.

Soudainement envahi par une vague de poésie il déclare :

— Putain de merde.

Histoire d’être bien sûr de son coup, il tourne à nouveau le robinet d’eau froide et là !

Rien.

— Fait chier

•••

La déception se lit sur son visage. Même son reflet dans le miroir est triste. Pas aussi triste que lui mais triste quand même.

— Allez quoi, Mills ! Tu ne vas pas laisser un problème de flotte gâcher ta journée quand même ! T’es plus fort que ça mec !

Il reprend du poil de la bête et s’envoie un « high five » galvanisateur laissant une trace sur la vitre.

•••

Remonté en un quart de seconde, il sort de la salle de bains, s’arrête sur le pas de la porte pour se gratter les couilles, et retourne dans sa chambre.

— Aujourd’hui, c’est la classe ultime.

Grace à un coup bien placé, il envoie coulisser la porte de son armoire à vêtements vers de meilleurs cieux. A l’intérieur se trouve un aperçu quasi parfait de l’état de notre société de consommation : Lacoste n’est pas au top mais revient, Eden Park est sur le côté, Nike assure, Adidas zone au fond, Levis rules the earth, Tachini, Liberto, Benetton, Dockers, Oakwood, Caterpillar, etc.

Un peu de ci, un poil de ça, une touche de ci, un nuage de ça plus tard, l’armure de l’homme moderne est enfilée. Effectivement, ça mérite une mise au point avec le miroir le plus proche.

— Je t’ai déjà dit que t’avais trop la classe toi ? Private Joke Inside4C POWAAAA !

Un échange constructif achevé par un « high five » légendaire.

mills dejeuner

Direction la cuisine d’un pas aérien.

Clic, la cafetière est en route et préchauffe.

Clac, le récipient est placé sous le robinet, prêt à se faire remplir.

Son toucher quasi elfique tourne le mitigeur.

Tourne le mitigeur.

Rien.

•••

C’est dans ces cas là qu’on se sent con. Mills regarde autour de lui histoire de s’assurer que personne n’a filmé la scène. Ouf, Surprise sur prise Tabernacle !Marcel Béliveau semble être resté au Québec.

— Putain mais s’il n’y a plus d’eau… comment je vais me faire un café moi ?

Clic, il coupe la cafetière et se dirige vers le réfrigérateur.

•••

A l’intérieur, une vision de Beyrouth un jour de fête. Une cannette de Coca. Non, ça ne semble pas lui convenir. Une cannette de Fanta. Hum hum… Après réflexion, ça sera non. Une cannette de Ice Tea. Sourire aux lèvres… mais retombée rapide. Non, ça ne le fait pas. Après une recherche digne d’une expédition scientifique au cœur de la Moria il aperçoit, tout au fond, derrière le salami plastifié, enfin, sous vide… une bouteille de lait.

Le Graal !

•••

Ni une ni deux, une casserole est posée sur le feu et le lait monte en température.

— Hey hey hey, on ne me la fait pas à moi !

Et il a bien raison. Plus vif que l’éclair, Mills découpe un morceau de pain qu’il glisse dans le grille-pain, sort une cuillère, du beurre, un Minute Maid orange et pose le tout sur la table.

Il est temps semble-t-il… Son ventre gargouille d’impatience.

— Tout doux, tout doux, ça va venir.

•••

Le lait est à point et transvasé directos dans le bol. A côté de lui, le sachet de café.

Mills est soudainement confus.

— Fait chier

Il observe le sachet de café et obtient la confirmation suivante : du café moulu n’est pas du café soluble, ça ne fonctionnera pas.

•••

Déclic ! Ses yeux brillent de milles feux. Une pensée s’engouffre dans son cerveau : « Que ferait MacGyver s’il était à ma place ? »

Facile. Il attrape un filtre à café, verse quelques doses et transverse le lait chaud dedans. Après tout, pourquoi ça ne fonctionnerait pas ?

•••

Quelques instants plus tard, le petit dej’ est prêt à être consommé.

Il goûte… Mouais, c’est pas top mais ça va le faire.

Passé cette première présentation, il entame une discussion goulue avec l’ensemble des aliments présents sur la table.

Grouik grouik, c’est l’hécatombe.

Aucun survivant.

•••

Faut quand même dire que le lait au café n’avait pas très bon goût. Après réflexion, il n’était pas bon du tout. Une seconde plus tard le nouveau verdict le classe dans la catégorie limite infect. Finalement, le jugement tombe :

— Mais c'est carrément dégueulasse ce truc !

•••

Des gargouillis résonnent dans toute la pièce. Si l’on tendait un micro à son ventre, il pourrait terminer premier à la Star Ac’. Et de loin !

D’ailleurs, Mills se met à danser sur place et se tord de douleur en chantant :

Putain, c’est quoi cette merde encore ?

 

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Mills' Story © 2008 | Textes : O'Brian | Code, Son et Design : Cooljack | Illustrations : Cooljack, CAT4